Berlin : L'équipe de France, la locomotive Manaudou et des chantiers
Les leaders
Budapest 2010, exceptionnel
L’avis de Romain Barnier
"Ce qu’on a vécu à Budapest était exceptionnel. Là on est dans la réalité de notre natation. Hormis les Etats-Unis ou l’Australie, la Chine qu’on connaît un peu moins, le reste repose souvent sur une dynamique exceptionnelle qui dure deux, trois ans, soit sur les épaules de trois ou quatre athlètes. Cette dynamique qu’on a connue à Budapest, elle est du côté britannique cette année."
L’inquiétude
L’avis de Romain Barnier
"Pas la bonne façon de nous aider d’être inquiet, on a plus besoin de soutien. Moi je suis à l’intérieur, c’est sans doute plus facile. De l’extérieur, c’est sûrement l’inquiétude qui ressort. Ça m’arrive aussi d'être inquiet quand je vois le futur de de Yannick à Baltimore. Il me fait peur parce que j’ai envie qu’il réussisse, mais je n’ai pas ce pouvoir là. Je suis un spectateur. Mais quand on a les athlètes, on a plus la possibilité de changer les choses, donc l’inquiétude se transforme en motivation. Je n’ai pas d’inquiétude car la semaine qu’ont vécue Yannick, Jérémy ou Camille (Lacourt, ndlr) dans les tribunes, c’est bien qu'elle nous arrive. Un petit coup de pied au cul de l’équipe, ça fait du bien. D’autres avis dissonants ? Je n’ai pas l’impression. Je n’ai pas l’impression qu’on pourrait faire mieux que ce qu’on est en train de faire. On a fait des choses intéressantes et c’est beaucoup mieux que ce qu’on faisait il y a une dizaine d’années. Il y a peut-être des entraîneurs mécontents, mais à Biarritz, on reparlera de tout ça. Ici, on finit une compétition, ce n’est pas le moment. J’aime le dialogue et j’espère que ça va se faire en transparence. Il faudra dire ce qui n’a pas été. Mais entre Herning (championnat d’Europe petit bassin 2013, ndlr) et Berlin, on a énormément progressé."
L'ambiance
L’avis de Lionel Horter
"Il y a eu une vraie âme dans cette équipe tout au long de ses trois semaines. On a eu une semaine de vie commune supplémentaire par rapport à d’habitude. Et il n’y a eu aucun problème. Si des choses s’étaient passées, vous (les journalistes, ndlr) l’auriez su. C’est impossible de tricher avec ça. Les nageurs ont envie de revenir en équipe de France et cela faisait partie de la réflexion quand on a sélectionné tous ces jeunes."
Le niveau des jeunes
L’avis de Lionel Horter
"Un certain nombre ont répondu présent, d’autres moins. La reconstruction d’une équipe de jeunes était le mot d’ordre de cette compétition. La prochaine possibilité de ce type, ce sera en 2018. Le niveau des jeunes est une chose à laquelle on est très attentif. On n’est plus en difficulté. On a quand même des jeunes qui ont démontré des choses et qui, a très court terme, à Rio notamment, peuvent peut-être surprendre. Marie Wattel notamment, Charlotte Bonnet aussi. Mais il n’est pas impossible qu’une nageuse comme Camille Gheorghiu, qui n’a pas été à la hauteur de nos attentes, ne soit pas la relayeuse d’un 4x200 aux championnats du monde. Quand on veut reconstruire, il y a parfois un peu de déchet. On ne pourra mesurer que sur le long terme. Les raisons ? Chez les juniors, cela fait trois ans que les résultats sont faibles. Cette année, les critères de sélection ont été revus à la hausse. On a réduit la taille de l’équipe junior de 26 en 2013 à 12 en 2014. Chez les minimes en-dessous, c’est pareil.
