Le Jamaïquain Mullings suspendu à vie
Après plusieurs cas (avérés ou pas) de dopage dans le sprint jamaïquain en 2010, il fallait frapper fort. Steve Mullings a certainement servi d'exemple, mais ce n'est certainement pas un bouc-émissaire. Avec lui, Yohan Blake, Sherri-Ann Brooks, Marvin Anderson, Allodin Fothergill, Bobby-Gaye Wilkins, Chris Williams et Julian Dunkley avaient été touchés par des affaires. Mais pour le sprinteur de 28 ans, il y avait des antécédents. En 2004, il avait été contrôlé positif aux stéroïdes, déjà dans le cadre des Championnats de Jamaïque, et avait été suspendu deux ans. Le Jamaïcain avait été notifié de ce son contrôle positif en août, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre son équipe en vue d'un stage de préparation aux Mondiaux de Daegu, auxquels il n'avait du coup pas participé. Deux ans après les Mondiaux de Berlin où il avait conquis l'or avec le relais jamaïquain supersonique avec Bolt et Powell notamment. Des temps bien lointains désormais.
Mullings s'était qualifié pour les Mondiaux 2011 en prenant la 3e place du 100 m des sélections jamaïcaines derrière Asafa Powell et Yohan Blake, futur champion du monde de la distance, et en remportant le 200 m, sa spécialité. Le Jamaïcain, qui s'entraîne en Floride sous les ordres de l'entraîneur Lance Brauman, dans un groupe qui comprend aussi l'Américain Tyson Gay, a couru sept fois sous les 10 secondes sur 100 m cette saison alors qu'il n'était jamais descendu sous cette barre auparavant dans sa carrière.
C'est sans doute cette progression étonnante qui lui a valu un ciblage encore plus précis sur sa personne. Et sans nul doute cela a contribué à cette lourde sanction, prononcée par un comité de discipline de l'agence antidopage jamaïcaine. Avant l'énoncé du verdict, Steve Mullings n'avait pas caché qu'il s'attendait à une lourde peine, et avait laissé entendre qu'il pourrait faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Son cas n'est peut-être pas encore définitivement jugé. Mais avec cette sentence, la lutte antidopage de Jamaïque entend bien envoyer un signal fort à ses camarades, à quelques mois des Jeux Olympiques de Londres.
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