Le tirage au sort de Roland-Garros, plus déterminant que jamais pour Djokovic et Nadal
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Pour gagner, il faut battre les cadors et peu importe quand. Ce vieux poncif s’applique la plupart du temps mais pas toujours. En tennis encore plus qu’ailleurs, un bon tableau fait parfois la différence et les exemples abondent dans ce sens. Pete Sampras aurait-il enlevé son 14e Majeur à l’US Open 2002 s’il avait dû affronter Lleyton Hewitt, son bourreau de l’année précédente, plutôt que son vieux rival Andre Agassi, tombeur du jeune Australien en demi-finales ?
2011: Federer enlève une épine du pied à Nadal
Plus près de nous, Rafael Nadal aurait-il égalé le record de six victoires à Roland-Garros de Bjorn Borg dès 2011 si Roger Federer n’avait pas sorti Novak Djokovic lors d’une demie splendide achevée à la tombée de la nuit ? Difficile de savoir mais le Belgradois restait sur deux victoires à Madrid et Rome face au Majorquin, et il venait d’aligner 41 succès consécutifs depuis la fin 2010. Toujours-est-il que l’Ogre de Manacor préférait nettement affronter le Suisse…
Au printemps 2015, Djokovic avait puisé dans ses réserves mentales et (ou) physiques en disposant de Nadal en quarts de finale puis de Murray dans une demie en cinq manches étalée sur deux jours. Cette fraîcheur lui avait peut-être manqué le lendemain en finale contre l’excellent Wawrinka, auteur d’une finale éblouissante et vainqueur incontesté.
Un tableau bancal est toujours possible
Si Novak Djokovic veut enfin gagner sur la terre parisienne, il sait qu’un tableau abordable peut l’y aider même s’il ne l’avouera jamais. Pour les champions, seul le résultat compte et pas un ne regrettera un mauvais tableau ou ne soulignera le bénéfice d’un tirage favorable pour expliquer un revers ou une victoire.
Maintenant, deux versions diamétralement différentes de sa quinzaine parisienne peuvent s’offrir à Nole selon qu’on lui attribue un chemin aisé ou un périple périlleux (avec une dernière possibilité qui serait un mix des deux). La version soft : des premiers tours faciles puis un troisième tour contre un non terrien style Ivo Karlovic avant un huitième de finale face à David Goffin lanceraient idéalement le tyran du circuit. Un quart face à Tomas Berdych serait clairement jouable avant une éventuelle demie contre un Roger Federer qui ne l’a plus battu sur la surface ocre depuis cinq ans voire face à Jo-Wilfried Tsonga, assez loin de son meilleur niveau.
Monfils, Nadal, Wawrinka et Murray: programme indigeste
A l’inverse, un parcours semé d’embûches pourrait être proposé au Serbe : des clients potentiellement dangereux comme Grigor Dimitrov, Thomaz Bellucci, Borna Coric, Alexander Zverev ou encore Jiri Vesely –son tombeur de Monte Carlo- d’entrée ou au deuxième tour. Un 16e de finale contre Lucas Pouille, Jérémy Chardy ou Alexandr Dolgopolov avant un huitième face à Gaël Monfils ou Dominic Thiem, le jeune Autrichien qui monte.
Viendrait alors la revanche du quart de l’an dernier devant Rafael Nadal (ou un match piège face au redoutable Kei Nishikori qui l’a poussé dans ses derniers retranchements à Rome). Puis une demie probable contre son bourreau de la finale 2015, Stan Wawrinka, toujours capable de le dominer en puissance pour peu qu’il retrouve son vrai niveau. Djokovic arriverait alors peut-être rincé pour disputer la finale face à Andy Murray, le seul à être pour l’instant certain d’éviter l’ogre du circuit avant le dimanche 5 juin. En même temps, réussir à gagner Roland-Garros après de tels combats ne déplairait sûrement pas au maître de la planète tennis.
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