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Rétro : Ces moments improbables de la décennie que l'on n'oubliera pas

On ne les avait pas vus venir, et c'est probablement pour ça qu'ils resteront comme les moments marquants de cette décennie. Football, basket, athlétisme ou cyclisme : retour sur ces instants improbables entrés dans la légende. Liste non exhaustive bien évidemment.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 11min
 

• Le tacle que l’on n’oubliera pas

Tony Chapron
Nantes - PSG
14 janvier 2018, La Beaujoire

La Beaujoire a été le théâtre d’un des événements les plus surréalistes de ces dix dernières années. Alors que Nantes - PSG touche tranquillement à sa fin, l’arbitre Tony Chapron a fait basculer cette 20e journée dans l’absurde. Bousculé involontairement par Diego Carlos, Chapron, visiblement vexé, se relève et tente de mettre une balayette au joueur nantais. Lunaire, d’autant que dans la foulée, Tony Chapron accorde un coup-franc au PSG et sort un deuxième jaune pour Diego Carlos, synonyme d’expulsion. Un geste qui fera le tour du monde et qui précipitera la fin de carrière de l’arbitre international, suspendu six mois par la Ligue.

On pourra regretter que Tony Chapron n’ait pas joué le jeu jusqu’au bout. Quitte à siffler faute sur lui et exclure Diego Carlos, l’arbitre normand aurait pu lui-même tirer le coup-franc. Enroulé des 30 mètres dans la lucarne de Tatarusanu, une joie débordante pour son premier but en Ligue 1 et, évidemment, carton jaune pour lui-même après avoir retiré son maillot avant de sauter dans les bras du délégué. Instant manqué.

• Le footing que l’on n’oubliera pas

Chris Froome
12e étape du Tour de France
14 juillet 2016, Mont Ventoux

“Surréaliste”, “du jamais vu”, “incroyable”. Aux micros de cette 12e étape, Thierry Adam, Laurent Jalabert et Nicolas Geay n’en reviennent pas. Oui, c’est bien Christopher Froome, double vainqueur du Tour de France et maillot jaune de cette Grande Boucle 2016, qui - après une chute et un vélo cassé - se retrouve à trottiner tranquillement dans les derniers hectomètres du Ventoux. Déjà mythique, les pentes du sommet alpin sont entrées un peu plus dans l’histoire ce 14 juillet 2016. Et tout ça grâce à qui ? En partie à… France Télévisions, dont la moto, stoppée par le trop grand nombre de spectateurs massés au bord de la route, a provoqué la chute de Porte, Mollema et Froome. Non, ne nous remerciez pas.

• Le but que l’on n’oubliera pas

Zlatan Ibrahimovic
Suède - Angleterre
14 Novembre 2012, Solna

Si le God Save The Queen a résonné dans la toute fraîche Friends Arena de Stockholm pour ce match amical entre la Suède et l’Angleterre, le King de cette soirée était bien scandinave. Zlatan Ibrahimovic a retourné les Britishs à lui tout seul dans un pur registre zlatanesque. Un pointu, un superbe enchaînement contrôle poitrine-volée, une mine sur coup-franc, avant le bijou et un ciseau retourné de 30 mètres après une sortie ratée de Joe Hart. 4-2, quadruplé d’un Zlatan qui se la joue Olive et Tom et un but d’extra-terrestre dont on se souviendra encore dans 50 ans. 

• Le genou à terre que l’on n’oubliera pas

Colin Kaepernick

Il était un nom qui ne parlait qu’aux aficionados de la NFL, la ligue nationale américaine de football américain. Aujourd’hui, Colin Kaepernick est connu à travers le monde, a fait la Une de Time Magazine, est surtout devenu l’un des leaders de la cause afro-américaine et l’un des ennemis de Donald Trump.

Tout commence en août 2016. Alors que la coutume est de se lever quand retentit avant chaque match l’hymne américain, le joueur des 49ers de Sans Francisco décide de rester assis, expliquant ne pas vouloir “afficher de fierté pour le drapeau d’un pays qui opprime les Noirs et les gens de couleurs”. Il remet ça lors des matches suivants, décidant cette fois de poser le genou à terre après discussion avec Nate Boyer, ancien vétéran de l’armée et joueur de football américain, une manière de rendre hommage aux militaires tout en continuant de manifester sa colère.

Un geste qui fera le tour du monde, qui s’étend à certains de ses coéquipiers et sur d’autres terrains, à l’image de Megan Rapinoe, récente Ballon d’Or féminin. Un militantisme qui provoque la controverse et une tempête médiatique, notamment quand Donald Trump décide de s’en mêler, traitant les joueurs qui s’agenouillent pendant l’hymne de “fils de putes” qui devraient être limogés. Depuis, Colin Kaepernick a quitté les 49ers de San Francisco et n’a toujours pas retrouvé de club.

• La main que l’on n’oubliera pas

Luis Suarez
Uruguay - Ghana, quart du finale du Mondial
2 juillet 2010, Johannesbourg

On aurait pu choisir l’improbable morsure sur Chiellini lors de la Coupe du Monde 2014 pour évoquer le cas Luis Suarez. On a finalement choisi un autre instant mémorable de la carrière de l’Uruguayen, qui a grandement contribué à en faire l’un de ces personnages que l’on adule ou que l’on déteste, selon le point de vue depuis lequel on se place.