La réalité c’est que la tranche d’âge de 15 à 20 ans n’est pas au niveau. Nous avons créé des nouveaux règlements pour les plus jeunes de 9 à 14 ans. On privilégiait beaucoup les sprints dans les classements, donc nos jeunes allaient vite, mais n’avaient pas l’habitude de trop travailler. Toutes les autres épreuves du programme olympique n’étaient pas dans le programme. On a changé ça cet hiver et on a remis l’intégralité des épreuves des JO pour les jeunes. On voulait les protéger, mais on a sûrement été trop loin. On fait des stages pour les 15-20 ans. Aussi depuis 1997, on n’avait plus de championnats de jeune l’été pour les juniors. On les a remis. Enfin, dernière chose, il y a une raison conjoncturelle sur laquelle la Fédération se bat, c’est l’accès aux piscines. On doit se battre pour avoir des créneaux car elles passent en gestion privée. Sans terrain de jeu, la première étape de la détection, on est en difficulté."
Vidéo : la finale du 200m nage libre femmes
L’avis de Romain Barnier
"C’était bien de vivre différemment un an. Ils ont tous fait la même chose toute leur vie, ils ont connu le même format à chaque fois en équipe de France : 22 à 25 athlètes. Là, il y a un peu de tout, notamment des niveaux différents. Le fait qu’il y ait 43 nageurs n’a pas perturbé les leaders. Au contraire. La réussite de Florent (Manaudou, ndlr), elle tient aussi à la présence de Quentin Coton. S’il n’est pas là, peut-être que Florent ne fait pas toutes ses médailles, car ses potes sont absents. Il faut aller plus loin dans le détail de tous les choix. Si on avait eu été plus élitiste dans nos choix, on n’aurait pas la performance de Clément Mignon sur 4x100m mixte (48’’80) qui pourrait être un nouveau renfort en relais. Notamment sur le 4x200 où il nous manque du monde. C’est un regret car on doit faire une médaille, mais on est tous responsable, Grégory Mallet qui nage pas assez vite le matin, Clément Mignon qui après son relai bascule pas sur une grosse performance. On sait très bien qu’on fait recette avec nos vieux. Avec Fabien (Gilot, ndlr), Fredérick Bousquet qui va revenir l’année prochaine, on garde Camille Lacourt qui va approcher de la trentaine. Yannick Agnel et Jérémy Stravius qui étaient jeunes sont désormais responsables."
Vidéo : la finale du relais 4x200m nage libre
L’équipe féminine
L’avis de Lionel Horter
"Effectivement, l’équipe de France féminine est en difficulté. A Melbourne aux championnats du monde en 2007, les filles avaient été brillantes notamment grâce à Laure Manaudou (deux médailles d’or et deux médailles d’argent en individuel, ndlr). Elle avait emmené dans son sillage un relai qui avait pris une médaille – le bronze pour le relais 4x200m nage libre -, ce n’est pas si vieux que ça. Aujourd’hui c’est l’inverse, mais dans le sport ça va très vite dans les deux sens. Quand on perd une fille comme Camille (Muffat, ndlr), il est difficile de faire face et de trouver un leader en claquant des doigts. Ça prend des mois et des années. L’équipe féminine est un chantier sur lequel on doit se retrousser les manches."
Vidéo : la finale du 50m nage libre
L’avis de Romain Barnier
"Là aussi, il va falloir qu’on se mette un bon coup de pied au c.. pour réussir. On va se mettre au boulot. Le 4x200m, c’est une belle façon de les dynamiser. Il faut ensuite qu’on travaille sur le structurel pour pérenniser l’ensemble. Mais ça va être dur, c’est une réalité. Il n’y a pas de dynamique. Tu enlèves un leader chez les garçons il en reste, chez les filles, tu l’enlèves, il n’y a plus personne. Camille Muffat en grande forme ici, c’est peut-être le titre sur 200m nage libre, une belle bagarre en sur 400m et peut-être une médaille sur 4x200m. Ce n’est pas extraordinaire, mais ça permet d’avoir un peu de matière sur quoi travailler. Là on n’en a pas, donc je suis inquiet. Il faudra un déclencheur. A Berlin, on a pris conscience du problème mais je ne pense pas que ce soit un déclic."
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