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Le cœur lourd, Özil renonce à la Mannschaft

A seulement 29 ans, Mesut Özil a annoncé ce dimanche qu'il quittait la sélection allemande. Touché par le "racisme" et les critiques le visant depuis plusieurs mois, il évoque un "manque de respect" à son égard, clarifiant ses liens avec le controversé président turc Recep Tayyip Erdogan. Pour le milieu offensif d'origine turque, c'est une décision mûrement réfléchie.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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  (LUIS ACOSTA / AFP)

"C'est avec un cœur lourd et après beaucoup de réflexion que, à cause des événements récents, je ne jouerai plus pour l'Allemagne de matches internationaux aussi longtemps que je ressens du racisme et du manque de respect à mon égard", écrit le joueur d'origine turque sur son compte Twitter. 

"Je suis Allemand quand nous gagnons, mais je suis un immigrant quand nous perdons."

"Comme beaucoup de gens, mes racines ancestrales recouvrent plus qu'un seul pays. J'ai certes grandi en Allemagne, mais mon histoire familiale a ses racines solidement basées en Turquie. J'ai deux coeurs, un allemand et un turc", a détaillé dimanche après-midi le milieu de terrain d'Arsenal.

Özil sort de son silence après avoir été au centre de la polémique, après la publication de ce fameux cliché sur lequel lui et son compatriote Ilkay Gündogan posent aux côtés du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, alors en pleine campagne électorale pour sa réélection, finalement obtenue le 24 juin. Il a assuré que son geste n'avait "aucune intention politique" et qu'il ne faisait "que parler de football" avec lui.

"Bouc émissaire"

"Il ne s'agissait pas de politique ou d'élections, mais de respecter la plus haute fonction du pays de ma famille", a souligné le joueur d'Arsenal.

Le fameux avait valu aux deux joueurs de lourdes critiques, critiques exacerbées par l'élimination des champions du monde 2014 dès les phases de poules du Mondial 2018, Özil n'ayant pas vraiment brillé sur le gazon russe. Le manager de la Mannschaft Oliver Bierhoff a tout de même affirmé "qu'il aurait fallu envisager de se passer d'Özil" pour le Mondial.

Pour Özil, c'est surtout l'absence de soutien de la Fédération (DFB) qui l'a poussé à s'en aller: "Lors de ces deux derniers mois, ce qui m'a le plus peiné est le mauvais traitement que m'a infligé la DFB et son président Richard Grindel".

"Alors que j'ai essayé d'expliquer à Grindel mon héritage, mes ancêtres et, par conséquent, lui faire comprendre les raisons qui m'avaient amené à prendre cette photo, il était plus intéressé par le fait de parler de ses propres positions politiques et de rabaisser mon opinion", a encore écrit Özil, qui a inscrit 23 buts en 92 sélections.

"Je ne servirai plus de bouc émissaire (à Grindel) pour son incompétence et son incapacité à faire correctement son travail", a ajouté le joueur de 29 ans. 

"Propagande de droite"

"Aux yeux de Grindel et de ses soutiens, je suis Allemand quand nous gagnons, mais je suis un immigrant quand nous perdons", a-t-il affirmé. 

Si le champion du monde allemand, sacré en 2014 au Brésil après une 3e place en 2010, accepte de recevoir des critiques sur sa performance sportive, il refuse d'être attaqué sur ses origines ethniques.

"Si un journal ou un consultant considère que je suis fautif pendant un match, ça je peux l'accepter. Mais ce que je n'accepte pas, c'est que des médias allemands aient continuellement critiqué mon double héritage et une simple photo pour expliquer la mauvaise Coupe du monde d'une équipe entière", a-t-il déploré, dénonçant une "propagande de droite". 

Pour le joueur, des limites qui le touchent personnellement ont été franchies, "les journaux essayant de monter la nation allemande contre moi". 

Özil a également raillé un sponsor, sans le nommer, qui, dit-il, l'a retiré des vidéos promotionnelles pour la Coupe du Monde après l'apparition des photos avec Erdogan. "Pour eux, il n'était plus bon d'être vu avec moi et (ils) ont appelé la situation 'gestion de crise'".

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