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Pourquoi ont-ils perdu la tête à Roland?

Entre les défaites de Serena Williams (N.1), Na Li (N.2), Caroline Wozniacki (N.13) chez les femmes et Stan Wawrinka (N.3), Kei Nishikori (N.9), Grigor Dimitrov (N.11), Roland-Garros a perdu en deux tours une pléiade de prétendants à la victoire. Patrice Dominguez, consultant France Télévisions, livre quelques explications à ces sorties de route prématurées.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Stanislas Wawrinka était complètement désabusé après son élimination au premier tour

La terre-battue, une surface particulière

"En dehors des trois maîtres du jeu que sont Nadal, Djokovic et Federer, les autres sont tous vulnérables quelque soit la surface, hormis peut-être Murray sur gazon. C’est le cas des hommes, mais aussi des femmes. Serena Williams, la terre-battue n’est pas sa surface préférée. La saison n’a pas fait ressortir chez les hommes comme chez les femmes un joueur qui a émergé et qui serait à coup sûr dans le dernier carré de Roland-Garros."

La saison sur terre, une absence de suprématie

"L’absence de leader incontestable comme l’a pu l’être Djokovic en 2011, ou Nadal traditionnellement sur terre, chacun peut se dire : "Pourquoi pas moi ?" Quand leurs adversaires rentrent sur le court, la porte est entrouverte. Pour Serena, c’est une surprise sans l’être, et pour Na Li, cela fait un petit moment qu’elle n’est pas étourdissante. Quand les autres joueuses les affrontent, elles ne pensent pas à faire un bon match, elles se disent qu’elles ont une chance. Et ça change tout dans la tête."

Serena Williams défaite

Pluie, vent, froid, des conditions particulières

"Les conditions sont très particulières : vent, humidité, froid, la terre est lourde. Pour ceux dont la terre n’est pas naturelle, c’est très compliqué. On l’a vu avec Serena, qui a sombré contre une bonne joueuse de terre-battue. Un peu comme il y a deux ans contre Razzano. Ce sont des surprises, oui, si on veut. Mais ces conditions là nivellent le jeu et ne permettent pas forcément aux plus forts et aux plus fortes de s’en sortir mieux. Cela crée des problèmes à tout le monde, et seuls les joueurs de très grande expérience sur cette surface s’en sont sortis. Les autres, parce que nerveux, ou en panne de confiance, ou en raison de ces conditions, ont sombré."

Wawrinka, une certaine inconstance

"Pour Wawrinka, il y a une digestion après un Grand Chelem. Il l’a connue en février à Indian Wells, Miami. Il s’est repris à Monte-Carlo qui a été très particulier avec la défaite précoce de Nadal, l’absence de Djokovic, Federer avec la tête pas tout à fait au jeu. Et il arrive là avec l’étiquette de troisième favori pour ces Internationaux de France. Pour l’instant, comme on l’a vu aussi en Coupe Davis, c’est un joueur qui est N.3 mondial mais qui ne le joue pas tous les jours. Il va probablement stabiliser son jeu et son niveau, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. Nadal, Djokovic ou Federer, ils jouent pratiquement tous les jours à leur niveau."

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