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"On a découvert les coussins rembourrés" : quand les spectateurs habitués aux places reculées découvrent les loges

Les mille spectateurs admis dans l'enceinte de Roland-Garros ce lundi ont pu se placer plus ou moins où ils le voulaient dans les tribunes du Philippe-Chatrier. Certains ont découvert une nouvelle expérience du tennis en direct en se plaçant dans les loges, à quelques mètres des joueurs.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (MARTIN BUREAU / AFP)

"C'est la première fois que je teste Roland sur des sièges rembourrés. Ça fait du bien aux fesses quand même !" Audrey vient "tous les ans" à Roland-Garros. C'est pourtant la première fois qu'elle assiste à des matchs en loges, car comme tous les heureux détenteurs des 1000 tickets du jour, elle a pu se placer où elle le voulait sur le Chatrier. Pour elle, c'était direction les loges, à quelques mètres du terrain, et sur ces "sièges rembourrés". "D'habitude ce sont des chaises dures, pas très confortables, alors je prends des coussins Roland. J'en ai cinq ou six chez moi. Cette année, pas la peine !"

Si cette "édition Covid" de Roland-Garros risque de sonner creux pour les spectateurs en termes d'ambiance et de météo, elle leur donnera au moins la possibilité de se déplacer un peu plus librement dans l'enceinte. Sur le Chatrier, les loges seront accessibles. Et alors qu'ils sont habituellement cantonnés au Chatrier et aux courts annexes, les spectateurs du Central pourront aussi accéder au Lenglen ou au Simonne-Mathieu. "Je suis déjà venu voir les matchs en loges donc ça ne change pas trop, par contre ce qui est bien, c'est qu'on peut vraiment se faire un Roland-Garros à la carte : on peut aller du Chatrier au Lenglen, ensuite passer voir le Simonne Mathieu. On est vraiment libres !" assure Christophe, 50 ans.

Implication maximale dans les matchs 

Vit-on le tennis de la même manière à une trentaine de mètres en hauteur par rapport au terrain, à la télé dans son canapé, ou à quelques mètres des joueurs dans les loges ? Pour Frédéric, 50 ans, il y a un monde de différence. "J'ai l'impression d'être dans mon club un dimanche de championnat, sauf que j'ai Thiem ou Serena Williams devant moi ! C'est exceptionnel !" Ce président de club conseille aux jeunes joueurs de tenter l'expérience, afin d'en tirer des enseignements pour leur propre pratique : "à la maison, on a tendance à regarder le match avec détachement, à regarder son portable en même temps. Là, on est à 100% dedans, on a une perception différente  de la vitesse de la balle, on voit à quel point elle rase le filet"

L'implication dans le match suivi, c'est aussi ce qui a marqué Sandra, 42 ans. "On arrive à vraiment voir les gestes, avec précision. Le lift de Thiem ce lundi matin pour relever les balles à ça du sol, c'était hallucinant ! Je me souviens l'an dernier j'avais plus discuté que suivi les matchs. Là on peut vraiment suivre, du début à la fin". 

"Cilic parle espagnol !"

La proximité avec le terrain permet aussi de voir ce qu'on pourrait difficilement voir chez soi à la télé : tout ce qui se passe hors-cadre, du ballet des ramasseurs aux interactions entre les joueurs et leur staff. "Ce (lundi) matin on entendait très bien ce que les joueurs disaient aussi : Cilic, il a parlé à son camp et on a entendu qu'il parlait espagnol ! Alors qu'il est croate !" s'amuse Audrey. Pour Jean, 54 ans, c'était l'occasion d'assister de près au travail des ramasseurs de balle. "Mon fils a été ramasseur, du coup je n'ai pas pu m'empêcher de regarder s'ils faisaient bien leurs "roulements", comment ils s'organisaient pour se relayer d'une équipe à l'autre. Ces choses, on ne peut pas vraiment les voir quand on est loin, tout en haut !"

Le luxe de choisir sa place

Si certains avaient eu vent de cette liberté inédite avant d'arriver à Roland-Garros ce lundi, d'autres l'ont découvert quand le personnel de l'organisation le leur a annoncé dans le stade. "J'étais ravi ! se réjouit Frédéric. Et j'ai mis pas mal de temps à m'installer. Finalement j'ai choisi une chaise dans la deuxième rangée des loges, parce que la première me semblait presque trop près. C'est vraiment le luxe !" 

Il y avait aussi ceux, plus rares, qui n'avaient encore jamais mis les pieds dans un stade de tennis. Vladimir, tout droit venu des Etats-Unis, a un billet grâce à un membre de sa famille qui "fait partie des joueurs qualifiés". "Je suis sidéré par la puissance des joueurs. Les voir comme ça, à quelques mètres, c'est incroyable. Ils dégagent une énergie qu'on n'imagine même pas quand on les voit à la télé." Vladimir a 59 ans et se dirige vers la sortie de la Porte d'Auteuil, tout en tenant sa petite-fille dans la main. "Pour tout vous dire, je me sens comme rajeuni, d'avoir vu ça, des hommes, comme moi, capable de telles choses, souffle-t-il, avec un sourire qu'on devine aisément derrière le masque. Je me dis qu'au fond je pourrais faire la même chose."

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