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Paralympiques : La France vise plus haut

En progression constante depuis les Jeux Paralympiques de Vancouver, la délégation française pour Sotchi a été présentée officiellement à la presse ce jeudi après-midi, au Centre Malakoff Médéric à Paris. A 92 jours des Jeux, la présentation officielle des athlètes tricolores a été placée sous le signe de la parité et du partage. Mais elle a aussi dévoilé une ambition claire : celle de faire mieux qu'en 2010. Le skieur Vincent Gauthier-Manuel a été désigné porte-drapeau de l'équipe de France.
Article rédigé par franceinfo
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"Les Jeux Paralympiques, on y vient avec des différences, on en repart avec des ressemblances". Cette phrase, prononcée par le journaliste Alexandre Boyon, chargé de la présentation de l'équipe de France ce jeudi après-midi, résume presque à elle seule l'ambition déclarée de la délégation française. Emmanuelle Assman, présidente du Comité Paralympique, avait mis l'accent sur la volonté de "partager les valeurs paralympiques", sans toutefois espérer éradiquer totalement les discriminations et autres idées préconçues :"A ceux qui pensent que les Jeux Paralympiques auront pour effet une intégration absolue, je vous le dis, c'est un mirage. Néanmoins, ils représentent une occasion unique de partager nos valeurs". 

Une femme présidente d'un comité sportif national, ce n'est pas anodin. Décidée en mai dernier, la désignation d'Emmanuelle Assman peut être perçue - au delà de ses compétences professionnelles certaines - comme une obstination à abolir un peu plus les discriminations, envers les handicapés comme envers les femmes. D'ailleurs, tous se félicitaient de voir une représentante du sexe féminin à la tête du comité paralympique, Denis Massiglia, son pendant chez les valides, le premier. Mais affirmer que les athlètes français auraient pour seule ambition à Sotchi de communiquer les "valeurs du paralympisme et du partage" reviendrait à tenir un propos mensonger et réducteur. En réalité, la délégation tricolore a le couteau entre les dents, et débarque à Sotchi pour tout rafler. 

"Ramener au moins deux médailles d'or"

A Vancouver, en 2010, l'équipe de France pointait à la 10e place du classement de la compétition paralympique, une place conforme à l'objectif qu'elle s'était fixée. Mais pendant que la France repartait du Canada avec une seule médaille dans la besace, l'Allemagne en raflait 13. A Sotchi, la France doit faire mieux qu'à Vancouver et "vise au moins deux médailles". L'objectif paraît largement réalisable, tant certains des membres de la délégation française ont progressé, à l'image du skieur alpin Yohan Taberlet, médaillé de bronze en Descente aux Championnat du Monde de La Molina (Espagne, 2012) et vice-champion du monde en Super G.

Ski alpin, ski nordique et biathlon: treize athlètes "sélectionnables" -  dont deux femmes - ont été présentés. La liste finale des sportifs paralympiques français sera connue le 10 février, après les dernières sélections. A un peu moins de cent jours de la compétition, Jean Minier, directeur technique national de la Fédération française handisport (FFH), a affiché l'objectif de l'équipe de rester dans le top dix en ramenant au moins deux médailles d'or.

Vincent Gauthier-Manuel :" C'est un grand honneur" d'être porte-drapeau

L'or, Vincent Gauthier-Manuel peut y prétendre. Double champion du monde en titre en slalom et géant, médaillé d'argent par deux fois (super-G et super-combiné) et médaillé de bronze (géant) aux Jeux Paralympiques de Vancouver, le skieur alpin présente de nombreuses similitudes avec Jason Lamy-Chappuis, le coureur du combiné nordique français. D'abord, ils sont nés en 1986. Ensuite ils sont amis d'enfance et ont appris le ski ensemble. Mais surtout, ils sont tous les deux les portes-drapeaux de leurs délégations. Pour Vincent Gauthier-Manuel, 27 ans, c'est "un grand honneur" de "défendre une équipe de France qui est vraiment forte", une "grande famille" de sportifs. Yohan Tabarlet, son compère chez les Tricolores, s'est déclaré totalement en accord avec  "Vincent est un gars qui a la tête sur les épaules, et qui en plus, a gagné des médailles. Il m'énerve, ce mec est parfait partout". 

60h de direct pour la première fois en France 

"Nous avons gagné la bataille médiatique", se félicitaient Emmanuelle Assman et Gérard Masson, président de la Fédération Handisport. Comment les contredire. A Vancouver en 2010, et surtout  à Londres en 2012, les Jeux Paralympiques avaient suscité un engouement de la presse jamais vu lors des éditions précédentes. "De plus en plus de gens se rendent compte que les Jeux Paralympiques sont une compétition de sport de haut niveau, où concourent les meilleurs athlètes mondiaux", constatait Phil Craven, président du Comité International Paralympique. En somme, ce qui était autrefois considéré comme une compétition entre handicapés s'est commué en une réelle compétition sportive. D'ailleurs, à l'occasion des JP de Sotchi 2014, les chaînes du groupe de France Télévisions retransmettront 60 heures de direct. Histoire de sceller encore un peu plus la victoire du paralympisme dans la bataille médiatique.  

Vidéo: Quand Vincent Gauthier-Manuel rencontre Jason Lamy-Chappuis

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