Le Vendée Globe a un premier vainqueur...virtuel
Il aura mis 74 jours, 16
heures et 59 minutes pour boucler son tour du monde à la voile virtuel. Il a franchi la ligne d'arrivée jeudi matin à 5h59. Depuis
le 10 novembre, Lilian Launay fait la course derrière son ordinateur. Sur le
site internet Virtual Regatta, il participe à la compétition en ligne avec
450.000 autres joueurs.
Une belle performance
d'autant que Lilian Launay est parti avec 12 heures de retard. "Un de mes
outils boguait donc je suis rentré au port. J'étais agacé et me disais que si
cela m'arrivait au bout d'un mois et demi cela ne servait à rien. Puis
finalement j'ai eu des regrets et je suis reparti".
Ce mauvais départ lui a
finalement permis de profiter de vents favorables et de remonter toute la
flotte. Car c'est le principe de ce jeu. Il faut anticiper les vents – les mêmes
que les concurrents réels – et choisir la meilleure route.
Matin et soir, lorsque les
vents sont mis à jour, Lilian Launay a donc passé une à deux heures devant son
ordinateur à régler son cap. "J'avais des outils de récupération de
fichiers météo américains. Je regardais à huit jours comment se présentait la
météo pour faire les meilleurs choix" . Choix payants donc pour lui
puisqu'au sud de l'Australie il a recollé au peloton de tête avant de doubler
tout le monde dans la remontée de l'Atlantique.
"On est très loin de l'exploit des skippers réels"
Pas question pourtant pour
Lilian Launay de se rêver plus grand qu'il n'est. "Tracer sa route, cela
correspond à ce que font les vrais marins quand ils expliquent qu'ils
travaillent à leurs tables à carte. La grande différence, c'est qu'on a que ca
à gérer quand eux doivent gérer tout le reste. Je suis très content de ce que
j'ai réalisé mais on est très très loin de l'exploit que sont en train de
réaliser nos chers skippers réels" .
Le gestionnaire locatif qui
habite en région parisienne a tout de même devancé Yann Eliès. Le marin
participe lui aussi au Vendée Globe virtuel en s'occupant du bateau France Info. Et Lilian Launay de s'amuser :
"J'ai battu un vrai marin, mais je pense que sur un
vrai plan d'eau, je serai très loin derrière lui car je ne sais pas manœuvrer un
bateau."
Yann Eliès s'est pris au jeu
Yann Eliès s'est lui pris au
jeu de la régate virtuelle. Il est à la 12.000e place pour le moment. "Ca ne m'étonne
pas que les marins virtuels arrivent avant la course réelle car le jeu ne
prend pas en compte l'usure du bateau, les vagues, la fatigue", explique-t-il.
Mais si la
vie d'un navigateur numérique est éloignée de celle d'un vrai skipper, Yann
Eliès voit tout de même des avantages à ce jeu :
"On retrouve les grands
phénomènes météo qu'ont eu les concurrents. Ca permet de suivre la course au plus près et
d'essayer d'échafauder des stratégies payantes."
Même sa famille s'est prise
au jeu explique Yann Eliès : "Ma femme me demandait régulièrement si je gagnais des
places ". Maintenant, il n'est pas mécontent d'en voir le bout. "Trois
mois c'est long, plus long qu'en mer" , dit-il :
"C'est extrêmement contraignant. Après
c'est vrai que l'ordinateur portable trainait sur la table du petit déjeuner. Ce
n'est pas toujours très classe de déjeuner en face de sa femme avec
l'ordinateur allumé."
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