Mélange handisport-valides : la France contre aussi
"Je soutiendrai la proposition allemande lors du prochain congrès", a affirmé Bernard Amsalem, depuis Zurich où l'Euro-2014 débute mardi. Après l'épisode Oscar Pistorius, premier athlète amputé de l'histoire à avoir participé à des championnats du monde et des jeux Olympiques avec les valides, la question a refait surface avec la récente victoire du sauteur en longueur allemand Markus Rehm, amputé d'un tibia, à ses championnats nationaux.
Celui-ci n'a finalement pas été sélectionné par sa Fédération pour les championnats d'Europe valides de Zurich, au motif que sa prothèse lui octroierait un avantage déloyal. La Fédération allemande songe à présenter en 2015, lors du congrès de l'IAAF, une proposition réglementaire mettant un terme définitif à toute polémique en interdisant la présence d'athlète handisport lors d'épreuves valides.
Pour l'heure, la règlementation des compétitions internationales interdit explicitement "toute technologie ou dispositif susceptible de procurer à son utilisateur un avantage" non conféré par un matériel standard, ouvrant la porte à des recours judiciaires utilisés avec succès par Pistorius pour avoir le droit de concourir.
"Ma position à l'époque d'Oscar Pistorius était déjà très claire à ce sujet: j'avais dit qu'il n'avait pas sa place chez les valides", a expliqué M. Amsalem. "Ce qu'a fait Rehm (8,24 m) constitue une performance extraordinaire, c'est vrai. Mais il faut mettre l'affectif de côté. Nous-mêmes organisons régulièrement des épreuves handisport au sein d'épreuves valides. Il n'y a pas de problème pour les associer, mais les mettre ensemble est une vue de l'esprit", a estimé M. Amsalem.
A l'annonce de sa non-sélection pour Zurich-2014, Rehm s'était dit "un peu déçu". "C'est très regrettable. Je dois d'abord digérer la nouvelle", avait-il confié, préférant "prendre conseil auprès de (son) entourage" avant d'envisager un éventuel recours.
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