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Le groupe B à la loupe

Le groupe B de la Coupe du monde n’est peut-être pas le plus glamour mais il sera probablement l’un des plus homogènes si l’on en croît la forme des participants. Entre des Argentins peu convaincants ces derniers temps, des Nigerians ambitieux, des Grecs pénibles à affronter et l’inconnue coréenne, ça promet !
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
L'équipe d'Argentine (JUAN MABROMATA / AFP)

CALENDRIER, RESULTATS ET CLASSEMENT DU GROUPE B

L'affiche
Argentine/Nigeria constitue un remake deséditions 1994 et 2002. Les deux fois, les Argentins avaient fait valoirleur rang en s’imposant sur une courte marge (2-1 puis 1-0, toujourslors du premier tour). Mais les Super Eagles avaient dominé l’Argentineen finale des Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Au « toque »sud-américain –jeu à base de passes courtes pour mettre hors de portéel’adversaire, les Africains répondent par un collectif à peine moinstechnique mais qui a besoin d’espaces pour trouver de l’efficacité.Assez physiques, les Verts ne sont pas du genre à se laisser marchersur les pieds et ils comptent quelques joueurs de classe mondiale,certes moins que l’Albiceleste. Ce choc entre les deux « gros » dugroupe interviendra d’entrée de jeu ce qui peu peut-être bloquer untantinet la rencontre. L’affiche est belle mais les deux sélectionspeuvent aussi se dire qu’ils affronteront ensuite des formations apriori moins fortes (Corée du Sud et Grèce). Plus expérimentés mêmes’ils n’ont plus dépassé les quarts de finale depuis 1990, les hommesde Diego Maradona partiront légèrement favoris.

Le favori
Deux fois victorieuse de la Coupe du monde (1978 et 1986), l'Argentine postule à un nouveau sacre en Afrique du Sud. Une troisième couronne mondiale qui permettrait à l'Albiceleste de rejoindre l'Allemagne au palmarès au 3e rang historique. Un homme incarne le rêve argentin: Lionel Messi. Le feu-follet du Barça est probablement le meilleur joueur du monde depuis l'année dernière. Il possède l'art de l'esquive et la science du dribble, maîtrises les moments clefs d'un match comme personne et sait faire la différence en toute occasion… avec son club. Car pour ce qui est de la sélection, son bilan reste très mitigé. Les supporters ne sont d'ailleurs pas très confiants avant ce Mondial. La faute au parcours de qualification laborieux effectué par la Seleccion et aux choix pas toujours cohérents de Diego Armando Maradona. Le coach, ancienne idole de tout un peuple, a perdu de sa superbe depuis qu'il a été nommé sélectionneur national. Les résultats en dent de scie ne plaident pas en faveur d'un succès le 11 juillet prochain et de nombreux observateurs voient l'Argentine se faire sortir avant les demi-finales voire pire. Maintenant, avec des joueurs comme Veron, Higuain, Mascherano ou Heinze, les Argentins figurent comme des challengers à prendre en compte. Car ils ne sont jamais aussi bons que lorsqu'on ne les attend pas.

L'outsider
Meilleure formation africaine des années 90 (champion olympique en 1996, 8e de finaliste du Mondial 1994 et 1998), le Nigeria revient sur le devant de la scène après une éclipse de quelques années. Les "Super Eagles" possèdent quelques talents reconnus qui peuvent l'emmener assez loin (Obi Mikel, Kanu, Yakuku Aiyegbeni (Everton) et Obafemi Martins (Wolfsbourg)). Sans oublier Taye Taiwo, figure importante du sacre de l'Olympique de Marseille dans le championnat de France. Un joueur capable de débloquer des situations grâce à sa lourde frappe de balle du gauche, notamment sur coups de pied arrêtés. Le Nigeria a changé une nouvelle fois de sélectionneur en février, offrant peu de temps au nouvel élu, Lars Lagerbäck, pour façonner une équipe en vue de la Coupe du monde. Son prédécesseur, Shaibu Amodu, a été limogé après la défaite des Super Eagles en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations face au Ghana. Le Nigeria visera la qualification en huitièmes de finale dans un groupe où la Corée du Sud et la Grèce semblent à sa portée.

La star
Lionel Messi est sans conteste le meilleur joueur du monde depuis deux ans. Eblouissant avec Barcelone, le génie argentin sait qu'il lui manque quelque chose pour entrer dans le cercle très fermé des légendes de ce jeu: la Coupe du monde. Ballon d'or, joueur Fifa de l'année et, plus récemment, Soulier d'or pour couronner une nouvelle saison incroyable au cours de laquelle il a inscrit 34 buts en Liga, record d'un certain Ronaldo égalé sous le maillot du Barça. La gamin de Rosario affiche une forme optimale et, pourtant, il suscite davantage d'interrogations que d'enthousiasme à l'heure d'enfiler le maillot albiceleste. Rarement convaincant sous les ordres de Diego Armando Maradona, le prodige veut faire taire les critiques à l'occasion de son deuxième Mondial. L'échec relatif de 2006 (élimination en quarts de finale contre l'Allemagne aux tirs aux buts, un seul but inscrit, au premier tour contre la Serbie-Monténégro) ne l'avait pas trop miné car il était encore jeune (19 ans) mais il souhaite vraiment inscrire son nom sur le plus beau trophée du monde.

La promesse

Park Ji-sung est un phénomène. Longtemps jugé trop frêle pour réussir dans le sport, le petit Park a bien grandi. L'enfant de Séoul s'est révélé aux yeux du grand public international lors de la fantastique campagne de 2002, où la Corée du Sud atteignit les demi-finales de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire. "Ce qui s'est passé en 2002 fut quelque chose de grand pour nous. Nous savons que c'était miraculeux. Cela pourrait se produire à nouveau mais le pourcentage de chances n'est pas élevé", dit-il. Surnommé "Park trois poumons" pour son infatigable activité sur le terrain, Ji-sung n'a pas tardé à rejoindre l'Europe, au PSV Eindhoven d'abord (2002-2005) sous la direction de son "gourou" Guus Hiddink. "Sans Guus Hiddink, je ne serai pas là où j'en suis aujourd'hui. Je luis dois tout et je n'aurai pas assez de ma vie entière pour le lui rendre", dit-il. Bien adapté au football européen, il a ensuite été recruté par Manchester United où un autre mentor, Alex Ferguson, l'a pris sous son aile. Squattant le banc dans un premier temps, le Sud-Coréen a fini par prendre du coffre. "Mentalement et physiquement, j'ai grandi depuis que j'ai rejoint Manchester United (en 2005). Alex Ferguson a cru en moi et m'a donné de la confiance pour affronter les grandes équipes." Joueur vif et percutant, doté d'une belle technique, Park est aujourd'hui à 29 ans un pion important du dispositif mancunien. Et un élément central de la sélection sud-coréenne, pour laquelle il rêve d'un destin doré. "Notre but est d'atteindre le second tour. Nous ne pensons à rien d'autre, nous restons concentrés sur notre groupe et après qui sait ce qu'il peut se passer dans le tournoi." Parole de Park.

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