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Procès Zahia: jugement le 30 janvier

Les footballeurs français Franck Ribéry et Karim Benzema, accusés d'avoir eu recours au service d'une prostituée mineure, la désormais célèbre Zahia, sauront le 30 janvier s'ils sont relaxés, comme l'a requis le parquet ou condamnés, a décidé jeudi le tribunal correctionnel de Paris.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 3min
 

Estimant qu'il n'était pas prouvé que le milieu offensif du Bayern Munich et l'attaquant du Real Madrid aient eu connaissance que la jeune femme avait menti sur son âge, le procureur Jean-Julien Xavier-Rolai a demandé leur relaxe "pure et simple" mercredi. Si Franck Ribéry, 30 ans, a reconnu avoir eu une relation sexuelle en 2008 à Munich avec Zahia, il a nié pendant l'enquête l'avoir rétribué, et même affirmé qu'il ignorait qu'il s'agissait d'une prostituée.

Karim Benzema a quant à lui contesté la relation que Zahia affirme avoir eu avec lui en 2009 à Paris. Pour le procureur, "la réalité même" de cette relation est "à tout le moins douteuse". Ni l'un ni l'autre n'ont assisté au procès, qui s'est ouvert lundi, pas plus que Zahia, qui s'est désistée de sa constitution de partie civile. Le magistrat a en revanche requis des peines allant d'un an de prison avec sursis à trois ans, dont la moitié avec sursis, à l'encontre de cinq autres prévenus poursuivis pour proxénétisme aggravé.

Comparaison avec Dodo la Saumure

Jeudi, leurs avocats se sont succédés à la barre pour plaider la relaxe. L'avocate de Kamel Ramdani, qui a organisé l'escapade munichoise lors de laquelle Zahia, accompagné d'une autre jeune femme, a rencontré Ribéry, a ainsi souligné "l'absence de charges" dans ce dossier. Elle a souligné que la "minorité" de Zahia n'était pas connue par son client, comme l'avait estimé la veille le procureur. Et l'autre jeune femme ne parle pas de rémunération pour ce voyage, simplement de 200 euros pour prendre un taxi, a-t-elle plaidé. Pour la défense d'une "escort" poursuivie dans cette affaire, Me David-Olivier Kaminski a fait valoir que si la jeune femme a envoyé des clients auprès de ses amies se livrant à la même activité, "ces mêmes amies lui ont également envoyé des clients" et ne sont pas pour autant poursuivies.

Pour l'avocat, il s'agit là "d'entraide", de relations "fondées sur des principes humains, d'amitié, de solidarité", mais pas de proxénétisme. L'avocat d'Abousofiane Moustaïd, Yassine Bouzrou, a lui aussi plaidé la relaxe "au bénéfice du doute" de son client, accusé d'avoir joué un rôle d'entremetteur rétribué. Il a mis en doute la crédibilité des déclarations de Zahia, qui avait mis en cause son client.  Celui-ci, "lynché médiatiquement", devenu le "proxénète présumé" le plus connu avec Dodo la Saumure, a "déjà payé", selon Me Bouzrou.  Seul des prévenus à avoir voulu s'exprimer une dernière fois face au tribunal, "Abou" a déclaré: "Si j'ai fait quelque chose qui aux yeux de la loi n'est pas légal, je ne le savais pas".

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