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Mondiaux sur piste : François Pervis s'attend à "plus de médailles" qu'en 2019

A l'occasion des championnats du monde de cyclisme sur piste de Berlin (diffusés sur France Télévisions du 26 février au 1er mars), notre consultant François Pervis, septuple champion du monde, identifie les meilleures chances de médailles françaises.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Un an après les cinq médailles décrochées à Pruszków, en Pologne, l'équipe de France de cyclisme sur piste est toujours ambitieuse en vue des Mondiaux de Berlin (du 26 février au 1er mars). Elle se fera sans François Pervis pour la deuxième édition consécutive. Le pistard de 35 ans sera quand même présent, mais de l'autre côté... Le septuple champion du monde commentera la compétition pour france tv sport pour la première fois.

Vous allez effectuer votre première au micro de France Télévisions, ce mercredi, à l'occasion des Championnats du monde de cyclisme sur piste de Berlin. Mais vous ne partez pas de rien...
François Pervis
: "Oui, j'ai commenté toute la saison de Coupe du monde sur une chaîne concurrente cet hiver. J'ai pu m'aguerrir sur 5 compétitions. Chacune d'entre elles a duré au moins 2 jours. Ça m'a permis d'emmagasiner quelques heures d'antenne et quelques heures d'entraînement avant ces championnats du monde."

Tout d'abord, quel sera votre défi en tant que consultant ?
FP
: "Mon défi, ce sera d'être compris par les initiés et les non-initiés, d'être un peu plus grand public. Le cyclisme sur piste, quand on ne connaît pas, c'est très compliqué à lire pour le commun des mortels. Regardez l'américaine... Je serai là aussi pour identifier la tactique employée par chaque coureur. Tout le monde n'est pas censé connaître les stratégies. Il faut aussi être au point sur les règlements parce qu'ils changent régulièrement. Un bon consultant doit être capable d'apporter des points techniques sur la mécanique, de parler du matériel et des braquets utilisés, parce qu'un non-initié ou même un journaliste n'est pas à l'aise avec ce genre de choses. Et puis, c'est toujours sympa d'avoir des détails croustillants. J'ai parlé avec Théo Bos la semaine dernière, je sais déjà quel braquet il va utiliser aux championnats du monde."

Est-ce qu'on doit s'attendre à ce que les équipes de France fassent mieux qu'en Pologne l'an passé ?
FP
: "Clairement. On devrait décrocher plus de médailles, que ce soit en endurance ou en sprint. Les Tricolores ont montré de belles choses cet hiver dans tous les domaines. Ce n'est pas s'enflammer que d'espérer plus que les 5 médailles de Pruszków."

Les ambitions sont surtout fixées du côté du sprint ?
FP
: "L'année dernière, Quentin Lafargue a décroché l'or sur le kilomètre. On espère qu'il va confirmer en gagnant de nouveau. Il faudra aussi compter sur Sébastien Vigier, en vitesse individuelle. Je pense qu'il sera meilleur que l'année dernière, mais ce sera la même chose pour les étrangers. En Coupe du monde, il a établi des gros chronos sur le 200 mètres et il a surtout pris une année en plus d'expérience et de confiance. C'est notre meilleure chance en individuel, et il faudra aussi compter sur lui sur le keirin. D'ailleurs, je pense qu'il a plus de chances de décrocher une médaille sur le keirin. Cet hiver, il a prouvé qu'il était fort partout, mais c'est dans cette épreuve qu'il est le plus régulier. Il est capable de gagner. On l'a vu aux championnats d'Europe espoirs.

En vitesse par équipes, la France a dû faire sans sa meilleure équipe cet hiver. Grégory Baugé n'était pas là au démarrage quand ils ont réalisé leur meilleure performance. Avec lui, ça va aller plus vite. Je pense qu'ils vont encore battre le record de France. Si aucune nation ne passe au travers, cette équipe a des chances de terminer 3e. Les Néerlandais sont intouchables. Ils ont une seconde d'avance, l'écart est trop grand."

Chez les femmes, Mathilde Gros fera-t-elle mieux que l'an passé ?
FP
: "Elle sort d'un hiver en demi-teinte par rapport à l'année précédente. Est-ce que ses gros efforts en vue des Jeux olympiques l'ont beaucoup fatiguée en arrivant sur les épreuves de Coupe du monde ? Peut-être. Ses chronos sur le 200 mètres sont un peu moins rapides que d'habitude. Je pense que c'est simplement une histoire de curseurs à ajuster. Elle est encore très jeune. Mais on pourra quand même compter sur elle. Elle est devenue championne d'Europe l'automne dernier, elle a bien sûr préparé Berlin. Si elle dit en interview viser une finale de keirin, je pense qu'elle peut être beaucoup plus ambitieuse que ça. Sa priorité cette année, c'est vraiment Tokyo, mais prendre confiance sur les Championnats du monde, c'est nécessaire."

Il sera un peu l'attraction française en Allemagne. Que peut-on attendre de Bryan Coquard ?
FP
: "Il est tombé cet hiver lors de son stage en Espagne. Ça l'a fait reprendre la route un peu plus tard. Il pourrait manquer un peu de rythme. Mais avec lui, on est sûr de rien. On peut lui faire confiance. Il a un gros moteur et il sera revanchard de ne pas être aligné sur l'américaine. Il ne fait que la course aux points. Il peut très bien être champion du monde, mais on ne l'a pas vu à l'oeuvre récemment.

Chez les Français, ça fait très longtemps qu'il n'y a pas eu un niveau comme ça en endurance. Ça fait vraiment plaisir à voir. On pourra compter sur Benjamin Thomas pour être champion du monde sur l'omnium. Il s'est baladé cet hiver, c'était un festival. Il était presque insolent. C'était beau à voir. Après, il a eu un problème de genou à l'Etoile de Bessèges au début du mois. Il avait abandonné pour ne pas aggraver sa blessure. A voir si ça l'a pénalisé dans sa préparation. Mais s'il a la forme de cet hiver, il va nous faire le spectacle. Attention aussi à Corentin Ermenault, qui pourrait se retrouver sur le podium de la poursuite individuelle. Même chose pour l'équipe de poursuite, qui pourra peut-être décrocher une médaille de bronze. Cet hiver, ils m'ont impressionné avec des très gros chronos. Ils ont beaucoup progressé".

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