Nadal à un tournant
"Au bout du compte, il ny a quun seul gagnant. C'est mathématique. Il y en 128 à l'entrée et 127 vont perdre à la fin, c'est toujours la même chose à chaque tournoi." Et à la fin, c'est Nadal qui gagne ? A Paris, souvent. Avec Nadal - Murray d'un côté et Djokovic - Federer de l'autre, ce sont les quatre meilleurs joueurs du monde qui squattent le dernier carré, un fait plutôt rarissime à Roland-Garros (c'est la 4e fois depuis 1968 après 1984, 1985 et 2006). Nadal aimerait bien sortir vainqueur de cette fin de tableau. Pour l'histoire mais aussi pour prolonger encore un peu son règne alors que la menace Novak Djokovic est sur le point de devenir réalité. L'Espagnol ne pourra rien faire pour empêcher le Serbe de devenir N.1 (seul Federer le peut) mais il peut rester le maître des lieux au moins une année s'il s'impose une 6e fois.
Revenu d'une première semaine délicate, sa plus difficile à Paris, le Majorquin sait d'où il vient et ce qu'il a fait pour redresser son jeu. "Je suis en demi-finales, c'est déjà pour moi un très bon résultat d'être en demi-finales, analyse-t-il. La sixième demi-finale ici à Roland Garros, c'est facile à dire, c'est vrai, mais très difficile à faire. Pour moi, c'est un résultat incroyable notamment lorsque je vois les tournants du tournoi. En demi-finale, jai trouvé aujourdhui des solutions que je ne pensais pas pouvoir trouver. Jétais content de les trouver, et dêtre resté concentré pendant tout le match. Vraiment, je pense que j'ai fait en sorte de ne pas perdre ma concentration pendant tout le match. C'est ce qui me manquait le plus ces derniers matchs. Aujourd'hui, j'ai pu maintenir mon niveau de jeu."
44e succès à RG ?
Même si Murray apparaît diminué après son entorse de la cheville au 3e tour et sa dent cassé sur un morceau de baguette, le N.1 mondial reste méfiant. A raison car l'Ecossais lui avait pris un set à Monte Carlo et avait failli sortir Djokovic à Rome. "Je préfère jouer un adversaire plus facile à jouer, avoue Nadal en quête d'un 44e succès à Roland-Garros. Mais jouer contre Andy, à chaque fois, c'est un vrai défi car vous savez qu'il joue particulièrement bien, il est talentueux et l'on peut difficilement le comparer à d'autres joueurs selon moi. En effet, il a tous les coups dans sa palette. Il peut être sur la défensif, il peut attaquer, il court très rapidement, il se déplace bien. La seule chose pour le battre, c'est peut-être jouer un très haut niveau et c'est ce que je vais essayer de faire."
Et Murray alors ? Lui aussi a le droit de rêver. Si peu de gens le voit battre Nadal, on ne peut jamais affirmer que Murray est battu d'avance. Sur terre battue, à 100 % de ses moyens, son jeu est un casse-tête. A l'heure où ce sont aussi les tripes qui comptent, le N.4 mondial a sa chance. Et il ne compte pas la laisser passer. "Je crois que c'est le plus grand défi que l'on peut avoir à relever dans le tennis, concédait l'Ecossais après son quart de finale mardi. J'ai surtout vu ses magnifiques résultats ici à Roland Garros, ils sont incroyables. Et je suis très impatient de jouer ce match. Je sais bien que ce match sera extrêmement difficile pour moi. Alors, il faut être certain de tout bien faire pendant la journée de demain, et les heures que j'ai devant moi pour être au mieux face à lui. Il faut que je récupère parce qu il faut avoir toutes les réserves à bloc pour jouer contre Rafa." Les aura-t-il ?
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