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Le point sur l'affaire des matches truqués: Djokovic accusé, les réactions de Federer et Murray

Deux jours après la révélation de matches truqués dans le tennis par la BBC et BuzzFeed, le quotidien italien Tuttosport révèle que Novak Djokovic serait visé par une enquête pour un match perdu en 2007 face à Fabrice Santoro, l'occasion de faire le point sur cette affaire et sur les réactions des meilleurs joueurs mondiaux.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (PETER PARKS / AFP)

Ce que l’on sait

Ce sont des articles de la feu aux poudres lundi. Ces deux médias révélaient que, "lors de la décennie écoulée, 16 joueurs du Top 50 mondial (dont des vainqueurs de Grand Chelem) avaient été signalés au comité d'éthique du tennis sur des soupçons de trucage de leurs matches". Ces sources affirment que syndicats de parieurs en Russie, en Italie du nord et en Sicile plaçaient des centaines de milliers de dollars sur des matches qu'ils pensaient être truqués. Selon BuzzFeed, les joueurs étaient approchés dans leurs chambres d’hôtels et 50 000 dollars, au moins, leur étaient proposés. Toujours selon la BBC et BuzzFeed, huit des seize joueurs incriminés sont inscrits à l’Open d’Australie 2016. En revanche, en l’absence de preuves concrètes que les matches ont été truqués et non simplement "balancés", ces médias n’ont pas révélé le nom des joueurs.

Comment ont-ils enquêté ?​

Pour mener à bien son enquête, le journaliste, Open d’Australie, premier Grand Chelem de la saison. Aussi, énormément de joueurs ont pu réagir. Novak Djokovic – nous reviendrons sur lui – a avoué avoir été approché en 2007 pour perdre un match. "J'ai été approché indirectement, par l'intermédiaire de gens qui travaillaient avec moi à l'époque. Évidemment, nous avons immédiatement dit non. La personne qui essayait de me contacter n'est même pas arrivée jusqu'à moi", a dit le N.1 mondial, qui avait déjà évoqué cette affaire par le passé. Même son de cloche du côté d’Arnaud Clément, l’ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis : "Ça m'est déjà arrivé, je ne dirai pas où, ni la somme que l'on m'a proposée car ce n'est pas le plus important, mais on m'a déjà demandé de perdre un match".

Roger Federer, l’homme aux 17 tournois du Grand Chelem et présent sur le circuit depuis 1998, s’est lui montré sceptique. "C'est jeté comme ça. C'est facile de faire ça. J'aimerais entendre des noms. Au moins ce serait concret et on pourrait en débattre. Cela n'a aucun sens de donner une réponse qui serait pure spéculation". Une position adoptée par Gilles Simon membre du conseil des joueurs de l’ATP. "C'est difficile de commenter du vide. Y'a rien dedans. Ça ne vous choque pas, vous ? Moi, ça me choque qu'on en parle autant", a-t-il déclaré.

Andy Murray s’est démarqué en demandant plus de transparence. "De mon point de vue, s’il y a de la corruption dans quelque sport que ce soit, je veux en entendre parler", a expliqué le Britannique. "Je ne savais pas qu'autant de matchs avaient été signalés (comme suspects). Je savais qu'il y en avait eu quelques uns, mais pas autant", a-t-il dit, précisant que lui-même n'avait jamais été approché par des corrupteurs. Pour finir, Murray a remis en cause le parrainage de tournoi par des sociétés de pari. "Je n'y suis pas vraiment favorable. Je pense que c'est un peu hypocrite. Je ne crois pas que les joueurs soient autorisés à être sponsorisés par des sociétés de paris, mais les tournois le sont. C'est un peu étrange", a dit l'Écossais à Melbourne après sa victoire au premier tour de l'Open d'Australie contre l'Allemand Alexandre Zverev.

Djokovic visé ?​

Après les révélations lundi et les réactions lundi et mardi, le soufflé était un peu retombé. Les révélations du quotidien italien une enquête sur Novak Djokovic, numéro 1 mondial. En cause, un match perdu par le Serbe en 2007 au Masters 1000 de Paris-Bercy face à Fabrice Santoro, alors 39e joueur mondial et vainqueur 6-3, 6-2. "Que peut-on dire ? J'ai perdu ce match. Je ne sais pas si vous voulez créer une affaire avec ce match ou avec n'importe quel match perdu lors des premiers tours par des joueurs de top niveau. Je pense que c'est juste absurde. N'importe qui peut créer une affaire avec n'importe quel match. Voilà mon avis", a asséné le N.1 mondial

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