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Nouvelles manifestations au Brésil

La soirée de jeudi a été le théâtre de nombreuses manifestations dans les principales grandes villes du Brésil contre la Coupe du monde. Ils étaient environ 10 000 entre Sao Paulo, Rio, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre et Manaus à scander: "Hé Fifa, retourne en Suisse!" ou "Dilma, écoute, pendant la Coupe il y aura de la lutte".
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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On est encore loin des manifestations monstres de l'an dernier lors de la Coupe des Confédérations. Mais les anti-Coupe du monde poursuivent leurs actions, à moins d'un mois de l'ouverture du Mondial. Et l'approche de l'événement pourrait exacerber les mécontentements, qui protestaient l'an dernier contre les dépenses massives pour les stades aux dépens de l'éducation et de la santé.

Aux cris de "Hé Fifa, retourne en  Suisse!", quelques milliers de manifestants ont bloqué la circulation jeudi  dans plusieurs grandes villes du Brésil à 28 jours du Mondial, notamment à Sao  Paulo où des incidents ont éclaté dans la soirée. A Sao Paulo, ville du match d'ouverture du Mondial le 12 juin, la police a  dispersé en début de soirée, avec des gaz lacrymogènes, un groupe de  manifestants qui avaient enflammé des barricades. Des images aériennes de TV Globo montraient quelques casseurs en train de  saccager un concessionnaire d'un fabriquant automobile partenaire officiel du  Mondial. Au moins 20 manifestants ont été interpellés avant d'être relâchés pour 13  d'entre eux. Deux photographes de presse ont été légèrement blessés.

Vidéo: les manifestations à Sao Paulo

Manifestation au Brésil 15/05

La FIFA, une cible

A Rio de Janeiro et Brasilia, la police a également fait usage de gaz  lacrymogène pour disperser des petits groupes de manifestants. Les anti-Mondial brésiliens avaient convoqué des manifestatations sur les  réseaux sociaux pour mesurer leur capacité de mobilisation à l'approche de la  coupe du Monde. Les manifestations ont réuni en tout environ 10.000 personnes à Sao Paulo,  Rio, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre et Manaus. Encadrées de très près par les forces de l'ordre, elles se sont déroulées  très majoritairement de façon pacifique et même festive, autour du slogan  "Coupe sans le peuple, me revoilà dans la rue!".

Les principales manifestations ont eu lieu dans la mégapole de Sao Paulo,  où plusieurs cortèges tout au long de la journée, ont réuni 6.000 personnes,  selon les autorités. Dans la matinée, quelque 3.000 membres du Mouvement des travailleurs sans  toit (MTST) avaient brûlé des pneus aux abords du stade Itaquerao, où aura lieu  le match d'ouverture Brésil-Croatie. A Recife (nord-est) où la police militaire (PM) est en grève depuis trois  jours, certains habitants en ont profité pour piller des magasins. Plusieurs  personnes ont été arrêtées. A Rio, 700 manifestants, certains enroulés dans des drapeaux brésiliens, ont protesté devant la gare Central do Brasil. Ils ont brûlé un énorme billet  symbolique d'entrée pour un match aux cris de "Fifa go Home!". A Brasilia, 200 manifestants se sont concentrés près de la gare routière.  "Dilma, écoute, pendant la Coupe il y aura de la lutte", scandaient les  protestataires. "Le peuple n'a pas accès à la Coupe et tout cet argent public aurait dû  être investi ailleurs. La seule façon de changer le pays est de descendre dans  la rue", a déclaré à l'AFP Karina, une étudiante de 19 ans, membre d'un groupe  féministe à Sao Paulo. Parmi les autres organisations ayant appelé à manifester jeudi figurent les  Comités populaires de la Coupe, qui s'opposent aux entraves aux droits de  l'homme dans l'organisation du Mondial, et le mouvement étudiant "Passe livre"  (MPL). Ce dernier lutte pour la gratuité des transports et avait été à l'origine  de la fronde sociale masssive de juin 2013 au Brésil, en pleine Coupe des  Confédérations.

En arrière plan, l'élection présidentielle le 5 octobre

"Il n'y a pas de quoi paniquer à l'idée d'accueillir trois millions de  touristes brésiliens et 600.000 étrangers" dans le pays pendant le Mondial, a  assuré le ministre des Sports, Aldo Rebelo, dans une audience au Sénat jeudi. La présidente Dilma Rousseff a assuré de son côté, lors d'une cérémonie  publique, que les Brésiliens "sauront très bien recevoir leurs visiteurs". L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), parrain politique  de la présidente, candidate à la réélection en octobre a déploré que la coupe  de soit "politisée". "Le pays est prêt pour organiser une grande Coupe du  Monde", a affirmé Lula qui avait obtenu en 2007 le droit d'organiser le Mondial.

La présidente Rousseff, favorite à sa réélection en octobre bien qu'en  baisse dans les sondages, est confrontée à un scénario complexe à l'approche du  Mondial et des élections générales d'octobre, propices à l'éclosion de grèves  sectorielles. Après une grève des conducteurs d'autobus à Rio au cours de laquelle 708  autobus ont été saccagés, apparemment par des grévites, les professeurs des  écoles publiques de Rio sont en grève depuis lundi, ainsi que les  fonctionnaires du ministère de la Culture. A Recife (nord-est) les policiers militaires et agents pénitentiaires sont  en grève depuis mercredi alors que la police fédérale, qui contrôle notamment  l'accès aux frontières, a menacé de garder les bras croisés pendant le Mondial,  avant finalement de renoncer.

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