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Mondiaux de para-natation 2022 : "L'équipe de France est dans le bon timing, clairement projetée vers Paris 2024", analyse le directeur sportif des Bleus

Alex Portal sur 200 mètres 4 nages (SM13) et Laurent Chardard sur 50 mètres papillon (S6h) sont devenus champions du monde, cette semaine au Portugal.

Article rédigé par Louise Le Borgne, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Laurent Chardard lors des Jeux paralympiques de Tokyo, le 1er septembre 2022. (PICOUT GREGORY / KMSP / AFP)

Ils étaient trois hommes forts à pouvoir mettre sur la bonne vague la délégation tricolore aux championnats du monde de para-natation, du 12 au 18 juin 2022, à Madère (Portugal). Après un bilan en demi-teinte aux Jeux paralympiques de Tokyo, Alex Portal, Laurent Chardard et Ugo Didier ont atteint leur but, pourvoyeurs à eux trois de 10 des 12 médailles récoltées par les Bleus. Avec deux titres de champions du monde et une 14e place au classement des nations, les Français continuent leur progression avec, en ligne de mire, les Jeux de Paris 2024.

"Avec 12 médailles et des athlètes qui réalisent leurs meilleures performances, c'est un bilan encourageant", se félicite Sami El Gueddari, directeur sportif de la natation handisport. Aux Jeux de Tokyo, les Français étaient rentrés avec cinq médailles (deux en argent, trois en bronze), en recul par rapport aux championnats du monde 2019 (neuf breloques). "On a remis le curseur vers l'avant. Ça progresse au niveau des chronos et au tableau des médailles", ajoute le directeur sportif.

"On a la chance d'avoir aujourd'hui en France trois nageurs qui sont clairement des locomotives et insufflent cet esprit d'équipe, cette culture du dépassement, au groupe."

Sami El Gueddari, directeur sportif des Bleus

à franceinfo: sport

Après une frustrante 4e place aux Jeux de Tokyo, Laurent Chardard ne cache pas sa satisfaction à l'issue des Mondiaux. Le Réunionnais, qui a perdu un bras et une jambe lors d'une attaque de requin alors qu'il faisait du bodyboard, a remporté le titre sur 50 mètres papillon (S6) et décroché l'argent sur 100 mètres nage libre (S6). "Je suis super content parce que je suis arrivé dans une bonne forme après être passé à côté des Jeux, et je bats tous mes meilleurs temps. Je fais un record d'Europe sur le 50 m papillon. Celui-là, ça faisait trois ans que j'essayais de l'améliorer, trois ans que je n'y arrivais pas, et là, il est enfin tombé", souligne le nageur.

Pour Alex Portal, la moisson de médailles se poursuit. Déjà double médaillé à Tokyo, le nageur Yvelinois a profité de l'absence de l'épouvantail Igor Boki pour remporter quatre médailles à Madère : le titre sur le 200 m 4 nages (SM13), l'argent sur le 100 m papillon et le 400 m, et le bronze sur 100 m. 

Le troisième "mousquetaire", Ugo Didier, a fait une razzia d'argent. Le nageur de 20 ans est devenu vice-champion du monde du 100 m, 400 m, 200 m 4 nages et 100 m dos en améliorant ses temps. "Ugo a nagé sous le record du monde sur 100 m dos (1'00''42), même si l'Italien Simone Barlaam a aussi établi un nouveau record (59''72)", souligne Sami El Gueddari.

"Cette équipe a du ressort"

Les Bleues ont également décroché deux autres médailles prometteuses. Anaëlle Roulet a remporté l'argent sur le 100 m dos (S10) : "C'est sa première médaille internationale vraiment significative et ça va la débloquer au niveau psychologique, lui montrer qu'elle peut gagner, aller sur le podium. C'est ça qu'on doit continuer à faire évoluer chez les nageuses, elles sont encore un peu inhibées à certains moments sur de gros événements. Fini de tergiverser", détaille Sami El Gueddari. A 18 ans, Solène Sache a quant à elle arraché le bronze sur 100 mètres brasse (SB4) pour son premier championnat international de référence. 

Si la France ne figure qu'en 14e place du classement des nations, bien loin de l'Italie et de ses 64 médailles pour 27 titres, elle a coché une étape importante dans la perspective des Jeux paralympiques de Paris 2024. A Rio, en 2016, la France figurait à la 32e place. "Il faut arrêter de regarder les autres nations comme si elles n'étaient pas atteignables. Cette équipe a du ressort et commence à prendre de l'épaisseur. Le bilan repose sur plus de têtes qu'avant. On est dans le bon timing, clairement projetés vers Paris."

Prochain jalon sur la route de Paris : les championnats du monde de Manchester, l'an prochain (31 juillet-6 août). Un test grandeur nature à un an des JO. L'étape de Coupe du monde à Limoges, du 26 au 28 mai, fera également office de révélateur : "Les nations vont venir tester les infrastructures, l'ambiance à la française, pour prendre leurs marques à un an des Jeux", conclut Sami El Gueddari.

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