Miller reprend son vol
Sur la fameuse piste des "birds of prey" (les oiseaux de proie), Bode Miller a prouvé qu'il savait toujours planer puis piquer mieux que quiconque. Dans son style toujours inimitable, à base de déséquilibres rattrapés in extremis, l'Américain a prolongé sa love story avec Beaver Creek en y signant sa troisième victoire, et la 33e d'une carrière peut-être relancée. Bode Miller ne s'était plus imposé en Coupe du monde depuis le super-combiné de Wengen en janvier 2010, un mois avant sa médaille d'or aux jeux Olympiques de Vancouver en super-combiné. En descente, son dernier succès remontait à mars 2008 à Kvitfjell, saison faste que l'Américain avait terminée avec en poche le gros globe de cristal. A court de motivation, l'enfant terrible du ski alpin avait pris la Coupe du monde comme une compétition à la carte ces trois dernières saisons, préférant se concentrer sur les épreuves-phares qui le font vibrer.
Longtemps intouchable, Miller a pourtant failli se faire déposséder de la victoire non par pas Didier Cuche, l'empereur de la discipline mais décevant 9e, mais par le surprenant Beat Feuz, déjà deuxième lors de la première descente de la saison à Lake Louise la semaine précédente, ce qui permet au dernier talent suisse d'endosser le dossard rouge de leader de la discipline. Klaus Kröll, le cador autrichien de la vitesse, a complété le trio de tête, à 14/100e. Le Français Johan Clarey a pris la quatrième place à 64/100e du podium, gagnant deux rangs par rapport à Lake Louise. Derrière Clarey, Yannick Bertrand, 6e à moins d'une seconde, et Guillermo Fayed (11e) confirment la montée en vitesse de l'équipe de France.
Déclarations :
Bode Miller (USA/vainqueur): "C'est la meilleure descente de ma carrière. J'étais nerveux au départ car cette piste, ce n'est pas une blague. Je sais que pour gagner il faut prendre des risques tellement sérieux que sept fois sur dix, ça ne passe pas et tu finis dans les filets. Mais plus tu vieillis, plus c'est difficile à accepter. J'ai quasiment touché toutes les portes du parcours et quand tu fais ça en descente, tu sais que tu es bien mais à la limite. Il y a cinq ou six portes, si j'avais été seulement 25 cm plus à l'intérieur, c'était fini... Je ne pouvais pas plus tendre mes lignes. Sur cette piste, il n'y a aucune raison d'être sur la retenue car ça ne peut pas marcher. J'ai pris tous les risques que je pouvais sur la partie (le mur du haut) où je savais que je pouvais faire la différence et ensuite je me suis accroché pour finir. J'aime cette piste, j'ai déjà souvent dit que si je pouvais avoir la Birds of prey pour moi, tracer le parcours à ma façon et la skier tous les jours, je laisserais tomber la Coupe du monde du jour au lendemain !"
Johan Clarey (FRA/4e): "C'est certain que c'est une déception de ne pas être sur le podium mais je le rate quand même pour 64/100. J'ai fait trop d'erreurs de ligne après le mur pour monter sur le podium. Mais 4e à Beaver Creek, ce n'est pas une contre-performance. Il me manque juste la boîte... Je suis quand même content, d'autant que l'équipe a bien marché dans l'ensemble. Je suis sûr qu'Adrien (Théaux) va se rattraper en super-G samedi."
Classement :
1. Bode Miller (USA) 1:43.82
2. Beat Feuz (SUI) 1:43.86
3. Klaus Kroell (AUT) 1:43.96
4. Joan Clarey (FRA) 1:44.60
5. Aksel Lund Svindal (NOR) 1:44.78
6. Yannick Bertrand (FRA) 1:44.80
7. Peter Fill (ITA) 1:44.82
8. Georg Streitberger (AUT) 1:44.89
9. Didier Cuche (SUI) 1:44.90
10. Hannes Reichelt (AUT) 1:44.96
11. Guillermo Fayed (FRA) 1:45.01
12. Christof Innerhofer (ITA) 1:45.06
13. Didier Defago (SUI) 1:45.10
14. Silvan Zurbriggen (SUI) 1:45.27
15. Patrick Kueng (SUI) 1:45.35
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