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Qualifications Euro 2020 : France-Turquie a débuté sans incident

Pas de Marseillaise sifflée, pas d'incidents relevés à l'heure du coup d'envoi : dans un contexte sécuritaire et diplomatique sensible, renforcé par l'annulation de la venue de Jean-Yves Le Drian, les Bleus ont débuté leur match dans une ambiance plutôt sereine ce lundi, au Stade de France.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

On attendait un début de match houleux, il n'en a finalement rien été a commencé par un signe rassembleur, alors que les tribunes remplies de bouillants supporters turques étaient scrutées avec attention: rassemblés dans le parcage visiteurs du Stade de France, ils ont majoritairement applaudi la Marseillaise au moment où l'hymne national français a été joué, bien loin des craintes d'avant-match.

Cela a lancé de la meilleure des manières une rencontre à l'issue de laquelle les Bleus auront leur billet en poche s'ils gagnent, mais aussi en cas de match nul voire de défaite si leurs poursuivants calent. Pourtant, le contexte diplomatique a longtemps pris le pas sur l'enjeu sportif: à quelques heures du match, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait inscrit la rencontre à son agenda, a annulé sa présence. "Il a décidé de ne pas y aller", a annoncé son entourage. 

Une décision prise alors que le déclenchement mercredi dernier par le président turc Recep Tayyip Erdogan d'une opération militaire dans le nord de la Syrie contre des forces kurdes, qualifiées de terroristes par Ankara mais partenaires de longue date des occidentaux dans la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), a déclenché un tollé international.

La France a dénoncé une "offensive unilatérale" et suspendu ses ventes d'armes vers la Turquie. Et à Paris, plusieurs manifestations en soutien aux Kurdes de Syrie ont déjà eu lieu ce week-end. Plusieurs personnalités politiques, dont le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, président du groupe d'études sur les Kurdes à l'Assemblée, avaient même appelé à l'annulation - très rare et délicate - de la rencontre. "On ne peut décemment accueillir demain au Stade de France ceux qui saluent le massacre de nos alliés kurdes!", avait-il tweeté dimanche soir.


 Maracineanu bien présente

Au Stade de France, après l'annulation de M. Le Drian, seule la ministre des Sports Roxana Maracineanu était bien présente "parce que la France est attachée à l'esprit sportif", a fait savoir le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP.

Les supporters de la Turquie bien plus nombreux que les 3.800 places du parcage visiteurs prises d'assaut 45 minutes avant le début du match, n'ont pas démenti la séparation de la diplomatie et du sport, dans une enceinte qui accueillait 78.000 spectateurs.

Certes, juste avant 20h00, une bronca a accompagné l'entrée sur le terrain de l'équipe de France, pour l'échauffement, suivie d'une ovation pour celle de l'équipe turque, accueillie aussi par des sifflets provenant notamment des fans français. Mais c'est la norme pour ces rencontres internationales. Dans le parcage des supporters turcs, chaque supporter était vêtu du maillot blanc de l'équipe nationale, celui qui sera porté par la sélection.

Ailleurs, disséminés partout dans le stade, les maillots et drapeaux turcs sont innombrables, à peine compensés par les petits drapeaux français disposés sur les sièges par les organisateurs du match. Certains jeunes fans ont replié la partie bleue de ce petit drapeau pour n'en garder que le rouge et le blanc, couleurs de leur équipe.

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