La Maison bleue renaît de ses cendres
Les débuts étaient laborieux, mais l'aura de Laurent Blanc a sans doute permis à l'équipe de France de se refaire peu à peu une dignité. Les partenaires financiers seront sûrement ravis de l'apprendre, l'image des Bleus qui avait atteint en juin le Ground zero de la cote populaire, est en reconstruction. Après avoir touché le fond lors de la Coupe du monde, l'équipe de France reprend au fil des matches un peu de crédibilité. En quatre mois et quatre matches, les Bleus ont non seulement changé de visage, mais ils ont presque fait table rase du passé. L'heure n'est plus à la polémique et aux déclarations malsaines, l'heure est aux discours simples, à un jeu de plus en plus intéressant sur le terrain. On parle désormais de football.
Pour parvenir à ce virage à 180 degrés, la Fédération française de football a enfin effectué un choix salué à l'unanimité, celui de nommer Laurent Blanc, pourtant de la génération 98, au poste de sélectionneur. La personnalité de l'ancien coach de Bordeaux, son passé de joueur et son palmarès, aussi bien en tant que joueur qu'en tant qu'entraîneur ne sont pas contestés. "Le Président" est, comme son surnom devrait le signifier, respecté. Ce respect qui faisait tant défaut à son prédécesseur Raymond Domenech, a permis à Blanc de mettre en place un staff, puis une équipe en toute sérénité. Par sa seule présence, Blanc a représenté une révolution dans la Maison bleue, mais sa seule présence n'explique pas le succès qui se dessine au fil des matches.
Le discours de Blanc, très sobre et humble, a su convaincre. Malgré des résultats inquiétants à ses débuts, le sélectionneur a gardé le cap, et ses mots se sont montrés rassurants. La défaite en Norvège 2-1, puis surtout celle contre la Biélorussie 1-0, ont certainement déçu Blanc, mais n'ont pas pour autant remis en cause sa politique basée sur le beau jeu. Admirateur du jeu du FC Barcelone, le Gardois impose un style à l'équipe de France, ce qui manquait singulièrement aux Bleus depuis quelques années. Même les règles du savoir-vivre sont bien passées dans l'esprit des joueurs.
Et comme il l'a souvent indiqué, pour redonner une belle image de la sélection, on a beau bien jouer, seules les victoires comptent. Les deux premières défaites ont peut-être permis d'apprécier plus encore le premier succès, peu évident, en Bosnie 2-0. Celle de samedi contre la Roumanie sur le même score a visiblement conquis le public du Stade de France, qui n'avait plus célébré ses Bleus de cette manière depuis bien longtemps. Et l'on attend bien sûr une belle confirmation ce mardi contre la modeste équipe du Luxembourg (à Metz). Mais si les fondations et la charpente sont bien en place, il reste encore à soigner les finitions
Dans ce vaste chantier, Blanc a la chance de pouvoir compter sur des nouveaux ouvriers talentueux. Les sanctions à l'égard des grévistes du Mondial, et les quelques blessures, ont eu le mérite de laisser la porte ouverte aux jeunes talents, et le sélectionneur a eu le mérite de bien les exploiter. Yann M'Vila, Loïc Rémy, Adil Rami, mais aussi Kevin Gameiro, ou plus récemment Dimitri Payet ont trouvé leur place dans le système Blanc. Mais ce dernier a aussi eu le talent de relancer d'autres talents tels que Philippe Mexes, Samir Nasri, Abou Diaby, Karim Benzema, voire Ben Arfa avant sa blessure. Après chaque match, l'impression qui se dégage est toujours plus positive. Un système se met en place, un état d'esprit et des complicités se créent à l'image du duo Mexes-Rami, un capitaine en la personne d'Alou Diarra semble s'imposer, des jeunes s'intègrent bien et montent en puissance. Un groupe se forme, les résultats sont au rendez-vous, et le public vibre de nouveau. La Maison bleue renait.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.