Passé près de la mort, Néry quitte la compétition, pas l'apnée
"On n'a pas le droit de faire des erreurs pareilles". Guillaume Néry l'a échappé belle sur ces championnats du monde, qui ont bien failli lui coûter la vie. Sa vie n'a tenu qu'à un fil, ou précisément à un scotch. Une marque mal accrochée, qui a envoyé l'apnéiste à 139 m au lieu de 129 m de profondeur, la barre qu'il avait pourtant demandé, lors des dernières plongées de préparation Championnats du monde, qui se déroulent à Chypre. En descendant à 129m, Néry aurait battu le record du monde d'un mètre. Mais sans même s'en apercevoir, il est descendu dix mètres plus bas. Et c'est en remontant qu'il a été victime d'une syncope, à dix mètres de la surface seulement. "Je n'ai aucun souvenir d'une bonne partie de la remontée, j'ai récupéré la plaquette (des -139m), commencé à palmer, et le souvenir suivant... je suis sur le bateau. Difficile de témoigner."
Le Niçois de 33 ans souffre d'un oedème pulmonaire, mais surtout d'un grand traumatisme. Suffisamment pour le faire arrêter le haut-niveau, et toute compétition d'apnée. "J'en ai assez, je ne veux plus de record", lui dont la plongée à 139m n'a donc pas été homologuée. S'il ne compte pas porter plainte, Guillaume Néry a du mal à comprendre comment une telle erreur a pu se produire : "J'organise des entraînements depuis des années, je sais quelle rigueur il faut pour régler les câbles, comment est-ce possible sur une tentative de record du monde? Il faut garder en tête que l'erreur est humaine..."
Fini la compétition, terminées les tentatives de record du monde. L'apnée restera malgré tout sa philosophie de vie, car selon lui "l'apnée va au-delà du sport, c'est un mode de vie".
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