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Les six défis de la natation française

Avant chaque grande épreuve sportive, c'est la même rengaine: nombre de médailles, nombre de titres. Voilà ce qui fait la réussite des sportifs. Mais pour une fédération nationale, l'enjeu est également d'attirer de nouveaux licenciés. Avant ces Mondiaux, voici les six enjeux de la natation tricolore.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Les médailles

Premier responsable: le Directeur technique national (DTN), Lionel Horter. Arrivé en fin d'année passée en poste après le décès brutal de Christian Donzé, le Mulhousien vise la dizaine: "On veut faire au moins aussi bien qu'à Shanghaï", annonce-t-il, faisant référence aux dix médailles dont deux en or (Lacourt et Stravius ex-aequo sur 100m dos) ramenées en 2011, alors que son président, Francis Luyce, rappelle qu'il n'en a demandées que neuf. "Nous avons bon espoir d'arriver à ce total", renchérit le DTN.

La gestion post-olympique

Dans les années d'après JO, les hiérarchies nationales et mondiales sont souvent remises en cause. Certains nagent moins, d'autres se retirent des bassins, et puis quelques nouveaux font leur apparition. La France ne fait pas exception. "C'est une revue d'effectif en forme de bilan de nos ressources", estime Lionel Horter. "Il y a eu l'arrêt de nageurs très importantes, comme Alain Bernard. Cela change forcément des choses. On avait une très belle équipe l'an dernier, et ces Mondiaux vont nous permettre de voir comment nous avons digéré les JO. En plus, nous avons eu la contrainte supplémentaire d'accueillir l'Euro en petit bassin à Chartres, et nous nous devions d'y être présents en force."

Le nouveau statut

Les médailles olympiques de Laure Manaudou ou d'Alain Bernard avaient mis la France en lumière ces dernières années. En ramenant sept médailles de Londres, dont quatre d'or, la natation est devenue le premier pourvoyeur de médailles (à égalité avec le judo) de la délégation française, et a conquis la 3e place sur le podium derrière les Etats-Unis et la Chine. "On ne regarde plus la natation française comme avant", scande Francis Luyce, avec son verbe habituel. "Le capital Londres a marqué les esprits. Nous sommes dans le gotha de la natation mondiale." Un statut à défendre à chaque sortie.

L'équilibre précaire

A l'époque de Laure Manaudou, la natation féminine tricolore semblait bien seule, et les hommes bien pâles. Désormais, c'est Camille Muffat qui se sent bien seule face aux Agnel, Manaudou, Stravius, et autres Lacourt. "L'équipe de France féminine semble un peu en retrait", avoue Lionel Horter. "La vie est faite de cycles. Elles ne sont pas très nombreuses à pouvoir briller au plus haut niveau. C'est un travail de longue haleine pour que la natation féminine redevienne plus forte que la masculine. Il y a une marche à franchir encore importante."

La croissance des licenciés

Titres, médailles, médiatisation, chaque compétition sportive peut déclencher une vague d'attrait du grand public pour un sport. Après la consécration olympique de Laure Manaudou en 2004 à Athènes, la fédération française de natation avait bénéficié d'un accroissement de plus de 7% de ses licenciés (246 315 à l'issue de la saison 204-2005). Neuf ans après, avec bien des breloques en plus, elle flirte avec les 300 000 licenciés. "Chaque jour j'attends avec impatience les chiffres définitifs du bilan des licenciés", assure Francis Luyce. "Nous sommes aujourd'hui dans une progression de 6 à 7 % par rapport  au comparatif 2011-2012. Nous devrions dépasser les 300 000 licenciés. Ca, c'est du bonheur. Les résultats et l'image de la natation française y sont pour beaucoup.La natation française peut avoir l'espérance de poursuivre son développement qualitatif, ici à Barcelone, et quantitatif."

Les infrastructures

L'espoir avait été grand lors des candidatures de Paris aux Jeux Olympiques, mais la France ne possède toujours pas sa piscine olympique à la hauteur d'un événement planétaire. Malgré ses résultats. "Nous sommes dans l'incapacité d'organiser un championnat d'Europe ou un championnat du monde", se plaint Francis Luyce. "Je plaide pour que nous fassions acte de candidature pour les JO de 2024 pour qu'enfin nous ayons un équipement digne de la cinquième puissance mondiale." Et Chartres-2012, cet Euro en petit bassin organisé en fin d'année dernière, a été une première étape: "Ca a été une réussite saluée par toutes les nations participantes", ajoute-t-il. "Mais nous n'avons pas les moyens de nos ambitions."

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