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"On peut très vite se retrouver en hypothermie" : en Haute-Savoie, 130 participants en lice aux championnats de France de nage en eau glacée

"L'intérêt, c'est les bienfaits que ça apporte", affirment les adeptes de cette discipline encore récente. Mais dans une eau qui ne dépasse pas les 5°C, le danger n'est jamais loin.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La station de Samoëns (Haute-Savoie) accueille les championnats de France en eau glacée, les premiers organisés dans un lac de montagne avec une eau qui ne dépasse pas les 5 degrés, le 28 février 2020. (JÉRÔME VAL / RADIO FRANCE)

"Au début il me fallait trois minutes pour être bien, maintenant j'y arrive en une minute trente, c'est l'entraînement ! Il y en a qui vont découvrir la compétition, ça va leur faire drôle !" Sans combinaison et vêtu seulement d'un maillot de bain, Denis Colombe nage dans une eau à 4,6°C.

Après le bain dans une eau à 5 degrés, place au jacuzzi pour les concurrents du championnat de France de nage en eau glacée. Ici, le triple champion du monde de la discipline, Denis Colombe, le 28 février 2020 à Samoëns en Haute-Savoie. (JÉRÔME VAL / RADIO FRANCE)

L'homme originaire d'Avignon participe aux championnats de France de nage en eau glacée, qui se tiennent du 28 février au 1er mars à Samoëns, en Haute-Savoie. Une discipline récente mais qui séduit de plus en plus d'adeptes. Pour la première fois, l'épreuve est organisée dans un lac de montagne.

Le vrai danger pour pratiquement tout le monde, c'est au-delà de 15 minutes.

Alexandre Fuzeau, médecin

à franceinfo

Les risques de cette discipline sont connus. L'hypothermie est le plus grand danger. "Les nageurs rapides qui font moins de 15 minutes sont relativement sûrs de finir dans de bonnes conditions. La température du corps refroidit plus vite à partir de 20 minutes. L'eau capte la chaleur 25 fois plus vite que l'air, donc on peut très vite se retrouver en hypothermie, il faut faire très attention", explique le docteur Alexandre Fuzeau, médecin de ces championnats de France.

Une discipline en forte progression

Cette discipline importée des pays du Nord a le vent en poupe. Des clubs ou des associations se créent partout en France. C'est le cas par exemple en Bretagne. "L'intérêt c'est les bienfaits que ça apporte. Après le bain, on a vraiment un sentiment de bien-être et de plénitude. C'est ce que ce qui motive beaucoup de gens", explique François Prima, membre des Givrés du Poulu, dans le Finistère.

Il y a aussi des pratiquants dans le Sud, sur le littoral de Méditerranée. Mais ce n'est pas si facile de trouver des endroits froids. Pascale Wartelle habite dans le Var : "C'était très difficile cette année de trouver de l'eau froide. Parce que la mer est à 14 ou 15 degrés. Avec des amis aussi givrés que moi, on a arpenté les lacs, les étangs pour essayer de trouver de l'eau froide. Cette année on a trouvé un petit 5 degrés mais pas en-dessous."

La sortie du bain glacé est une épreuve pour les nageurs car les corps sont transis. À gauche, Alexandre Fuzeau, médecin de ces championnats de France, est celui qui a importé la nage en eau glacée en France. (JÉRÔME VAL / RADIO FRANCE)

Le lac du Bois aux Dames à Samoëns, cerné de montagnes blanchies par les récentes chutes de neige, accueille plus de 130 participants cette année. C'est une preuve du succès de la discipline, selon Stéphane Lecat, responsable de la nage en eau libre pour la fédération française : "On a quasiment multiplié par trois le nombre de participants en une saison, sans vraiment faire de communication ou de publicité. Mais on ne veut pas aller trop vite non plus car on ne veut pas se faire submerger. Il reste beaucoup à choses à accompagner et à mettre en place."

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