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Le salon nautique, rendez-vous des aventuriers de la mer

Top départ pour le Nautic de Paris, comprenez le salon nautique : 240.000 visiteurs sont attendus porte de Versailles jusqu'au 14 décembre. Ils vont pouvoir admirer les 1.200 bateaux exposés et rencontrer de nombreux marins et aventuriers. Eric Bellion et Serge Girard font partie de ces catégories. Le premier prépare le prochain Vendée Globe, le second un tour du monde à la rame et en courant.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Le skipper Eric Bellion prépare le Vendée Globe 2016 © Défi intégration/Chloé Henry-Biabaud)

Une suite de rendez-vous : voilà à quoi va ressembler le salon nautique de Paris pour Eric Bellion. Le skipper ne vient pas y admirer les bateaux. C'est au sien qu'il va faire les yeux doux. Il vient de l'acheter : l'ex-DCNS construit en 2008, celui qui a servi au tournage du film En solitaire . Il a déjà la moitié de son budget : deux millions d'euros sur quatre. Cette fois c'est sûr, il sera au départ du Vendée Globe 2016.

Son projet, Comme un seul homme , il l'a mûri sur les mers, avec le tour du monde de Kifouine et le défi intégration Team Jolokia. Et toujours cette question : comment faire naître la cohésion des différences entre chacun d'entre nous : "La diversité humaine, tout le monde dit que c'est de la richesse. Mais avant tout, c'est d'abord des emmerdes. Et qu'est-ce qu'on fait concrètement, au delà des discours bien-pensants pour sortir de la diversité de l'innovation, de la performance et du bien-être ".

A écouter : Eric bellion "La mer est un fabuleux laboratoire humain"

Cette question, il va poser aux collaborateurs de ses sponsors. Ils répondront par des vidéo sur le web. Les internautes voteront et chaque jour, les couleurs de l'entreprise qui aura posté la meilleure réponse seront hissées sur le bateau. Pour Eric Bellion, ces valeurs humaines se posent même seul en mer : "La mer, comme la montagne, c'est un endroit où on ne peut pas tricher. Ca révèle les hommes, ça révèle les équipes. Et soit ça les explose complètement, soit ça les soude à jamais. Et c'est pour ça que la mer est un fabuleux laboratoire humain ".

Cap sur Lorient

Son regard bleu a déjà l'air de fixer la mer et les voiles. Une chose est sûre, le skipper ne va pas s'attarder sur les bords de Seine : il doit aller chercher son bateau à Lorient. Pour sa préparation, il va travailler avec Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe.

  (Serge Girard devant Soma, son bateau à rames avec lequel il compte faire le tour du monde © RF/GL)

Eric Bellion ne croisera pas cette fois Serge Girard. Peut-être ces deux-là se retrouveront-ils un jour sur les crêtes des vagues. Mais en attendant, le second répond aux questions à côté de son petit bateau à rames, au fond du grand hall du salon nautique. Parlez-lui de cette aventure qu'il achève de préparer, et il aura du mal à réprimer un grand sourire sur son fin visage de marathonien : un tour du monde sans jamais passer un cap.

Il rame avec son bateau et dès qu'il touche un continent, il débarque et se met à courir jusqu'à la côte d'en face, où il reprendra son frêle esquif : "Je ne sais pas si je suis fou. Tout le monde me le dis, donc je vais finir par le croire ! Ceci étant, si c'est la folie donc c'est bien parce que je suis heureux dans ce que je fais. C'était un rêve de gosse de faire un tour de la planète sur laquelle je vis, je crois que ça a du sens. C'est important pour moi d'essayer de ne pas utiliser d'autres moyens que la propulsion humaine. Simplement avec ses jambes et ses bras ".

A écouter : Serge Girard "si c'est ça la folie, c'est bien parce que je suis heureux dans ce que je fais"

Et il couve du regard son bateau, un petit Béluga de six mètres de long, au dos bombé et couvert de capteurs solaires. Affiché au dessus, une carte du monde avec son futur parcours, bien étudié pour avancer toujours vers l'ouest : "On a pris quand même le parcours avec les alizés, avec les courants. parce qu'à la rame, si vous prenez un courant contraire, vous n'allez pas tenir très longtemps. Donc il faut prendre les éléments avec soi. Si j'ai un vent contraire, il faut que je mette une ancre flottante pour ne pas me retrouver au point de départ de la veille ".

Et le départ est prévu le 1er mars prochain à la Réunion. Il espère mettre 22 mois pour y revenir.

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