Nadal, pour étendre son règne
Ce dimanche, retrouver son bras gauche de feu. Pour preuve, ses six titres décrochés cette année dont cinq sur terre battue. Sacré à Sao Paulo, Acapulco, Barcelone puis Madrid et Rome en Masters 1000, l’Ibère s’est reconstruit : « Je viens de loin et j'arrive en finale de Grand Chelem. C'est vraiment quelque chose que je n'aurais pas pu imaginer il y a quelques mois », concède le vainqueur des quatre Majeurs.
S’il n’a jamais été aussi contesté à Roland-Garros, en témoignent les 87 jeux laissés en route durant le tournoi – encore un record – Rafael Nadal a prouvé contre Djokovic en demi-finale, au terme d’un match d’anthologie, qu’il ne comptait pas céder son trône. Pour la première finale des Internationaux de France entre joueurs de la même nationalité depuis l’affrontement entre les deux argentins Gaudio et Coria en 2004, Ferrer est conscient de la difficulté de sa mission. « C'est important pour moi d'être prêt à jouer la finale en bonne condition physique, mais je pense que Rafa n'a pas besoin d'un grand temps de récupération, affirme le tombeur de Tsonga en demie. Il est prêt à rejouer 4 heures et demie. » De son côté, Rafa jure avoir déjà récupéré de son marathon avec le Serbe. Une mauvaise nouvelle supplémentaire pour celui qui atteint sa première finale de Grand Chelem après cinq demi-finales malheureuses.
Ferrer chasse un premier Majeur
Récent vainqueur de son premier Masters 1000 à Paris-Bercy, David Ferrer brigue un premier sacre en Grand Chelem. Et une place de n.3 à l’ATP qu’il n’a jamais occupée, en cas de victoire à Paris. « Évidemment, je serai un peu nerveux au début, j'en suis sûr, mais je vais essayer de bien bouger, de bien me déplacer et de jouer très, très bien », avertit le protégé de Javier Piles. Dans la forme de sa vie, il n’a pas perdu un set lors de la quinzaine. Son plus long match (2h05 contre Lopez au 3e tour) correspond, peu ou prou, au plus court de Nadal (1h56 contre Wawrinka en quart). Une fraîcheur physique et mentale indispensable au moment d’affronter un adversaire qui l’avait violemment éjecté de l’édition 2012 (6-2, 6-2, 6-1 en demi-finale). « J'aimerais bien faire, jouer un match digne d'une finale d'un Grand Chelem, confie le Valencian. Je ne veux pas me montrer euphorique avant l’heure, me dire : je suis arrivé en finale, c'est bon. Non. »
A 31 ans, Ferrer a une occasion en or d’entrer dans le cercle fermé des vainqueurs de Grand Chelem espagnols. Et rejoindre ainsi son adversaire, Gimeno, Bruguera, Moya, Costa et Ferrero. Pour ce faire, il pourra compter sur son excellent retour mais devra surtout faire mentir les chiffres. Pendant que Nadal a gagné 20 de ses 21 derniers matches contre des membres du Top 10, le lauréat des tournois d’Auckland et de Buenos Aires cette saison ne trouve plus la solution face aux Top 5 depuis neuf rencontres. « Rafa et moi avons amélioré notre jeu. Mais Rafa est évidemment le favori sur le titre de Roland Garros cette année », concède-t-il d’ailleurs sans peine. Un costume qu’enfile sans rechigner l’homme de Majorque : « Si je joue bien mon coup droit de gaucher, cela pose problème à tout le monde, avance Nadal. Si j'arrive à être très agressif, bien dans le court, normalement, cela fait mal. »
Nadal pour un grand huit inédit
Une douleur qu’a connue Ferrer à trois reprises cette saison. Sur l’ocre d’Acapulco, de Madrid puis de Rome, il a rendu les armes chaque fois. Mais ces deux derniers duels ont donné lieu à des parties accrochées en trois sets. Plus que deux joueurs espagnols, une première depuis 2002 et un match Costa-Ferrero, cette finale met aux prises les deux meilleurs bilans du circuit en 2013. Dans ce classement aussi, Nadal domine son compatriote. Sur le court Philippe-Chatrier, Ferrer a l’occasion de ne plus être l’éternel dauphin. Rafa, lui, cherche à être seul au monde.
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