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Les plus grands retournements de situation de l'histoire du sport (1/2)

Le Real et le Barça vont devoir renverser des situations compromises cette semaine et Ligue des champions. L’occasion pour nous de revenir sur ces comebacks exceptionnels qui ont fait la légende du sport, de Liverpool à Ivan Lendl en passant par le XV de France, Kimi Raikkonen ou les Buffalo Bills. En voici la première partie.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Liverpool ne marchera jamais seul

2005. Le Liverpool FC affronte l’AC Milan en finale de la Ligue des champions. Les Italiens sont favoris. Ils marquent d’ailleurs d’entrée de jeu (Maldini, 1ère) puis encaissent deux buts signés Hernan Crespo (38e, 44e). A la pause, la messe semble dite. Seuls les supporters des Reds y croient encore, entonnant le fameux « You’ll never walk alone » pour rebooster leur équipe. Dès l’entame de la seconde période, le duo Crespo-Shevchenko rate le 4e but. Liverpool se réveille alors et inscrit trois buts en seulement six minutes : d’abord une tête décroisée splendide de cap’tain Gerrard (54e), puis un tir fulgurant de Smicer (56e) avant le penalty de Xabi Alonso, en deux temps (60e). Les hommes de Rafael Benitez tiennent ensuite le choc en prolongation grâce à un grand Jerzy Dudek dans la cage. Le portier polonais sauve les siens sur un tir à bout portant de Shevchenko avant de se montrer décisif lors de la séance des tirs au but (Serginho, Pirlo et Shevchenko sont mis en échec). Liverpool remporte sa cinquième C1 à Istanbul et ses magnifiques supporters peuvent se dire que c’est un peu (beaucoup) grâce à eux. Pour la petite histoire, certains joueurs du LFC ont rapporté après la rencontre qu’ils n’avaient pas digéré les cris de joie provenant du vestiaire milanais à la mi-temps. Une bonne manière de se sublimer pour réussir le plus beau retournement de situation jamais réalisé en finale de Coupe d’Europe.

Andre Agassi, le couronnement d'une carrière

1999. Finale des Internationaux de France à Roland-Garros. Andre Agassi est opposé à Andrei Medvedev pour tenter de s'octroyer enfin le dernier grand titre qui lui manque. Battu en finale à deux reprises Porte d'Auteuil (1990 contre Andreas Gomez et 1991 face à Jim Courier), l'Américain se voit offrir une ultime chance de conquérir le tournoi qui l'a révélé au grand public, à 18 ans. Après avoir sorti contre toute attente le tenant du titre Carlos Moya en huitièmes de finale –alors qu'il avait débuté ce French sans réelle ambition, le Kid de Las Vegas part favori contre l'Ukrainien, tombeur de Gustavo Kuerten en quarts de finale. Stressé par l'enjeu et incapable de tenir l'échange, Agassi se retrouve pourtant vite mené deux sets à rien. Il frise la correctionnelle au troisième acte mais parvient à retourner la situation pour terrasser le Slave en cinq manches, 1-6, 2-6, 6-4, 6-3, 6-4. Il fond en larmes devant un public pris par l'émotion. Et devient surtout le premier homme depuis Rod Laver à s'adjuger les quatre levées du Grand Chelem.

Carlos Sainz, le coup de la panne

1998. Champion du monde des Rallyes sur Toyota en 1990 et 1992, le pilote espagnol entend bien remettre le couvert au moment d'aborder le dernier tronçon de l'ultime étape du RAC, le nom officieux du Rallye de Grande-Bretagne, dernière épreuve de la saison. En tête du championnat avec trois victoires, il se trouve en excellente position à quelques encablures de l'arrivée. Il lui suffit de franchir la ligne d'arrivée pour s'adjuger cette troisième couronne mais Sainz est trahi par sa mécanique. Sa Toyota Corolla WRC est contrainte de s'arrêter à 500 m de l'arrivée de la dernière spéciale. L'image de L'Ibère sortant de sa voiture et constatant son impuissance est restée dans toutes les mémoires. Pour la 4e fois de sa carrière, Carlos Sainz termine vice-champion du monde. C'est le Finlandais Tommi Mäkinen qui est sacré. De façon inespérée.

Quand le XV de France renverse Twickenham

1997. L'équipe de France dirigée par le duo Skrela-Villepreux dispute un match décisif sur la route d'un éventuel Grand Chelem. Egalement invaincue, l'Angleterre est tout de même favotrite. En première période, les Français de Cap'tain Abdel Benazzi subissent la domination des All Whites. Ils sont menés 14-6 et défendent comme des fous pour ne pas encaisser l'essai qui tuerait la rencontre en début de deuxième acte (à 20-6). L'orage passé, les Tricolores se réveillent et renversent la vapeur sous la houlette d'un grand Christophe "Titou" Lamaison (un essai, un drop, deux pénalités et deux transformations, 18 points). Marc De Rougemont, le talonneur de Toulon, dispute le dernier quart d'heure au poste de troisième ligne aile, à la place de Benazzi ! Plaquant tout ce qui bouge, "le Rouge" contribue au surprenant et mérité succès des Bleus (23-20). Quinze jours après, la France mate l'Ecosse 47-20 et réussit le 5e Grand Chelem de son histoire.

Jean Van de Velde, le maudit de Carnoustie

1999. Au départ du dernier trou du dernier tour du British Open, le Montois possède trois coups d'avance sur ses poursuivants. Un double bogey lui assurerait la victoire. Mais tout se détraque: lors de son premier coup, il se retrouve sur le fairway du 17. Au lieu d'assurer, il tente d'atteindre le green. Sa balle rebondit sur les tribunes et finit sa course dans de hautes herbes. Son coup suivant échoue dans l'eau. Après avoir un temps envisagé de jouer ce coup dans l'eau, Van de Velde est contraint de dropper sa balle ce qui lui occasionne un point de pénalité. Le coup suivant le conduit dans le bunker dont il se sort pour terminer sur un putt à deux mètres. Condamné à un play-off à trois avec l’Américain Justin Leonard et Paul Lawrie, il échoue finalement à la 2e place derrière l'Ecossais qui n'en demandait pas temps. Le Français vient de rater la chance de sa vie : succéder à Arnaud Massy, unique tricolore lauréat d'un tournoi du Grand Chelem, en 1907, …au British Open.

Quand le Real surpasse Moenchengladbach

1985. Quelques mois après avoir remporté la Coupe de l'UEFA pour la première fois de son histoire (3-0, 0-1) contre les surprenants Hongrois de Videoton, le Real Madrid trouve sur sa route un ancien grand d'Europe, le Borussia Moenchengladbach, en 16e de finale de la même épreuve. Entraînée par Jupp Heynckes, futur coach du Bayern, le club allemand réalise une première manche superbe (5-1). L'affaire semble dans le sac et Rahn en profite même pour chambrer Juanito qui lui répond aussi sec: "Attention, un match à Bernabeu, c'est long, très long". Et que croyez-vous qu'il arriva au retour à Madrid ? Un miracle. En moins de 20 minutes, l'Argentin Jorge Valdano plante deux fois. Les Vert et Blanc font ensuite le dos rond jusqu'au dernier quart d'heure. Le vétéran Carlos Santillana relance le suspense en marquant à la 77e. La fin de match est pénible pour les visiteurs face aux vagues blanches incessantes. Poussés par leur public, les Madrilènes donnent tout et trouvent la récompense à la dernière minute sur une reprise à bout portant de Santillana après une remise de la tête de Valdano. C'est le but de la qualification (4-0). Enorme. 

A lire: Les plus grands retournement de situation (deuxième partie)

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