Le président Macron annonce l'interdiction "d'événements avec un public nombreux jusqu'à mi-juillet" : quel impact sur le sport français ?
Ce lundi, 45 groupes de supporters de clubs de football français exprimaient dans un communiqué leur volonté absolue de ne pas voir les matches de football reprendre sans les voir dans les tribunes lors de ce retour à la compétition. Si la Ligue 1 venait à se poursuivre dans les prochaines semaines, leur souhait passerait à la trappe. C'est en substance ce que l'on peut retenir de l'allocution télévisée de ce lundi soir du président de la République Emmanuel Macron. Outre le prolongement du confinement au 11 mai prochain, le chef d'État a annoncé que "les évènements et les grands festivals avec du public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à la mi-juillet".
Le football, qui réfléchit activement à une date de reprise pour la Ligue 1, est donc l'un des sports impactés, à l'instar de tous ceux se pratiquant dans des stades ou des salles réunissant plusieurs milliers de personnes. Alors que des doutes planent encore autour de la rencontre de Ligue des champions entre l'Olympique Lyonnais et la Juventus de Turin, qui s'est jouée le 26 février dernier, et qui aurait pu être un important foyer de contagion du Covid-19, le gouvernement a décidé de ne prendre aucun risque en interdisant donc les rassemblements de supporters lors d'événements sportifs jusqu'à la mi-juillet.
Toutes les cartes rebattues
En handball et en basket, l'heure est à la réflexion. "Avec toutes ces annonces, cela va être très très compliqué. Même impossible. Je pense que c'est la fin des espoirs de reprise", a expliqué Erman Kunter, l'entraîneur de Cholet, ce lundi soir au Courrier de l'Ouest. Comme en rugby, où les présidents des trente clubs professionnels se sont prononcés en faveur d'une poursuite de la saison. La Ligue nationale de rugby doit décider fin avril de la suite à donner au Top 14 et à la Pro D2. Alors que plusieurs semaines de réathlétisation seront nécessaires aux athlètes pour être en mesure de reprendre la compétition, ces championnats iront-ils à leur terme sans public ? Un casse-tête alors que les enjeux financiers liés aux droits télévisés pèsent évidemment dans la balance.
Pour les sports mécaniques, la décision du président Macron est également importante. Le Grand Prix de France du 26 au 28 juin, qui devait être la dixième course d'une saison de Formule 1 totalement chamboulée par l'épidémie, devra soit se dérouler à huis clos, soit être reporté à l'instar de sept autres Grand Prix jusque-là. Quant à la MotoGP, le Grand Prix de France qui devait se dérouler au Mans du 15 au 17 mai, déjà reporté début avril, ne pourra pas se tenir avant la mi-juillet si les organisateurs souhaitaient y accueillir du public.
Le Tour de France plus que jamais menacé
Pour le Tour de France, la décision d'Emmanuel Macron est également un énorme coup dur. Prévu du 27 juin au 19 juillet, l'édition 2020 du Tour pourrait être reportée, une idée déjà envisagée par Christian Prudhomme la semaine dernière : "Ce serait mentir que de dire que l'on n'étudie pas d'autres hypothèses en ce qui concerne les dates". Le directeur du Tour avait assuré début avril qu'il n'était pas envisageable d'organiser le Tour de France à huis clos, et ce malgré cette hypothèse avancée par Roxana Maracineanu le 26 mars dernier.
"Imaginer tout le parcours du Tour de France avec des départs et des arrivées à huis clos, on change de dimension, déclarait Marc Madiot, patron de la Groupama-FDJ au micro de France Bleu en réaction à la proposition de la ministre des Sports. Ça me paraît très compliqué. Arriver à bloquer le public en permanence pendant un mois dans tous les endroits de France, pas facile". Un problème inhérent aux courses cyclistes, que ne rencontreront pas les autres sports, à même de bloquer les accès aux stades ou aux salles.
Reporter le Tour de France à début août serait donc une hypothèse envisageable, mais qui bousculerait l'ensemble du calendrier du monde du cyclisme, notamment le Tour d'Espagne dont le départ est prévu pour le 14 août. Pour les organisateurs du Tour de France comme pour les instances dirigeantes des autres sports, c'est donc une toute nouvelle problématique qui se pose avec l'allocution du président de la République, et qui va bouleverser le paysage du sport français dans les mois à venir.
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