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Pogba et Varane comme des grands

Titularisés d’entrée face à la Géorgie (succès 3-1), Paul Pogba et Raphaël Varane ont démontré toute l’étendue de leur jeune talent. Sans être étincelants, les deux joueurs se sont montrés appliqués, commettant très peu d’erreurs. De très bon augure pour l’avenir de cette équipe de France.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Le premier ballon de Pogba était à destination de Varane, et le défenseur du Real rendait la politesse à son copain de chambrée peu après. Ce premier échange était un bon aperçu de la véritable complicité qui allait se nouer au fil des minutes. Bien en place, les deux jeunes pouces de l’équipe de France ne semblaient pas perturber plus que cela par l’enjeu. Pogba respectait les consignes et ne se livrait pas dans le premier quart d’heure, mais sa seule présence en imposait déjà sur le terrain. Du haut de ses 1,88m, le N.19 de l’équipe de France était facilement repérable sur la pelouse du Stade de France. Son premier centre à destination de Benzema aurait sans doute mérité un meilleur sort (21e), mais c’était d’avantage sur ses frappes lointaines que tout le monde l’attendait, le public frémissant dès que le joueur de la Juve rôdait dans les 30 mètres adverses. A la manière d'un Patrick Vieira, ou d'un Frank Rijkaard, Pogba portait le jeu vers l'avant et sa maturité était déconcertante.

Un vent de fraîcheur

Varane faisait déjà montre de ses qualités défensives en subtilisant le ballon -en pleine extension- à Vatsadze (14e). Le public appréciait déjà ses qualités techniques et scandaient son nom comme l'on déjà fait les supporteurs du Real Madrid. Toujours très bien placé, s'appliquant sur chacune de ses relances, le N.4 âgé de seulement 19 ans laissait imaginer qu'il pourrait dans un très proche avenir, être comparé à un certain Laurent Blanc. Signe que tout se déroulait pour le mieux, Deschamps n’avait pas même besoin de leur donner des consignes. "J'ai pris beaucoup de  plaisir pour ma première sélection que je savoure, a-t-il dit. Mais je peux encore faire  mieux, je suis jeune et je ne me prends pas la tête. Avec Mamadou, on a réussi à bien communiquer et tout s'est bien passé derrière." Seul bémol sur le but adverse, lorsque Varane a dévié la balle. Les jeunes Bleus avaient d’ores et déjà pris leurs marques et tenaient même leur place jusqu’à la 90e minute, révélant la confiance que leur accordait Didier Deschamps. A leur comportement sur le terrain, les deux joueurs semblaient avoir autant de bouteille que des trentenaires. A voir leur joie respective sur les buts de leurs coéquipiers, ces deux jeunes hommes faisaient plaisir à voir. Un vent de fraîcheur est entré dans la Maison bleue.

Pogba: "J'ai eu des frissons"

Et en bon professionnels, ils ont répondu aux déjà nombreuses sollicitations des journalistes. "Cela s’est bien passé", a résumé Pogba d'un air serein. "Première titularisation, première victoire. C’est un bon résultat, surtout avec le nul de l’Espagne contre la Finlande. Pendant la Marseillaise, c’était beaucoup de plaisir et de fierté d’être là", a-t-il déclaré tout en précisant que sa famille et certains de ses amis avaient assister à la rencontre. "J’ai eu des frissons et j’ai repensé à mon premier match avec la France. Après, pendant les premières minutes, j’ai essayé de gagner de la confiance en jouant simple, puis en allant progressivement vers l’avant. J’avais la pression mais ce n’est qu’un match de foot, il faut jouer ! J’espère faire encore mieux", a affirmé le milieu de terrain, plein de maturité.

Deschamps: "C'est une étape"

Après la rencontre, le sélectionneur restait toutefois prudent sur les mots qu'il choisissait. Conscient qu'à cet âge là, tout peut aller très vite dans un sens comme dans un autre, Deschamps préférait les préserver. "Sincèrement, le risque c’est moi qui le prends. Ils jouent dans deux grands clubs européens", a-t-il rappelé. "Dans ce que j’ai vu depuis lundi, je n’avais pas d’inquiétude. L’un et l’autre ont démontré qu’ils avaient du potentiel", a-t-il commenté sobrement. "Mais c’est une étape. Il n’y avait pas de crainte, ils sont libérés. Cela fait un ensemble homogène, avec des joueurs plus expérimentés", a analysé le patron des Bleus, avant d'ajouter "quand il y a de la qualité, j’ai toujours donné ma confiance aux jeunes". Même si le coach français a décidé de les protéger, Varane et Pogba sont deux noms que l'on devrait très souvent entendre au cours des dix prochaines années.

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