Manuel Guinard stoppé aux portes du tableau principal par Kimmer Coppejans
Tous les ans il en faut un. Un héros malheureux lors des qualifications de Roland-Garros. Manuel Guinard aura été ce héros jusqu'au bout de son 3e tour, perdu face au Belge Kimmer Coppeljans, 185e joueur mondial. Pourquoi est-il un héros? Parce qu'il transporte les foules. Produit une émotion particulière, un magnétisme inexplicable. Guinard n'a pas la grâce d'un Federer, ni la couverture de terrain d'un Nadal. Mais il a ce supplément d'âme qui fait que les spectateurs savent que quoi qu'il arrive, il donnera tout ce qu'il a, sur chaque point, sur chaque balle. Alors on est avec lui, sur chaque point, sur chaque balle.
Guinard sans réponse
Face à Coppejans, Manuel Guinard n'avait pas les armes. Tout le monde l'a senti, dès le premier point. Même lui. Le Belge a le volume de frappe et la couverture de terrain idéales pour bien jouer sur terre, et gêner les grands frappeurs comme Guinard. Mais lui, même conscient de l'immensité de la tâche, n'en avait cure. Il fallait donner tout. Même après le break d'entrée de match. Même après la perte du 1er set, 6-3. A 63 4-4, peu pariaient sur sa victoire. Car à ce moment-là du match, Guinard ne tenait que grâce à son service. Tactiquement, il n'avait pas la réponse face au jeu tout en remises, en angles et en défense de Coppejans - qu'il connaît très bien par ailleurs.
Et puis il y a eu un jeu moyen de Coppejans. Une ou deux fautes. Une brèche, même pas, une petite faille. Guinard s'y est engouffré. 6-4 pour le Français, sous la bronca du court 14. Tout le monde se prenait alors à rêver d'un Guinard dans le grand tableau, pourquoi pas face à un Nadal sur le Chatrier. "On y croit, la victoire est pour nous" a alors lâché son père Philippe, trépignant dans les tribunes.
Coppejans a sorti la palette du terrien
D'autant que dans le début du troisième set était prometteur. 1-0, deux balles de break pour Guinard. Coppejans enchaîne les fautes inhabituelles, Guinard sautille comme un criquet derrière sa ligne. C'est là que Coppejans s'est mis à sortir l'artillerie par excellence du terrien, et de la graine de champion (le Belge était parmi les meilleurs de sa génération en juniors) : des défenses herculéennes sur les balles de break. Il en sauvera 6 en tout. Le jeu a duré plus de près de 20 minutes. Guinard ne le savait pas encore, mais il venait de dire adieu au tableau principal. La suite a été rapide : effondrement de Guinard et bonne dynamique pour Coppejans, 6-1.
A sa sortie, standing-ovation du public. Manuel Guinard était tombé. Mais le héros était encore debout.
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