Lloris: "Si on dit qu'on est les meilleurs, ça ne passera pas"
Q: Qu'est-ce que possède la France que l'Islande n'a pas ?
Hugo Lloris : "Beaucoup de joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens, ce qui amène un peu plus d'expérience. Mais à travers d'autres valeurs, l'Islande pratique un foot très simple, avec lequel elle a déjà mis en difficulté de grandes nations comme le Portugal et l'Angleterre. Si elle est là ce n'est pas un hasard, grâce à l'élargissement du tournoi et à l'entrée des petites nations dans l'Euro, on peut se rendre compte qu'il n'y a plus de petite équipe en Europe. Depuis le début, l'Islande réalise une grande aventure, leur équipe est soudée, solidaire, avec du coeur. Et elle est performante sur coups de pied arrêtés et sur les touches longues. On ne sera pas surpris. Si dimanche, on arrive on dit qu'on est les meilleurs, ça ne passera pas, il faudra avoir le même niveau de motivation."
Q: La victoire des Gallois face aux Belges (3-1) vendredi, sert-elle aussi d'avertissement pour éviter tout complexe de supériorité ?
HL: "Personne dans l'équipe n'avait besoin d'attendre l'exploit des Gallois pour se méfier de toutes les équipes. Il y a eu des surprises dans cet Euro, il ne suffit pas d'être une grande nation pour être dans le dernier carré. 0n est dans un esprit un peu plus collectif, je trouve. Les différences se font au mental. Et avant de penser à la victoire finale, nous savons qu'il reste des étapes. Lorsqu'on regarde le match de vendredi, les Gallois méritent amplement leur qualification. Les Portugais, même sans avoir gagné un match dans les 90 minutes, restent une équipe solide, qui démontre beaucoup de coeur, de performance. C'est ce qui permet mentalement d'y être."
Q: Depuis le début de l'Euro, la France réagit plus qu'elle n'agit. Comment l'expliquez-vous ? Est-ce justement un problème d'approche mentale ?
HL: "C'est très français, j'ai envie de dire, mais... (hésitation) Pour ma part, ça ne me dérange pas trop de faire une mauvaise entame, le plus important c'est d'être régulier sur le match et de finir par le gagner. Ce qui me dérange, c'est les bâtons dans les roues qu'on se met comme contre l'Irlande. A ce moment là du match, être mené ça peut être fatal à l'équipe, même si on peut rebondir derrière, il vaut mieux éviter. Alors on manque peut-être de régularité, d'intensité dans nos entames de rencontres, mais au final on arrive à gagner les matches, grâce au collectif, parfois grâce au changement de système, parfois grâce aux changements de joueur. C'est la force de cette équipe, là aussi le mental a une place primordiale."
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