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Renault en F1, un retour en questions

Structure, budget, compétitivité du moteur... Renault se retrouve face à une immense page blanche après l'annonce de son retour en Formule 1 avec une écurie à part entière "dès 2016". "Rendez-vous au mois de janvier pour les détails de cet engagement et en mars 2016 pour le début du championnat": la conclusion du communiqué du Groupe Renault, qui a racheté l'écurie Lotus, laisse entrevoir l'étendue du chantier des trois prochains mois, jusqu'à l'ouverture de la saison 2016 le 20 mars en Australie.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Renault F1 a annoncé son retour sur les circuits en 2016 (FRANCOIS FLAMAND / DPPI MEDIA)

  • Dans quel état est Lotus F1 ?

L'écurie d'Enstone (Angleterre), qui s'appelait (déjà) Renault F1 en 2005  et 2006, quand Fernando Alonso est devenu champion du monde, vient de vivre  deux saisons compliquées: 2014 avec un moteur Renault (8e du championnat du  monde) puis 2015 avec un moteur Mercedes (6e), pourtant le meilleur du plateau. Elle va revenir au moteur Renault en 2016, forcément, et aura les moyens de  développer son futur châssis, ce qui n'était pas le cas cette année en raison  de grosses restrictions budgétaires. "Renault achète une bien meilleure équipe que celle qu'ils avaient vendue"  en 2010 à Genii Capital, a réagi Matthew Carter, le directeur général de Lotus,  dès les premières fuites de jeudi. "Car Genii a beaucoup investi dans cette  équipe, malgré tout ce que les gens ont pu dire. La soufflerie a beaucoup  progressé, nous avons un nouveau simulateur", a-t-il souligné. En deux ans de galères et de salaires versés en retard, Lotus a perdu  beaucoup de crédit et quelques cerveaux, notamment ceux de l'ingénieur James  Allison, parti chez Ferrari, et du Team Principal Eric Boullier, désormais chez  McLaren. Le rachat par Renault va permettre de recruter de la matière grise,  dans la foulée de Bob Bell, revenu au bercail d'Enstone après un passage  remarqué chez Mercedes, puis éphémère chez Manor.

  • Quel sera le budget de Renault F1 ?

Renault n'a dévoilé aucun chiffre mais si la marque au losange veut se  battre à armes égales avec Mercedes et Ferrari comme à la grande époque, il  faudra à terme 300 millions d'euros par an, au minimum. Ne serait-ce que pour  payer les 400 salariés de Lotus à Enstone et autant chez Renault Sport F1 à  Viry-Châtillon, en banlieue parisienne. Pour remplir les caisses, plusieurs pistes ont été retenues: des sponsors,  bien sûr, mais aussi la vente de moteurs Renault V6 à l'écurie Red Bull Racing,  confirmée vendredi matin. Ils seront siglés Tag-Heuer et développés, comme ceux  de l'écurie-maison, avec l'aide de l'ingénieur autrichien Mario Ilien (Ilmor).  Ils rapporteront de l'argent à Renault qui reste donc motoriste de F1, comme  Mercedes, Ferrari et Honda. Une autre contribution significative au budget de Renault F1 viendra de la  société Formula One Management (FOM) de Bernie Ecclestone. Le PDG de Renault  Carlos Ghosn voulait un alignement des revenus commerciaux de la future écurie  sur les conditions faites à Mercedes quand la marque à l'étoile est revenue en  F1 avec une écurie à part entière, en 2010, après avoir longtemps motorisé  McLaren, puis racheté Brawn GP. On ne sait pas encore ce que Carlos Ghosn a  obtenu de "Bernie".   

  • Quels seront les pilotes en 2016 ?

A priori, et sauf grosse surprise en janvier, le Vénézuélien Pastor  Maldonado sera conservé et rejoint par le débutant britannique Jolyon Palmer  (24 ans) champion 2014 de GP2, qui remplacera Romain Grosjean parti chez les  Américains de Haas F1. C'est le maillon faible du nouveau dispositif. Mais ces  deux pilotes "payants" apporteront 45 millions d'euros au budget 2016, une  manne difficile à refuser pour une saison de transition.

  • Quels dirigeants ?

Deux noms sont cités régulièrement: Alain Prost, quadruple champion du  monde de F1, actionnaire de l'écurie Renault-DAMS de Formule Electrique, et  Frédéric Vasseur, dirigeant de l'écurie ART GP qui domine les catégories GP2 et  GP3. Mais "rien n'est fait, aucun rôle n'est défini et aucun organigramme n'est  encore prêt", assure un dirigeant actuel de Renault Sport F1.

par Daniel Ortelli

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