Panama Papers: Démission de Juan Pedro Damiani, du Comité d'éthique de la Fifa
Une tête de plus est tombée. Une de plus au sein de la si puissante mais su chancelante Fifa. Après les scandales entourant les désignations des pays organisateurs des Coupes du monde, qui ont coûté leur place à Sepp Blatter ou Jérôme Valcke, voici maintenant le temps des Panama Papers. Au milieu des millions de fichiers récoltés et traités par plus de 380 journalistes, en plus des noms de Michel Platini, de Lionel Messi, du nouveau président de la Fifa Gianni Infantino, de Nick Faldo et bien d'autres sportifs, le nom de Juan Pedro Damiani était apparu.
Membre du comité d'éthique de la Fifa et président du club uruguayen du Penarol Montevideo, il faisait pourtant partie des membres chargés de faire le ménage et d'éclairer les nouveaux dirigeants de l'instance internationale, concernant notamment les irrégularités commises dans la Confédération sud-américaine (Conmebol). Or, les Panama Papers ont révélé que Damiani et son cabinet d'avocats auraient notamment travaillé pour sept sociétés offshore liées à l'Uruguayen Eugenio Figueredo, ancien vice-président de la Fifa et ex-membre de son comité exécutif, arrêté à Zurich fin mai. Il aurait également servi d'intermédiaire auprès d'une société basée au Nevada (Etats-Unis) et liée aux hommes d'affaires argentins Hugo et Mariano Jinkis. Ces derniers, dirigeants d'une société de marketing sportif, sont eux aussi poursuivis par la justice américaine, pour le versement présumé de dizaines de millions de dollars de pots-de-vin contre l'obtention de droits télévisés en Amérique du Sud..
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Lundi, la Fifa avait ouvert une enquête contre lui. Deux jours après, il a démissionné, selon un communiqué du porte-parole de la chambre d'éthique. A 58 ans, l'Uruguayen a-t-il quitté le Comité d'éthique pour mieux se défendre et ne pas entraîner avec lui l'instance ? Ou est-ce un premier aveu de culpabilité ? Dès les premières révélations, Damiani a rejeté les accusations via un communiqué : "Notre cabinet n'a maintenu aucune relation commerciale et n'a pas fait affaire avec M. Figueredo, ni avec aucune des personnes mentionnées dans l'article".
L'autre pilier de sa défense est la mise en avant de son rôle d'ardent pourfendeur de la corruption au sein de la Fifa et de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol). Ce fut le cas en 2013 devant la justice uruguayenne, entraînant l'extradition fin 2016, depuis la Suisse, de Figueredo, toujours détenu à Montevideo. "J'ai dénoncé ce cas devant le comité d'éthique de la Fifa et devant le comité d'éthique de la Conmebol en janvier 2014", soutient Damiani dans ce même texte. "C'est peut-être pour cela, pour avoir eu le courage de dénoncer, qu'il existe des personnes qui veulent salir ma réputation et mon nom avec des accusations fausses et injustes", ajoute-t-il.
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