Le retour de la France qui gagne !
On ne lui demandait pas d'augmenter ses cotisations retraite mais juste un petit but pour diminuer la pénibilité des supporters français. Karim Benzema a répondu présent à l'attente de ses concitoyens et de son sélectionneur. D'un Hoarau apathique vendredi à un Benzema détonant mardi, ce fût le jour et la nuit. Le premier succès français depuis bien longtemps n'est pas l'oeuvre d'un seul homme mais le retour du Madrilène y est pour beaucoup. Il a apporté cette touche de technicité et de perforation qui manquait aux Bleus. Après une première période où il a beaucoup tenté mais sans réussite (12e, 18e, 26e, 44e), Benzema a fini par faire trembler les filets. Servi par Clichy, le Madrilène mystifiait la défense avec une roulette dans la surface. Le chemin du but ouvert, l'attaquant tricolore trompait Hasagic d'une frappe puissante (0-1, 72e). Qu'elle avait été longue cette période de domination française mais toujours avec la même conclusion. D'un coup semelle, Benzema tournait la page Mondial et lançait enfin les Bleus vers d'autres aventures qu'on espère plus glorieuse.
Ce Benzema nouveau a aussi permis à Florent Malouda de se libérer d'une trop grande pression. Victime du syndrome Ribéry à trop vouloir en faire, Malouda devait rester dans son registre londonien pour s'exprimer. Il mit plus d'une mi-temps à se mettre au diapason de son compatriote. Comme un symbole, c'est lui qui scellait le score après un contre où la ballon a brûlé les pieds de plusieurs bleus. Seul au 2e poteau, le Guyanais n'avait plus qu'à pousser la balle au fond (0-2, 78e). "Après ce premier but, j'ai senti des joueurs en confiance", avouait Laurent Blanc après le match. Le sélectionneur ne cachait pas sa satisfaction d'avoir pris trois points et de ne pas avoir pris de but à Sarajevo. "On voulait ramener un point de Bosnie mais à jouer comme on a joué, on en a pris trois. C'est logique. On s'attendait à être malmené offensivement mais on avait musclé notre milieu pour gêner la relation entre leurs milieux et leurs attaquants. On s'est vite projeté vers l'avant et dès qu'on trouvait Karim (Benzema) ou Abou (Diaby), on était dangereux. J'avais aussi demandé de ne pas prendre de but. On est satisfait offensivement et défensivement."
Face au bloc français et l'abattage du trio Mvila - Diarra - Diaby, la Bosnie n'a jamais paru à son aise. Et si ça ne suffisait pas, Rami et Mexes apportaient la deuxième ou troisième lame. Tranquille dans son but, Hugo Lloris n'a eu qu'à sortir un beau coup franc de Pjanic (65e). Si certains mondialistes pourraient faire leur retour en octobre, Laurent Blanc peut se montrer satisfait de ce deuxième acte avec cette équipe. L'état d'esprit est là et la victoire aussi.
REACTIONS
Safet Susic (sélectionneur de la Bosnie):" Je ne suis pas surpris, la France c'est une grande équipe, je ne les vois pas ne pas être dans les deux premières équipes. Même si les Français avaient perdu ce soir, ils auraient fini dans les deux premiers. C'est une grande déception. On a respecté un peu trop les Français. On était trop timide."
Karim Benzema (attaquant équipe de France): "C'est le but le plus important (en équipe de France), a déclaré le joueur du Real Madrid (29 sélections, 9 buts). Vendredi (défaite contre le Belarus 1-0 au Stade de France), on n'a pas gagné et pas su prendre les points à domicile et aujourd'hui, c'était un match à l'extérieur difficile. Tout le monde a fait un très bon match, mais j'ai eu la chance de marquer le premier but qui a décanté la partie. On est resté soudé, c'est bon pour la suite."
LES AUTRES GROUPES : LE PORTUGAL AU PLUS MAL
Comme la France, le Portugal était sous tension après son pauvre match nul face à Chypre. A la différence des Bleus, les Lusitaniens sont restés en rade après leur défaite 1-0 en Norvège (groupe H). Il se pourrait bien que Carlos Queiroz soit menacé. Chez les ténors, tout roule ! L'Allemagne (groupe A) et les Pays-Bas (groupe E) ont enchainé par un nouveau succès aux dépens respectivement de l'Azerbaïdjan (6-1) et de la Finlande (1-2). La Suède s'est mise au niveau des Oranjes en étrillant Saint-Marin 6-0. Wayne Rooney a lui remis l'Angleterre sur les rails en ouvrant le score en Suisse, les Anglais finissant par l'emporter 3-1 (groupe G). Pendant que les champions du monde espagnols se faisaient laminer en Argentine (4-1 en amical), les Tchèques ont raté leur entrée dans les éliminatoires de l'Euro (défaite 1-0 contre la Lituanie).
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