Les cadors aux belles places
Des stades pleins, une ambiance festive, un niveau de jeu globalement bon, quelques matchs de très haut niveau et une poignée de buts somptueux : voilà, résumé en quelques mots, les aspects positifs du premier tour de l'euro 2012. Seule ombre à ce tableau quasi-idyllique, le comportement de certains supporters, notamment une centaine d'énergumènes russes, coupables de débordements totalement irresponsables mais finalement maîtrisés. Que les forces de police ukrainiennes et polonaises se rassurent, les supporters russes ne risqueront plus de pourrir le déroulement des festivités, leur équipe ayant quitté la compétition. La formation du génial Dzagoev, l'une des révélations du tournoi, fait partie des grandes déceptions du premier tour, surtout après les promesses de beau jeu nées de sa victoire inaugurale contre la République Tchèque (4-1). Mais ce n'est rien à côté du fiasco néerlandais.
Les Pays-Bas, régulièrement cités parmi les outsiders pour la victoire finale, se sont plantés dans les grandes largeurs. Battus à trois reprises dans le bien nommé "groupe de la mort", les Bataves n'ont jamais réussi à assembler la somme de leurs talents individuels. Finalistes de la dernière Coupe du monde, il y a à peine deux ans, les partenaires de l'irritant Arjen Robben quittent la compétition par la toute petite porte. Avec un chantier innommable en défense centrale et de sérieux problèmes d'égo à résoudre devant. Les pays scandinaves, Suède et Danemark, comme les deux nations organisatrices de l'évènement, Ukraine et Pologne, n'ont pas non plus réussi à se qualifier pour les quarts de finale mais ces quatre équipes pourront se regarder dans un miroir. Cependant l'absence de leurs supporters, qu'ils soient de l'Est ou du Nord de l'Europe, risque de faire chuter l'ambiance pour la suite de cet Euro.
Allemagne-Espagne, la force du collectif
Le spectacle proposé par les affiches des quarts de finale est pourtant alléchant. Avec le spectre des matchs à élimination directe, la tension va encore monter d'un cran. Pourvu que le jeu, si plaisant jusque-là, n'en pâtisse pas. S'il n'y a pas eu (encore ?) de matchs d'anthologie, certaines rencontres ont emballé par leur rythme et leur absence de calculs, comme ce renversant Angleterre-Suède (3-2). Si la Grèce et la République Tchèque n'étaient pas forcément attendue à ce niveau, tous les autres cadors ont su passer entre les mailles du filet. L'Italie, perturbée par un nouveau scandale de matchs truqués, avance sans faire de bruit, guidée par les inspirations et Pirlo et de l'imprévisible Balotelli tandis que l'Angleterre, solide à défaut d'être brillante, s'en remet au retour de Wayne Rooney. Au rayon des individualités, la plus attendue de toutes, Cristiano Ronaldo, a enfin daigné irradier la compétition de son talent. Après deux premiers matchs complètement ratés, CR7 a brillé de milles feux face aux Pays-Bas (2-1) et justifié les attentes de tout le peuple portugais.
D'autres joueurs, comme les Croates Modric ou Mandzukic ou les plus attendus Shevchenko et Ibrahimovic, ont également tiré leur épingle du jeu mais ils ne pourront plus piquer, leurs équipes ayant été éliminées. Tout le contraire de l'Espagne et de l'Allemagne qui, si elles possèdent également des joyaux en leur sein, peuvent avant tout compter sur un collectif en béton armé. La Mannschaft a impressionné par son jeu efficace et tourné vers l'avant où Mario Gomez fait un malheur (déjà 3 buts) alors que la Roja, si elle semble parfois en manque d'inspiration et de profondeur, est toujours aussi délicate à manœuvrer. C'est justement la tâche qui attend l'équipe de France. Capables du meilleur (contre l'Ukraine) comme du pire (contre la Suède) en passant par le moyen (face à l'Angleterre), les Bleus se retrouvent au pied de la montagne ibère. Jamais aussi bons que le dos au mur, les Français sont en position idéale pour créer la sensation et faire taire les Euro-sceptiques.
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