Le sortant Le Graët, le revenant Thiriez, l'outsider Moulin, qui sont les trois candidats à la présidence de la FFF ?
• Noël Le Graet : le sortant (79 ans)
- Activité professionnelle :
Président de la FFF depuis 2011, l'ancien maire de Guingamp et ex-président de l'En Avant (1972-1991 et 2002-2011) dirige plusieurs entreprises locales spécialisées dans les conserves, surgelés et plats cuisinés. L'homme d'affaires breton a également été président de la Ligue nationale de foot (ancien nom de la LFP) de 1991 à 2000.
- Principaux soutiens :
Homme de réseaux, Le Graët dispose de nombreux relais dans le foot et la politique. Avant même l'officialisation de sa candidature, jeudi, il avait reçu l'appui du sélectionneur Didier Deschamps. "J'apprécie beaucoup mon président", a soufflé le champion du monde 1998 lundi dans les colonnes du Figaro, saluant sa "capacité à prendre les décisions et à les assumer".
- Points forts :
Traumatisée par le fiasco du Mondial-2010, la FFF qu'il a prise en main un an après s'est redressée financièrement et sportivement, jusqu'au sacre du Mondial-2018. Et les équipes de France masculine, féminine et Espoirs sont toutes qualifiées pour le prochain Euro. Il est aussi le principal artisan des juteux contrats avec l'équipementier Nike.
- Points faibles :
Son âge avancé et sa santé, vacillante en 2018 quand il a révélé être atteint par une leucémie, sont mis en avant par ses opposants qui le dépeignent en président autoritaire, plus intéressé par les Bleus et le marketing que le foot amateur. Ses proches balayent cette vision, "démago" selon Deschamps. Ses détracteurs critiquent par ailleurs son attentisme dans la crise secouant l'équipe de France féminine et la gouvernance à la FFF.
• Frédéric Thiriez : le revenant (68 ans)
- Activité professionnelle :
Ce haut-fonctionnaire passé par les cabinets ministériels sous François Mitterrand est devenu avocat au début des années 1990. Il a notamment défendu la FFF en 1991 dans un procès l'opposant aux Girondins de Bordeaux. Il a longtemps dirigé la LFP (2002-2016). Emmanuel Macron lui a confié en 2019 un rapport pour concevoir l'après-ENA.
- Principaux soutiens :
Thiriez s'est entouré de l'ancien international Basile Boli, champion d'Europe en 1993 avec l'OM, pour lancer sa campagne. L'ancien avocat espère aussi rallier à sa cause Luis Fernandez, avec qui il dit être en contact "depuis plusieurs mois".
- Points forts :
Son parcours l'a amené à fréquenter les arcanes du pouvoir, que ce soit dans les milieux du foot ou de la politique. Il peut s'appuyer sur son expérience à la tête de la LFP et engranger le soutien d'opposants à Le Graët, avec qui les relations ont parfois été orageuses.
- Points faibles :
Son image d'avocat parisien, ancien défenseur des clubs pros, peut apparaître en décalage avec le soutien au football amateur, son axe de campagne. Il traîne aussi comme un boulet "l'affaire Luzenac", du nom du club empêché de monter en L2 (stade non conforme notamment, ndlr) du temps où il présidait la LFP.
• Michel Moulin : l'outsider (60 ans)
- Activité professionnelle :
Cet entrepreneur gardois est connu pour avoir fondé le journal ParuVendu, spécialisé dans les annonces, et le journal sportif Le 10 Sport. Il a été dirigeant et conseiller de plusieurs clubs comme le Red Star, Istres, Le Mans ou encore brièvement au Paris SG.
- Principaux soutiens :
Il peut compter sur une alliance hétéroclite allant de l'ancien judoka et ministre David Douillet à l'ex-patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini, en passant par les anciens footballeurs Pascal Olmeta, Peguy Luyindula et Fabien Barthez.
- Points forts :
Moulin s'est entouré de figures médiatiques pour porter sa candidature de "rupture utile", articulée autour de 35 propositions. Il dit tirer sa légitimité de son amour pour le ballon rond: "je suis joueur depuis mes six ans, j'ai passé mes diplômes d'entraîneur, j'ai présidé un club amateur, j'ai repris le Red Star. Le football, c'est ma passion", a-t-il dit à l'AFP.
- Points faibles :
Il a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende dans l'affaire des matches présumés truqués de Nîmes (alors en L2) en 2014. "Je crois en la justice de mon pays : la cassation va me donner raison", assure-t-il.
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