Les Japonaises renversent le rêve américain
Triples championnes olympique, doubles championnes du monde, les Américaines étaient les grandes favorites de la finale de ce Mondial féminin. Comme en 1999, lors de leur dernier sacre mondial, c'est face à une équipe asiatique qu'elles devaient disputer le dernier match. Il y a 12 ans, c'était la Chine. En 2011, c'est le Japon, qui a créé deux sensations en sortant les Allemandes, doubles tenantes du titre et hôtes de l'épreuve, puis les Suédoises en demi-finales. Les filles de Pia Sundhage, la technicienne suédoise, étaient donc prévenues.
En outre, après n'avoir dû leur présence en finale qu'à deux buts dans les dernières minutes contre les Françaises en demi-finale, les Américaines n'avaient aucune envie de revivre une telle dramaturgie. C'est donc pied au plancher qu'elles abordaient la rencontre. Dès la première action, Cheney gagnait son duel physique sur le côté gauche pour longer la ligne de sortie de but avant de tirer dans un angle plus que fermé, la gardienne Kaihori repoussant en corner. La même joueuse américaine se trouvait à la réception d'un centre de Rapinoe en coupant au premier poteau, mais le ballon flirtait avec le poteau (8e). Puis une volée de Lloyd ne trouvait pas le cadre (11e), avant que Rapinoe ne conclue de la même manière un centre en retrait (12e), pour finalement faire trembler le montant japonais sur une frappe dans un angle très fermé (18e). Après le poteau, la barre transversale tremblait à son tour sur un tir surpuissant de Wambach dans la surface, l'attaquante prouvant qu'elle n'a pas qu'un jeu aérien à disposition (28e). Le Japon tentait bien de mettre son jeu placé en route, mais l'impact physique des USA les en empêchait, jusqu'à cette 31e minute où Ohno trouvait dans le trou Ando dont le tir était capté sans problème par Solo. Enfin, un long ballon trouvait la tête de Cheney, qui envoyait le ballon juste au-dessus de la barre transversale nippone (34e).
13e but en 3 Coupes du monde pour Wambach
Mais Cheney, touchée à la cheville, devait céder sa place à la mi-temps à Morgan, bourreau des Françaises en demi-finale. Et celle-ci se mettait rapidement en évidence en coupant au premier poteau un centre d'O'Reilly, mais son tacle trouvait la base du poteau alors qu'elle avait devancé la sortie de la gardienne japonaise (48e). Petit à petit, le Japon sortait de sa moitié de terrain, se montrant de plus en plus incisif offensivement après avoir prouvé leur solidité défensive. Partie en contre seule, Ohno était signalée, à tort, hors-jeu (63e). Et sur l'action suivante, Wambach obligeait, de la tête, Kaihori à effectuer une superbe parade (64e). L'avertissement ne suffisait pas. En se montrant plus offensives, les Nippones se découvraient et sur un contre, Morgan était servie à la limite du hors-jeu, sa pointe de vitesse lui laissait l'avantage sur sa défenseuse et sa frappe du gauche croisée finissait au fond des filets pour l'ouverture du score logique pour les USA (1-0, 69e). Mais après avoir dominé de la tête et des épaules la rencontre, les Stars and Stripes encaissaient un but grotesque. Sur un contre, un centre était taclé par Buehler devant son attaquante. Au sol, l'Américaine dégageait le ballon sur sa coéquipière Krieger qui remettait le ballon sur Miyama toute heureuse de battre Solo (1-1, 80e).
Les deux équipes devaient disputer une prolongation qui avait des airs d'attaque-défense. Les USA campaient dans le camp japonais, et à force de pousser, elles finissaient par marquer, par l'inévitable Wambach, à la réception d'un centre tendu de Morgan (104e, 2-1). L'attaquante N.20 des Etats-Unis marquait ainsi son quatrième but dans la compétition, aussi important que le deuxième inscrit en demi-finale contre la France, et son 13e en 3 Coupes du monde. Morgan - Wambach, buteuses salvatrices contre la France en demie, et récidivistes en finale, il le fallait pour faire craquer un Japon accrocheur et discipliné. Mais comme en fin de deuxième mi-temps, la défense US s'affolait et le Japon était tout près d'en profiter sur une mésentente entre Solo et une de ses défenseuses (109e). Idem sur une sortie hasardeuse de Solo devant Kinga, qui prolongeait le ballon mais Rampone dégageait le ballon devant sa ligne de but (116e). Et là encore, l'avertissement ne sevrait pas suffisamment. Sur le corner consécutif, la capitaine Sawa venait couper la trajectoire, et le ballon, prolongé involontairement par Wambach, finissait au fond du but (2-2, 117e). L'attaquante américaine avait le 3e but dans ses pieds, mais sa reprises du droit passait au-dessus (120e). Et dans le temps additionnel, Iwashimizu était exclue sévèrement pour une faute en position de dernière défenseuse, mais le coup franc ne donnait rien (121e).
La séance des tirs au but devait donc départager les deux équipes. Avec seul penalty transformé par Wambach, les Américaines perdaient cette finale qui leur tendait les bras face à des Japonaises réalistes, courageuses. Quelques mois après la tragédie du tsunami et de la catastrophe nucléaire, le Japon retrouve un tout petit sourire.
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