Lavillenie : "Une saison bizarre et compliquée"
Aviez-vous encore le concours de Bruxelles, vendredi, dans les jambes ?
Renaud Lavillenie : "Oui, ce concours de Bruxelles m'a fait puiser dans les réserves. Aujourd'hui, j'avais juste suffisamment d'énergie pour essayer d'assurer les sauts. Mais je me suis retrouvé à une hauteur, entre 5,60 et 5,70 m où j'étais entre deux formats différents de perches. C'était la fin de la saison, avec un manque de lucidité et je n'ai pas réussi à bien m'adapter. Il y avait de la fatigue mais l'objectif pour moi c'était vendredi dernier, avec la Ligue de diamant et une 6e victoire consécutive".
Vous êtes le seul athlète de l'histoire à avoir remporté six fois la Ligue de diamant, mais n'avez récolté que le bronze aux Mondiaux. Quel est le bilan de votre saison ?
R. L. : "Le bilan n'est pas si mauvais que ça. J'ai fait une saison où j'ai franchi sept fois les 6 mètres, j'y ai battu mon record en extérieur (6,05 m fin mai à Eugene, Oregon) et puis j'ai tout de même une médaille mondiale sans oublier un nouveau titre européen indoor. Bien sûr, j'aurais aimé aller plus haut en extérieur. Mais ça a été une saison compliquée et bizarre".
En quoi était-elle compliquée et bizarre ?
R. L. "Elle a été compliquée parce que d'abord j'ai fait une grosse saison hivernale. Moi, d'un point de vue perso, je m'attendais à faire de bonnes performances en extérieur. J'en ai fait mais je suis intimement persuadé que j'aurais pu sauter plus haut. Et puis surtout, cette gestion des attentes et des sollicitations a été assez importante. J'ai encore énormément appris par rapport à cela. Il y a eu des dépenses d'énergie qui auraient pu être évitées mais c'est toujours pareil, on s'en rend compte après. Maintenant je sais que la priorité c'est le sportif, les meetings, la préparation des compétitions. J'ai tendance à être assez gentil, à dire oui beaucoup, à trouver pas mal d'arrangements et au final je me rends compte que, après les Mondiaux, les médias à qui j'avais fait pas mal de fleurs durant la saison ne m'en ont pas fait dans les articles derrière. Je me suis bien rendu compte que ça ne servait à rien. C'est la rançon de la gloire, il faut juste être capable d'apprendre à gérer ça pour trouver le meilleur équilibre, surtout dans l'optique des Jeux".
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