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Les Pays-Bas domptent la Celeste

Les Pays-Bas se sont qualifiés pour la finale de la Coupe du Monde en venant à bout de l'Uruguay (3-1) mardi au Cap. Victoire logique pour les Oranje qui, sans être vraiment flamboyants, ont mis plus de jeu que la Celeste, et ont imposé leur organisation collective pour faire la différence peu avant le dernier quart d'heure, face à des Uruguayens qui ont cédé physiquement, même s'ils ont réduit la marque à l'ultime minute. Mais c'était insuffisant.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
 

Les Néerlandais se sont imposés grâce à des buts de leur capitaine Giovanni van Bronckhorst, auteur d'une frappe incroyable de 35 mètres, de leur meneur de jeu Wesley Sneijder -qui a inscrit son cinquième but du Mondial et rejoint l’Espagnol Villa en tête du classement des buteurs - et de leur feu follet Arjen Robben. Diego Forlan, autre grande star de cette Coupe du monde, avait égalisé pour l'Uruguay en fin de première période et Maximiliano Pereira a réduit le score dans les arrêts de jeu.Les Néerlandais affronteront dimanche en finale à Johannesburg le vainqueur de l'autre demi-finale opposant l'Espagne à l'Allemagne, mercredi à Durban.

Les Oranje avaient la faveur des pronostics et ils ont répondu présents même s’ils se sont heurtés à une courageuse et pugnace formation uruguayenne qui avait à cœur de saisir cette chance unique qui lui était offerte d’atteindre le dernier palier de ce Mondial. Les Sud-Américains se présentaient de façon un peu plus défensive, en partie du fait de la suspension de Suarez, tandis que les Hollandais s’appuyaient sur une ossature solide et composée de brillantes individualités qui ont cette qualité, celle de pouvoir jouer ensemble.

Ce furent les Néerlandais qui se créaient la première occasion franche. Sur un centre de Robben côté droit, Dirk Kuyt profitait du dégagement hasardeux du gardien uruguayen Fernando Muslera mais sa volée du droit passait au-dessus.
La lumière venait finalement de Van Bronckhorst à la 18e minute. De 30 mètres sur la gauche, le capitaine des Oranje adressait un missile qui venait se loger dans la lucarne opposée de Muslera, trop court.. Forts de cet avantage, les Néerlandais contrôleaint la partie en profitant de la densité physique et technique de leur milieu de terrain, où Mark van Bommel faisait bonne garde et où les "stars" Sneijder, Kuyt et Robben ne rechignaient pas à défendre.
Privée de son "héros" Luis Suarez, expulsé en quart contre le Ghana pour une main salvatrice sur sa ligne de but, la Celeste peinai à trouver de la profondeur dans son jeu.
La première frappe cadrée des Uruguayens n'intervenait qu'à la 36e minute mais le tir lointain d'Alvaro Pereira n'est pas suffisamment puissant pour inquiéter Maarten Stekelenburg. Impeccable face au Brésil, le géant batave commettait une erreur cinq minutes plus tard sur une frappe lointaine et flottante de Forlan, qui trouvait le chemin des filets pour inscrire son quatrième but de la compétition et remettre les deux équipes à égalité avant la pause (41e).
A la mi-temps, Van Marwijk décide de donner un visage plus offensif à son équipe en remplaçant Demy de Zeeuw par Rafael van der Vaart mais les Uruguayens, mis en confiance par leur égalisation, maintenaient leur domination.Sur un ballon en profondeur anodin, Stekelenburg s'aventurait loin de son but et se faisait subtiliser le ballon par Cavani. L'attaquant transmettait à Pereira dont la frappe instantanée du gauche est repoussée devant sa ligne par Van Bronckhorst.

