Nasri n’aime pas la mentalité française
Une enfance riche en amour
Dans cette longue interview accordée au Daily Telegraph, Nasri évoque notamment son enfance passée dans une famille modeste, mais "riche en amour". Le milieu de terrain de Manchester City évoque ainsi les sacrifices de ses parents qui n'ont eu d'autre but que de lui donner une chance dans la vie. "Je suis parti de rien", a sobrement résumé Nasri. L'article du quotidien britannique décrit parfaitement la manière dont est perçue son personnage en France. Egoïste, matérialiste, mais aussi particulièrement intelligent. Interrogé par des écoliers alors qu'il participait à un projet d'insertion professionnel avec un groupe scolaire, Nasri s'est donc plus facilement livré sur sa vie personnelle.
"Je suis parti de rien. Je vivais à Marseille dans un mauvais quartier", a-t-il raconté, précisant qu'en raison du prix des billets, il "ne pouvait pas se permettre d'assister à un match au Vélodrome alors qu'(il) aurait été ravi d'y aller." Le footballeur affirme néanmoins qu'il a vécu une belle enfance. "Grandir là dans la communauté était les plus belles années de ma vie", a-t-il dit, expliquant que son père avait enchaîné les jobs, comme ouvrier sur un chantier ou conducteur. "Ma maman était mère au foyer pour s'occuper de moi, mes soeurs et mes deux frères."
"La France a beaucoup changé"
Le jeune homme de 26 ans a également parlé politique, et plus particulièrement de la montée de l'extrême droite en France. "De nos jours, c'est difficile (d'être un musulman en France). Depuis trois ou quatre ans, les gens qui viennent d'une communauté ont le sentiment de ne pas être traités comme il le méritent. C'est en raison de l'extrême droite", estime Nasri évoquant Marine Le Pen, la président du Front National. "Ces Français se dressent contre les Musulmans. Cela fait un peu peur. Il y a dix ou quinze ans, ce n'était pas comme ça", a-t-il déclaré.
Concernant le Mondial, Samir Nasri a attaqué le sélectionneur d’entrée. "Pour être honnête, si j'avais à évaluer mes chances aujourd'hui, ce serait 70/30 contre moi. Si j'arrive à avoir Didier Deschamps au téléphone et que nous avons une discussion honnête, je saurai où j'en suis. Je pourrais savoir : OK, j'ai fait ça mal. Je dois changer ceci ou cela pour aller à la Coupe du monde", a-t-il confié en regrettant un manque de considération. Problème, le sélectionneur de l'équipe de France a récemment estimé qu'il n'avait pas à se justifier.
"J'aime L'angleterre, j'aime Londres"
L’ancien Marseillais a ensuite dénoncé le comportement des Français à son égard : "Depuis quelques temps en France, si vous êtes un footballeur professionnel, votre image est très mauvaise. Il y a une crise économique en France. Le gens pensent que les footballeurs ont trop d'argent, qu'ils sont arrogants, mal élevés. Ce n'est pas bien. Si vous êtes issus d'une communauté, c'est encore pire. La France a beaucoup changé. Je n'aime pas ça. J'aime l'Angleterre, j'aime Londres. C'est très fort pour moi d'être ici. C'est l'endroit où je peux imaginer mon futur", a assuré le joueur de Manchester City.
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