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Le Mondial-2006 acheté par l'Allemagne selon le Spiegel, la Fédération nie

L'hebdomadaire Der Spiegel affirme vendredi que l'Allemagne a acheté des voix au sein de la Fifa pour remporter l'organisation du Mondial-2006, ce que la Fédération (DFB) a nié, tout en reconnaissant un versement de 6,7 millions d'euros sans lien avec cette compétition.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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. (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

Le Spiegel  assure que le Comité de candidature allemand s'était constitué  une caisse noire qui a servi à acheter des voix pour le Mondial-2006, grâce à  un prêt personnel de l'homme d'affaires suisse d'origine française Robert  Louis-Dreyfus, alors patron d'Adidas (et ex-propriétaire de l'OM, aujourd'hui  décédé). Selon l'hebdomadaire allemand, celui-ci aurait secrètement prêté 10,3 millions de francs suisses (soit 6,7 millions d'euros selon les cours de  l'époque) à la DFB avant la désignation du pays-hôte le 6 juillet 2000. Un prêt  qui aurait servi, croit savoir le Spiegel , à s'assurer les votes de quatre  membres asiatiques parmi les 24 du Comité exécutif de la Fifa, dont le  Sud-Coréen Chung Mong-joon. Ces membres asiatiques auraient alors voté avec les Européens en faveur de  l'Allemagne, qui a remporté l'élection 12 voix à 11 face à l'Afrique du Sud, après le non-vote du Néo-Zélandais Charles Dempsey au dernier tour de scrutin.

La fédération allemande nie les faits

Avant même la publication de ces accusations, la Fédération allemande a cherché à déminer le terrain et à devancer la polémique. Dans un communiqué vendredi matin, elle a assuré que l'existence d'un  versement de 6,7 millions d'euros avait été découverte à l'occasion d'un examen  interne lancé ces derniers mois sur l'attribution du Mondial-2006, dans le  contexte du scandale de la Fifa. La "DFB a appris qu'un paiement de 6,7 millions d'euros avait été fait à la  Fifa en avril 2005, somme qui aurait pu être utilisée pour autre chose que le but initial", c'est-à-dire un programme culturel de la Fifa, a expliqué la Fédération. Mais "le paiement n'était pas lié à l'attribution (du Mondial-2006), effectuée près de cinq ans plus tôt", assure la Fédération allemande, précisant  que l'enquête interne n'a révélé "aucune preuve d'irrégularités". La DFB a publié un nouveau communiqué après la parution des affirmations du  Spiegel , rejetant "fermement" toute irrégularité dans l'attribution du  Mondial-2006 et qualifiant ces accusations de "totalement sans fondement".

Selon le Spiegel , Robert Louis-Dreyfus a souhaité récupérer son argent plus  d'un an et demi avant l'ouverture du Mondial-2006. L'hebdomadaire allemand  affirme que la DFB a alors eu recours à un compte genevois de la Fifa qui  devait ensuite transférer cette somme sur un compte de M. Louis-Dreyfus à  Zurich. Pour le journal, Franz Beckenbauer, alors patron du Comité d'organisation, et Wolfgang Niersbach, alors secrétaire général de la Fédération allemande,  qu'il préside désormais, étaient forcément au courant de la situation. Dans son communiqué, la DFB précise que son "président a ordonné cette enquête interne cet été" et qu'il a été fait recours à "des juristes externes" pour voir si l'argent "peut être récupéré". D'après elle, "un résultat final n'est pas encore disponible car les  contrôles se poursuivent".

Enquête interne

De son côté, le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a déclaré au  quotidien Bild à paraître samedi qu'il fallait que "la lumière soit faite  entièrement sur ces accusations. Les fans de football en ont le droit". En début de soirée, la Fifa a à son tour publié un communiqué dans lequel  elle estime que "ces allégations sont très graves". L'instance suprême du  football mondial, qui n'en finit plus d'être secouée par les scandales, ajoute  que ces affirmations seront examinées dans le cadre des enquêtes internes déjà  en cours. Sur les quatre dirigeants asiatiques mis en cause par le Spiegel, trois  sont encore vivants. Deux ont refusé de donner suite aux questions de l'hebdomadaire et le troisième, Chung Mong-joon, a estimé que la question  n'était pas assez "importante" pour y répondre. Le Sud-Coréen, longtemps candidat affiché à la présidence de la Fifa, a été  suspendu pour six ans ferme par la commission d'éthique de la Fifa le 8 octobre, pour avoir enfreint le code d'éthique dans le cadre de l'attribution  du Mondial-2022.

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