: Vidéo Burn out : le sportif Camille Lacourt, double champion du monde de natation se livre sur sa santé mentale
“Le burn out, vraiment la violence que j'ai subie, c'était en 2012, après les JO de Londres”, déclare l’ex-nageur Camille Lacourt. En 2011, le sportif décroche le titre de champion du monde. En 2012, alors en “méforme”, il se qualifie à la quatrième place aux Jeux Olympiques de Londres avec, selon lui, une course “pas vraiment satisfaisante”. Si la déception est présente sur le moment, ce sont surtout les jours qui suivent la compétition qui sont les plus éprouvants pour Camille Lacourt.
“On se sent seul, même si on est entouré”
Après de grandes échéances internationales, les sportifs peuvent s’accorder des vacances mais cette période va se révéler être surtout une épreuve pour l’ex-nageur: “Pendant quinze jours, trois semaines, on se retrouve avec notre peine, notre déception, presque notre humiliation”. Cette déception, Camille Lacourt la décrit comme “très égoïste et solitaire” face à toutes les décisions et les sacrifices qu’il réalise pour arriver à ce niveau. Cet “échec” remet alors tout en question : “On a l'impression d'avoir gâché notre temps et un peu notre vie”.
Après quinze jours de mal-être, Camille Lacourt décide de fermer ce grand vide en lui. “Il y a une phrase que j'aime beaucoup, c'est : "Les grands champions, ce ne sont pas ceux qui ne tombent pas mais ceux qui se relèvent vite". Cette période lui permet de comprendre sa réelle vocation pour le métier et lui donne l’envie de reprendre son activité.
“En fait, le mental, c’est tout”
Pour Camille Lacourt, un sportif est “une personne qui a décidé de pousser ses limites et je pense qu'un très bon sportif est avant tout un être humain qui se sent bien dans sa peau”. Et inévitablement, le bien-être est procuré par une bonne santé mentale. Pour l’entretenir, l’ex-champion s'entraînait au Cercle des nageurs de Marseille, l’un des premiers clubs à intégrer un préparateur mental. Cette personne “donne beaucoup d'exercices afin d'avoir une certaine légèreté, pour être toujours motivé et être à 100 % au niveau mental”. La force mentale est alors, selon lui, un pouvoir qui apporte une optimisation du temps de travail et de récupération.
Aujourd’hui ex-nageur depuis l'arrêt de sa carrière à 32 ans, il avoue avoir eu envie d’arrêter son activité durant sa carrière, due à la fatigue et aux échecs : “J'ai eu tous les jours envie de tout arrêter et c'est normal, c'est humain. Après, j'ai toujours eu cette petite voix au fond de moi qui me disait : “Je pense que la route n'est pas finie.”
Face à son burn out, il tire aujourd’hui une leçon : “Je suis persuadé que les seules personnes qui n'ont jamais échoué sont celles qui n'ont jamais rien entrepris. J'ai beaucoup de respect pour les gens qui échouent et qui arrivent à se relever derrière”.
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