Pour le Ghana, il est un bourreau. Pour l’Uruguay, un héros qui s’est sacrifié pour son pays. On joue la 120e minute de ce quart de finale de Coupe du Monde et Luis Suarez se mue en gardien de handball pour repousser de la main la tête de Adiyiah. Carton rouge, penalty pour le Ghana et l’occasion pour Asamoah Gyan d’envoyer pour la première fois un pays africain en demi-finale d’un Mondial. L’attaquant des Black Stars envoie finalement une praline sur la barre, de quoi faire sauter de joie Suarez sur la touche avant que la Celeste ne brise les rêves ghanéens lors des tirs au but. Cruel, mais légendaire.

• Le come-back que l’on n’oubliera pas

Floria Gueï
Finale du relais 4x400m
17 août 2014, Championnats d’Europe de Zurich

Il y aura eu Marc Raquil dans les années 2000. La décennie 2010 se rappellera, elle, de Floria Gueï. Ce 17 août 2014, la Française a offert l’une des remontées les plus spectaculaires jamais vue sur le tour de piste, transformant une défaite inéluctable en course de légende. Il n’aura fallu que 49 secondes et 71 dixièmes, et un passage de la 4e place à un statut de championne d’Europe 400 mètres plus loin, pour voir Floria Gueï rattraper la dizaine de mètres de retard qui la séparait du trio de tête pour aller arracher l’or de ce 4x400m. Un scénario improbable sur fond de vocalises sonores signées Patrick Montel et Stéphane Diagana et entrées dans la légende de l’athlétisme. “Alors peut-être ?!”

• Le marathon que l’on n’oubliera pas

Eliud Kipchoge
12 octobre 2019, Vienne

Peut-on être un être humain normalement constitué et courir un marathon en moins de deux heures ? Depuis le 12 octobre dernier, la réponse est oui. A Vienne, Eliud Kipchoge a brisé l’une des dernières barrières mythiques du sport en devenant le premier homme à franchir la ligne d’arrivée d’un marathon en moins de 120 minutes.

Une performance longtemps utopique devenue possible grâce à une course optimisée à l’extrême par le sponsor de Kipchoge, le géant britannique de la pétrochimie Ineos. 41 lièvres de luxe se relayant tous les 5 kilomètres et formant un V pour protéger le Kenyan du vent, une course non ouverte à la compétition, des ravitaillements volants ou encore des balayeurs de feuilles tous les 200 m : loin de ce que l’on peut trouver lors d’un marathon classique. Des conditions particulières qui auront valu à Eliud Kipchoge autant de critiques que de louanges, et un record finalement non homologué par la Fédération internationale d’athlétisme.

• Le quintuplé que l’on n’oubliera pas

Robert Lewandowski
Bayern Munich - Wolfsburg
22 septembre 2015, Allianz Arena

Un triplé en 3’22”, un quadruplé en 5’42’’, et finalement un quintuplé en moins de neuf minutes (8’59") - évidemment le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga. Alors que certains galèrent à mettre cinq buts en dix minutes lors d’un exercice de face-à-face le lundi soir à l’entraînement, Robert Lewandowski n’a pas vraiment ce problème et a probablement vécu les 10 meilleures minutes de sa vie ce 22 septembre. 

Peut-être fâché d’être mis sur le banc au coup d’envoi et de voir les siens menés à la pause face à Wolfsburg, le Polonais a pris feu et a fait preuve de génie pour massacrer les Loups en 9 minutes chrono. De près, de loin, en s’y reprenant à trois fois ou sur une bicyclette parfaite, Lewandowski n’a eu besoin que de 10 ballons pour en planter cinq au fond des filets, et s’offrir un record que même Messi et Cristiano Ronaldo ne seront pas allés chercher ces dix dernières années.

• Le shoot que l’on n’oubliera pas

Kawhi Leonard
Raptors - 76ers, demi-finale de la Conférence Est des play-offs NBA
12 mai 2019, Toronto

Un rebond. Deux rebonds. Trois rebonds. Quatre rebonds. Le temps semble s’être arrêté à la Scotiabank Arena, alors que le buzzer vient de retentir pour mettre fin à ce septième et dernier match de la demi-finale de la Conférence Est entre Toronto et Philadelphie. Quatre secondes plus tôt, les deux équipes sont encore à 90 partout, et l’on semble se diriger tout droit vers une prolongation. Sauf que…

L’ailier de Toronto Kawhi Leonard s’empare de la balle pour jouer la dernière possession, déborde Ben Simmons et Joël Embiid et lâche un shoot impossible dans le corner droit. Le reste appartient aux Dieux du basket, avec le tout premier buzzer beater lors d’un match 7 de play-offs pour ce qui restera comme l’un des moments les plus dramatiques de la NBA. Un shoot que l’on peut revoir encore, et encore, et encore. Enfin, sauf peut-être pour les fans des 76ers.

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