Nadal en terre promise
Rafael Nadal peut entrer dans la légende ce dimanche en devenant le premier joueur de toute l’histoire du tennis à s’adjuger un tournoi du Grand Chelem huit fois. Pete Sampras et Roger Federer se sont arrêtés à sept à Wimbledon, même si le Suisse pourrait également arriver à huit dans un mois sur le gazon londonien.
Revenu au top
En venant à bout du numéro 1 mondial vendredi à Paris, Nadal a écarté provisoirement la menace serbe. Djokovic l’avait battu en deux sets en finale à Monte Carlo en avril, et il n’est vraiment pas passé loin de mettre fin au règne du gaucher de Manacor sur la surface ocre. Mais le coup de collier donné par Nadal au milieu du cinquième set a constitué la réponse adéquate pour tous les observateurs dubitatifs.
Forfait en Australie car il ne se sentait pas suffisamment prêt pour aller au bout, le numéro 4 mondial a privilégié une rentrée en douceur sur la terre latino-américaine. Un choix payant malgré de gros soucis de déplacement dus à l’appréhension par rapport à son genou gauche : finale à Vina del Mar (contre l’Argentin Horacio Zeballos), succès à Sao Paulo et Acapulco respectivement face à David Nalbandian et David Ferrer (6-0, 6-2).
Sa plus belle victoire
Dans la foulée, il domine Gulbis, Federer, Berdych et Del Potro pour s’offrir le Masters 1000 d’Indian Wells sur dur extérieur. Après sa finale perdue contre Djokovic en Principauté, Nadal reprend confiance en enlevant le tournoi de Barcelone (devant Nicolas Almagro) et les Masters 1000 de Madrid (contre Stan Wawrinka) et Rome (face à Roger Federer).
Il aborde Roland-Garros en totale confiance même s’il stresse logiquement sur ses deux premiers tours en concédant la manche initiale à chaque fois (contre Daniel Brands puis face à Martin Klizan). La suite s’apparente à une mise en orbite avec des succès plutôt faciles contre Fognini, Nishikori et Wawrinka, avant le chef d’œuvre de vendredi, sa plus belle victoire Porte d’Auteuil vu l’adversité.
Dépasser Sampras et Federer
Nadal disputera ce dimanche sa 9e finale en 9 tournois. Il compte six victoires pour deux échecs dont l’une pour sa rentrée donc très peu significative. L’Ibère a retrouvé son jeu : son coup droit lifté puissant, son revers croisé imparable, son service précis et efficace, et surtout son sens inné du déplacement et de la glisse. Tel un gamin qui reprendrait le vélo quelques mois après s’être cassé la jambe, il a d’abord un peu tâtonné (en février) avant d’accélérer progressivement pour faire parler ses jambes, son bras gauche et sa science du jeu (sa fin de tournoi à Rome et sa deuxième semaine à Paris).
Il abordera la finale contre Ferrer certes un peu entamé physiquement par son duel de titans (4h37), mais terriblement motivé pour réaliser ce que personne n’a jamais pu réussir : conquérir à huit reprises le même tournoi du Grand Chelem. Il visera en même temps un 12e Majeur, ce qui le placerait sur la troisième marche du podium (à égalité avec Roy Emerson), derrière Pete Sampras (14) et surtout Roger Federer (17), considéré comme le plus grand joueur de l’histoire par beaucoup d’observateurs. De quoi consolider –s’il en était besoin- sa place dans l’histoire de la petite balle jaune.
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