Les Pays-Bas remettaient alors le pied sur le ballon mais leur 4-2-3-1 se heurtait sans cesse au solide bloc défensif uruguayen, intraitable dans les couloirs de Robben et Kuyt. A la 67e minute, l'inévitable Forlan se mettait encore en évidence sur un coup franc bien détourné par Stekelenburg.
La rencontre s'animait à nouveau. En cinq minutes, les Néerlandais allaient alors tuer le suspense.. Sneijder était d'abord à la conclusion d'un mouvement collectif: sa frappe à l'entrée de la surface était déviée par un défenseur uruguayen et trompait le portier de la Celeste (70e).
Celui-ci ne pouvait rein non plus trois minutes plus tard sur une tête parfaite de Robben à la réception d'un centre de Kuyt.
Dans les dernières minutes, les Uruguayens poussaient et s'exposaient aux contres fulgurants des Néerlandais qui rataient à plusieurs reprises la balle du 4-1 et semblaient être déjà trop sûrs de leur fait. Ils auraient pu s'en mordre les doigts car Pereira parvenait à réduire le score d'une frappe du gauche enroulée dans les arrêts de jeu. Offrant des dernières secondes enflammées. La Celeste se jetait à l'abordage mais ne pouvait plus modifier le score ni l’histoire.

La Celeste, dont la dernière apparition en demi-finale d'un Mondial remonte à 1970, est sans doute passée bien près d’un exploit, mais son courage n’a pas suffi face à l’organisation des Oranje.
Les Pays-Bas obtenaient un succès qui allaient leur permettre de revenir au premier plan de l’histoire. Battus en finale par l'Allemagne de l'Ouest en 1974 et l'Argentine en 1978, ils espère avoir l'occasion de remporter enfin leur premier sacre mondial.

Réactions:
Diego Forlan (attaquant de l'Uruguay): "Je viens de boucler la meilleure saison de ma carrière (NDLR: après le succès en Europa League avec l'Atletico Madrid). Une demi-finale de Coupe du monde, ça compte dans une carrière. Qui va affronter les Pays-Bas en finale ? Je ne sais pas. Peut-être l'Allemagne mais l'Espagne, c'est très fort aussi... Avant le match, Sir Alex Ferguson (le manageur de Manchester United) m'a envoyé un texto pour me souhaiter bonne chance. Mais je ne sais pas si j'aurai l'occasion de rejoindre (Manchester), ce club a tellement de bons joueurs".

Robin Van Persie (attaquant des Pays-Bas, à la télévision publique néerlandaise): "Nous avons bien joué. Nous avons marqué de beaux buts. Nous pouvons être fiers. Maintenant, nous devons penser à récupérer, et attendre le tour suivant. Que ce soit face à l'Espagne ou à l'Allemagne, ce sera un défi fantastique, et cela constituera une expérience extraordinaire dans une carrière."

Arjen Robben (attaquant des Pays-Bas, à la télévision publique néerlandaise): "On sentait tout simplement que ça allait marcher. C'est un groupe tellement génial. Encore un match et on y est! J'ai perdu récemment une grande finale (NDLR: avec le Bayern, en Ligue des champions). Cela ne va pas m'arriver encore une fois. L'Espagne et l'Allemagne sont deux pays de football formidables. Si c'est l'Allemagne, j'aimerais gagner dix fois plus que si c'est contre l'Espagne. Car sinon je n'oserais pas revenir au Bayern la saison prochaine".

Dirk Kuyt (attaquant des Pays-Bas, à la télévision publique néerlandaise): "Ce qu'il y a de bien avec ce groupe, c'est que nous acceptons les qualités mais aussi les défauts de chacun".

Wesley Sneijder (attaquant des Pays-Bas): "C'est une formidable performance, nous sommes à un match du titre. C'est fantastique. Nous avons cinq jours pour récupérer. Nous devons nous préparer et voir qui sera notre adversaire. J'ai joué et gagné la finale de la ligue des champions avec l'Inter Milan cette saison. Je dis à mes équipiers de savourer l'instant."

Oscar Tabarez (entraîneur de l'Uruguay): "Mon équipe méritait de faire une demi-finale, nous acceptons la défaite. je suis fier de mes joueurs. Nous ne voulions pas perdre. Nous sommes tristes. Nous sommes allés si loin... Le deuxième but des Pays-Bas était hors-jeu. Ca tombe au mauvais moment. Mais nous ne cherchons pas d'excuse. Quand nous regardons en arrière, nous sommes dans le dernier carré, dans les quatre gros du Mondial. Ceux qui nous ont battus vont en finale mais nous aurions pu les mettre en difficulté. Mais nous savons à quelle place nous sommes sur l'échiquier mondial. Que demander de plus?"

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