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Reçus dix sur dix !

La France a établi un nouveau record aux Mondiaux de Shanghai en décrochant la bagatelle de 10 médailles. Avec deux titres, trois breloques d'argent et cinq de bronze, le contingent français a annoncé la couleur à un an des Jeux Olympiques de Londres en s'emparant de la cinquième place des bilans. Mais surtout, les Tricolores s'emparent de la première place européenne. Chapeau !
Article rédigé par franceinfo
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Le feu d'artifice de Budapest en 2010 n'a pas tourné au feu de paille à Shanghai en 2011 et les nageurs français peuvent donc espérer jouer à nouveau les artificiers aux Jeux olympiques de Londres l'an prochain. Un an après son triomphe aux championnats d'Europe, où elle avait glané 21 médailles, l'équipe de France de natation a confirmé son embellie aux Mondiaux en récoltant 10 médailles, dont deux d'or, un record. Ce bilan comptable "brillant voire exceptionnel", selon le président de la Fédération française de natation, Francis Luyce, permet à la France de se classer au cinquième rang des nations et d'être la première européenne. Les Bleus ont donc fait mieux qu'à Melbourne en 2007 et Rome en 2009 où le compteur était resté bloqué à six. "C'est une satisfaction et une grande fierté de voir cette équipe de France aussi présente sur les championnats du monde", a déclaré le directeur technique national, Christian Donzé, qui avait fixé l'objectif de ces Mondiaux à six médailles dont au moins un titre. "Notre premier challenge était d'assumer notre statut acquis aux championnats d'Europe, de transformer l'essai au niveau mondial. C'était un test un an avant les Jeux", a-t-il ajouté avant d'inviter l'équipe de France d'athlétisme à faire aussi bien, voire mieux, aux Mondiaux de Daegu fin août. S'il a parlé de "nombreuses satisfactions", Christian Donzé a aussi reconnu "quelques déceptions", au premier rang desquelles les éliminations en séries de Frédérick Bousquet sur 50m nage libre et du relais 4x100m quatre nages masculin. Outre les 10 médailles, l'équipe de France comptabilise 19 places de finalistes, contre 17 à Rome en 2009.

"Aucune limite"

Cette progression faisait dire à Francis Luyce que la France pourrait viser "entre six et dix médailles" à Londres. "C'est un objectif que l'on peut sérieusement atteindre."
Présent à Shanghai, le président du Comité national olympique et sportif français, Denis Masseglia, a rendu hommage à "une natation française conquérante devenue le fer de lance de l'équipe de France olympique". Nageurs et entraîneurs n'ont eu de cesse, eux, d'insister sur la dynamique positive qui règne au sein de l'équipe et a permis à des jeunes nageurs comme Jérémy Stravius, William Meynard ou Mélanie Hénique d'éclore au plus haut niveau. Michel Chrétien, entraîneur des Picards Stravius et Hénique au pôle d'Amiens, y voit la continuité de Budapest. "La plupart de ceux qui sont là aujourd'hui étaient déjà à Budapest et avaient vécu un moment fort. Je les trouve solidaires", note-t-il. Jérémy Stravius restera comme la grande révélation de ces Mondiaux, dont il repart avec trois médailles, une d'or et deux d'argent, et le statut partagé de premier champion du monde français de l'histoire avec Camille Lacourt. Un an après son doublé européen sur 50 et 100 m dos, Lacourt a remporté à Shanghai le 100 m dos mais a échoué de peu sur le 50 m dos, en ne remportant "que" l'argent. Outre le double titre du 100m dos, le grand moment d'émotion de ces championnats restera le relais 4x200m, où les Français ont poussé les Américains de Ryan Lochte et Michael Phelps dans leurs derniers retranchements avant de se contenter d'une médaille d'argent pleine de promesses. Alain Bernard, "vétéran" de l'équipe de France du haut de ses 28 ans, a apprécié cette solidarité. "On a une équipe de France jeune et polyvalente. Depuis quelques années, on est de plus en plus tourné vers la performance de très haut niveau. Il faut garder cette émulation et cette motivation", dit le champion olympique du 100 m nage libre. Bernard insiste sur le fait que les Bleus ne font désormais plus aucun complexe face aux meilleures nations mondiales. "Personne ne se fixe de limites. A force d'entendre que tout peut arriver, on finit par y croire." Et par le faire.

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