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Le rugby français dans tous ses états

Trois jours après avoir fini 4e du Tournoi des VI Nations, quatre mois après sa finale en Coupe du monde, le rugby français se retrouve pour tenir ses premières Assises nationales, jusqu'à jeudi. Au Centre national de Marcoussis, amateurs, professionnels, joueurs, anciens internationaux et cadres techniques, tous sont réunis pour mener le XV de France vers le sacre mondial, et participer au développement du sport. Tout un programme, mais pour quelles décisions ?
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La résidence du XV de France à Marcoussis

La 4e place dans le Tournoi des VI Nations pourrait faire passer ses Assises nationales du rugby pour une réunion de crise. Il n'en est rien. Pas à ce point en tout cas. Décidées par le bureau fédéral à la fin du mois de novembre, après une place de finaliste en Coupe du monde, cette réunion de deux jours doit faire naitre des propositions susceptibles de poursuivre le développement de ce sport dans l'Hexagone et surtout de mener le XV de France au sacre mondial, après trois échecs en finale. Tout un programme, toute une ambition, pour 104 personnes invitées à remuer les méninges pour sortir de grandes idées.

Les grands noms se bousculent pendant deux jours: Pierre Camou, président de la Fédération, Jean-Pierre Lux, président de l'ERC, Serge Blanco, ancien président de la Ligue et responsable du projet de Grand Stade à la Fédération, Philippe Saint-André, manageur du XV de France, Pierre-Yves Revol, président de la Ligue, et tous les autres Rives, Villepreux, Berbizier, Bosucatel, Kampf, Dominici, Pelous... Inutile de dire qu'il y aura une belle brochette de personnes, dont les antagonismes passés et les idées souvent opposées sur la vision du rugby moderne pourraient poser des problèmes au moment du consensus.

Les internationaux, coeur de litige

Si cinq grands thèmes sont à l'ordre du jour (le jeu, les valeurs et les acteurs du jeu ; le développement des ressources et le rayonnement économique ; l'organisation et les relations institutionnelles ; le club et le développement de la pratique ; les équipes de France et l'excellence sportive), l'un d'eux sera le plus épié: le XV de France. Fanion du rugby tricolore, il doit trouver les moyens de devenir champion du monde. Après trois places de finaliste en 7 éditions, il connaît toujours les mêmes problèmes, relevés par chacun des sélectionneurs arrivé aux affaires: le manque de temps pour s'entraîner collectivement, et les trop fortes cadences d'un calendrier surchargé. Tournoi, tests-matches, Top 14, Coupe d'Europe, les internationaux mène un rythme de fou, et les tiraillements avec les clubs demeurent. Cette saison, les formations françaises ont dû faire face déjà à 11 doublons avec l'équipe nationale (8 en Coupe du monde, 3 dans le Tournoi). Et les blessures (Médard, Yachvili durant le Tournoi) ne font qu'attiser ces tensions entre des clubs payeurs-patrons et une équipe nationale, porte-étendard sans moyen.

Réduction du Top 14 à Top 12, licence à points pour limiter le nombre de matches par saison des internationaux, sans oublier la limitation des joueurs étrangers en championnat notamment à des postes où le XV de France est pauvre (demi d'ouverture, piliers...), voilà autant de sujets qui pourraient être abordés sur ce thème. En sortira-t-il un consensus ?

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