Le cinq majeur des exploits du sport français
Ils l'ont fait. Rudy Gobert, Evan Fournier, Nicolas Batum ou encore Vincent Collet, tous ont été les artisans d'un succès historique ce mercredi face à l'intouchable Team USA en quarts de finale de ces Mondiaux de basket. Un exploit majeur sans précédent pour le basket tricolore. Un tremblement de terre pour l'ensemble du sport français alors que les Bleus n'avaient battu leurs adversaires du soir qu'à trois reprises dans leur histoire. Et jamais en compétition officielle. Avec cette victoire, l'équipe de France vient ainsi compléter un cinq majeur de légende. Celui des plus grands exploits du sport hexagonal. Celui que l'on n'oubliera pas.
Coupe Davis 1991 : la saga de Noah
Comme en basket, les États-Unis durant les années 90 font figure d'épouvantail dans le monde du tennis. André Agassi et un petit nouveau, Pete Sampras, mènent l'équipe alors que Jim Courier, numéro deux mondial au moment des événements, doit se contenter du banc. "Pistol Pete" a remporté l'US Open l'an passé et son service fait déjà des dégâts partout dans le monde. Vainqueur de l'édition 1990, l'armada américaine s'avance ainsi en immense favorite à la victoire en finale.
Face à eux se dresse une équipe de France qui arrive avec un état d'esprit nouveau. 9 ans après leur dernière finale, les Bleus jouent avec à leur tête un certain Yannick Noah qui fait allure de petit jeune du haut de ses 31 ans et alors qu'il vient de prendre sa retraite. Guy Forget est son homme fort en simple. Dans le top 10 mondial, le futur patron des Bleus est accompagné par Henri Leconte. Blessé au dos, il revient juste à temps pour la finale au terme d'une course contre la montre dont il souviendra. "Je croyais dur comme fer à cette victoire. Je me sentais invincible", expliquera-t-il.
Le premier match est un duel de numéro un. André Agassi dispose de Guy Forget en quatre sets et prend l'avantage. Ce sera la seule fois du week-end. Henri Leconte débute son show face à un Sampras inhibé par l'événement. "Riton" court, frappe, saute, hurle sa joie à un public acquis à sa cause. Il se défait du jeune américain de 20 ans en trois sets et ramène son équipe à égalité. Le lendemain c'est au tour de Flach et Saguso, les boss du double mondial, de tomber. Forget est entraîné dans sa folie par Leconte. Sur le banc, Yannick Noah mène son groupe de main de maître et transcende chacun de ses joueurs. Le lendemain, c'est Pete Sampras qui se dresse face à l'enfant de Casablanca. Offensif comme jamais, Guy Forget est méconnaissable et se transforme en pitbull sur le court. le futur numéro un mondial ne peut que lui prendre un set et finit par céder. Noah peut venir enlacer de tout son long son joueur. Les Bleus viennent de remporter leur première Coupe Davis depuis 1922. Historique. Tout comme le sera cette chenille enclenchée sur le court sur un air de Saga Africa après la victoire. Le début d'une grande aventure.
Les "Barjots", rois du monde en 1995
L'histoire retiendra que la première victoire française en sport collectif dans un Mondial a eu lieu un 21 mai. L'équipe de France est alors emmenée depuis dix ans par Daniel Costantini sur le banc et par le jeune Jackson Richardson sur le terrain. Les "Bronzés", médaillés de bronze aux Jeux de 1992, ont fait place à un groupe plus expérimenté. Plus fou aussi. Exit les teintures blondes, désormais les joueurs se tondent carrément les cheveux avant certains matchs. Laissant apparaître des mots ou des phrases sur leurs crânes. Beaucoup de fêtes et peu de prises de tête. Mais sur le terrain, ça gagne. Après l'Espagne et la Suisse, ils disposent de l'Allemagne en demie.
En coulisses, Philippe Gardent, l'un des piliers de l'équipe résumera la veille de leur finale face à la Croatie l'état d'esprit général en un mot. Des "barjots". Le nom restera ancré dans l'histoire du handball français. Le lendemain, l'équipe de France marche sur les coéquipiers de l'immense portier Valter Matosevic (23-19). Stéphane Stoecklin est en feu, Jackson Richardson conclut de la meilleure des manières son Mondial et est élu meilleur joueur de la compétition. La consécration.
France 1998 : les Bleus sur le toit du monde
La France l'attendait. Les Bleus l'ont fait. Pour la deuxième édition de la Coupe du monde de football dans l'Hexagone après 1938, les tricolores ne partent pas parmi les favoris. lls sont même raillés avant le Mondial, Aimé Jacquet en tête. Pourtant, au terme d'un Mondial qui va monter en pression au fil des matchs, l'équipe de France va progressivement conquérir tout un pays. Le Paraguay, l'Italie puis la Croatie passés, c'est le Brésil qui se dresse en finale. Avec Ronaldo, Bebeto, Cafu ou encore Taffarel, les Auriverde font figure d'immenses favoris.
Et pourtant, durant cette finale ils n'existeront pas. Ronaldo fait une crise d’épilepsie avant la rencontre et est méconnaissable. Zinédine Zidane, auteur jusque là d'un Mondial quelconque, se mue en maître des lieux. Et du jeu. Il se transforme sous les yeux de la vingtaine de millions de spectateurs tricolores en maestro qui fera sa renommée. Il plante un doublé grâce à deux coups de boule sur corner. Mais plus encore, c'est dans le jeu qu'il brille. Leonardo, Rivaldo ou encore Dunga sont dépassés par un jeune numéro 10 de 26 ans. L'équipe de France bat finalement le Brésil sur le score de 3 buts à 0 grâce à un but dans les arrêts de jeu d'Emmanuel Petit. Gloria Gaynor peut retentir au Stade de France. Les Bleus sont champions du monde.
1999 : Quand les Blacks se sont vêtus de bleu
Les images de Christophe Dominici filant dans l'en-but après un geste plein de malice au nez et à la barbe de l'arrière-garde néo-zélandaise restera dans les mémoires. L'ailier de poche vient alors de sonner la révolte française face aux Blacks en demi-finale du Mondial 1999. Dans ce match au sommet, les Bleus ont certainement réalisé l'un des plus grands exploits de l'histoire du rugby. Et pourtant, beaucoup se souviendront de ce rush de Jonah Lomu dans les rangs tricolores en première période. Marchant, découpant, écrasant tout sur son passage avant d'aplatir pour le premier essai des siens.
Le meilleur joueur de l'histoire avait donné le ton. Mais c'est tout un collectif qui va lui répondre. Avec en première ligne, Christophe "Titou" Lamaison, auteur d'un essai et d'un travail de sape de tous les instants. Entre deux pénalités et un drop, le demi d'ouverture de Brive oriente le jeu de la meilleure des manières. C'est lui qui met sur orbite Richard Dourthe pour le 3e essai français d'un délicieux coup de patte derrière la défense des Néo-Zélandais. La furia bleue est lancée. Et après Dominici, c'est Philippe Bernat-Salles qui achève définitivement les Blacks sur un contre dévastateur dans les derniers instants du match. Les Bleus s'offrent les Blacks dans l'antre du rugby à Twickenham. Comme un clin d’œil au destin.
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