Ribéry, le paria devenu parrain
En bon Bavarois d'adoption, Franck Ribéry adore la pression. S'il ne s'agit pas de bière, l'attaquant du Bayern avoue ne pas craindre celle qui pèse sur ses épaules. Revenu des enfers, le natif de Boulogne déclare dans le quotidien L'Equipe que "plus rien ne lui fait peur". Passé du statut de "sale gosse" à celui de boss en quelques mois, Ribéry savoure. "La pression m'est devenue totalement étrangère. Tout ce que j'ai vécu m'a permis d'apprendre", reconnaît-il.
Débarqué chez les Bleus dans le rôle de la mascotte, protégé de Zidane en personne, Ribéry a d'abord flambé en équipe nationale où son insouciance séduisait partenaires comme grand public. Puis sont venues les heures sombres de Knysna, de Zahia, des caprices pour jouer à gauche, des performances en baisse... "On ne peut pas toujours être parfait dans la vie", admet l'intéressé. S'il ne rechigne pas à faire amende honorable, il n'a d'ailleurs jamais fui ses responsabilités (parfois maladroitement), "Kaiser Franz" est résolument tourné vers l'avenir, l'Ukraine et surtout le Brésil. Et pourquoi pas le Ballon d'Or ?
"Je suis au top"
Au vu de ses dernières performances et de son palmarès, Ribéry peut légitiment y prétendre. "Depuis deux ans et demi je suis au top" dit-il. La déclaration ne brille pas par sa modestie mais difficile de la contredire. En 2013 il a remporté un fabuleux triplé Ligue des champions-Championnat-Coupe d'Allemagne, en se montrant prépondérant dans chacune de ces compétitions. Conséquence: il a été élu meilleur joueur européen de la saison, devant les joueurs hors norme que sont Messi et Cristiano Ronaldo. Mais, chose nouvelle, il a aussi ajusté en Bleu son niveau bavarois, de manière régulière, ce qui demeurait intermittent auparavant. Sous l'ère Didier Deschamps, il a inscrit 6 buts et offert 12 passes décisives. C'est lui, aussi, qui a sonné la révolte au Belarus (victoire française 4-2) et mis un terme au record historique d'inefficacité des Bleus (526 minutes sans but).
Pour Ribéry, ce retour en grâce chez les Bleus s'explique très simplement. "L'important c'est ce plaisir retrouvé, similaire à celui que j'ai toujours pris au Bayern Munich. Avec le public il y a à nouveau un vrai échange". S'il veut convaincre ses derniers détracteurs, et ils sont encore nombreux, l'attaquant français devra réaliser deux grands matchs face aux Ukrainiens. "Je sais que l'équipe de France compte beaucoup sur moi". Devant l'énorme responsabilité qui l'attend, Franck Ribéry ne se défile pas. C'est aussi ça le rôle d'un leader.
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