Pogba n'a pas marqué de points
Paul Pogba a du talent. Beaucoup. Son action en fin de match, râteau pour éliminer un défenseur et frappe du droit qui rase le montant, prouve que le joueur a des facilités. Tellement qu’il en abuse parfois. Des gourmandises balles au pied, un replacement aléatoire et aussi un comportement bouillant qui ont failli lui coûter cher face au Honduras – il avait pris un carton jaune alors que le rouge n’aurait pas été immérité -. Toutes ces petites choses ne plaisent pas forcément à Didier Deschamps qui lui avait fait comprendre en le mettant sur le banc contre la Suisse. Il avait assisté à la solide prestation de Moussa Sissoko auteur du dernier but tricolore.
Le tweet de Bixente Lizarazu
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Face à l’Equateur, et malgré la menace de suspension qui pesait en cas d’avertissement, « DD » a choisi d’aligner le joueur de la Juventus. Pour lui prouver que son passage sous la guérite n’était pas une sanction, ni un statut définitif et aussi parce que le sélectionneur croit en lui. Cette rencontre face à l’Equateur devait être pour Pogba l’occasion rêvée pour endosser le costume qu’il est censé porter, celui du patron. Mais sur ces 90 minutes au Maracana, pas sûr que le joueur soit prêt pour de telles responsabilités et sur ce qu’il a vu, Deschamps n’a pas forcément du être convaincu du contraire.
Sur courant alternatif
Aligné à son poste de prédilection, en milieu relayeur devant Morgan Schneiderlin et a côté de Blaise Matuidi, Pogba a d’abord démarré timidement. Sans en faire des tonnes mais aussi sans créer des différences importantes. Des erreurs techniques inhabituelles ont même émaillé sa première demi-heure. En dedans, il n’a émergé que dans les dernières minutes avec sa tête repoussée par le gardien Dominguez (37e minute). Avant cela, beaucoup de ballons perdus et des tentatives de passes ratées par-dessus la défense. Une première période en clair-obscur donc, mais toujours cette envie d’aller de l’avant. Puis son manque de concentration a refait surface. Par à-coups. A la 53e minute, sa perte de balle aurait pu coûter cher, mais Noboa lui a épargné les critiques qui ne l’auraient pas raté en dévissant sa frappe.
Pas de carton et la qualification
En fin de match, il est monté en puissance. Face à des Equatoriens réduits à 10, ses grands compas ont fait des différences notables au milieu de terrain mais il a toujours manqué le geste juste. Il a aussi gâché quelques munitions notamment sur deux frappes en retrait, mais c’est surtout sa tête à un quart d’heure de la fin qui peut lui donner des regrets. Sur un centre venu de la droite, le Juventino s’est bien élevé pour reprendre ce ballon qu’il a vu filer à côté des buts d’un Dominguez pour une fois battu. Cela et sa frappe dans les ultimes minutes auront été les seuls éclairs d’une soirée bien maussade sur la pelouse de cet écrin de légende. Une pelouse où il a été gagné par la frustration au fil des minutes.
Ca et là, on a vu poindre la facette du Pogba qu’on aime moins, celui qui multiplie les petits gestes d’agacement. Comme après une mésentente avec Lucas Digne (74e minute) ou Karim Benzema. A chaque fois, un petit saut, un trépignement et des bras ballants qui en disaient longs. De l’énervement donc et de la précipitation sur cette frappe de 30 mètres qui a terminé dans les tribunes du Maracana. Toutefois, Didier Deschamps aura pu noter des améliorations dans l’engagement et le repli défensif et aussi un comportement exemplaire puisqu’il n’a pas pris de cartons. Lui et les Bleus verront donc les 8e de finale. Dans la peau d’un titulaire ? Rien n’est moins sûr. A la fin de la rencontre, au micro de BeIn Sports, il a reconnu que le match avait été « difficile ». Il parlait au niveau collectif. Ce constat peut s’appliquer sur son cas personnel.
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