La France progresse à son rythme
Mission réussie. Didier Deschamps voulait six points avant d'affronter l'Espagne. Le sélectionneur des Bleus peut être content, il les a. Pour la première fois depuis fort longtemps, la France débute sa campagne par deux succès. Pour s'assurer de ce confortable matelas, l'ancien technicien marseillais avait décidé de reconduire le schéma qui avait permis de venir à bout de la Finlande (1-0), vendredi dernier. Mais comme face aux Scandinaves, les Français auront eu du mal à imposer leur jeu et à régler la mire en attaque. Si le succès est large sur la Biélorussie (3-1), le score ne reflète finalement pas la prestation en demi-teinte livrée par Ribéry et les siens pour ce second match des éliminatoires pour la Coupe du monde 2014.
Comme face à la Finlande, la France évoluait donc au coup d'envoi en 4-3-3, avec Giroud seul en pointe, alimenté sur les ailes par Ribéry et Benzema, mais avec aussi Jallet, préféré à Réveillère au poste d'arrière-droit, et Capoue, remplaçant de Diaby blessé. Si le Munichois a été très remuant, volontaire et porté vers l'avant dans son couloir gauche, le Madrilène n'a guère apporté sur la droite, repiquant systématiquement dans l'axe et désertant sa zone. Son entente avec Giroud reste nettement à peaufiner. Benzema n'a d'ailleurs véritablement pesé sur la défense adverse qu'après l'heure de jeu et la sortie de son comparse d'attaque. Longtemps, la France a proposé un jeu stéréotypé, à base de débordements sur les ailes pour des centres à destination de Giroud dans la surface. Au final, le nouveau Canonnier d'Arsenal n'aura réussi qu'à reprendre deux bons ballons de la tête, dont un repoussé sur sa ligne par Veremko (13e).
"Du mouvement et de la disponibilité"
L'absence de Benzema à droite a eu le mérite de mettre en évidence Christophe Jallet. Le Parisien a multiplié les montées et les centres avec plus ou moins de réussite. Il faut dire qu'Etienne Capoue avait choisi de lui laisser la place vacante, concentré comme Mavuba et Cabaye sur le travail de récupération. Les Bleus ont parfois manqué d'animation dans l'axe, même si à la pause, Deschamps estimait que ses hommes avaient fait montre de "mouvements et de disponibilité". Certes, mais ils avaient aussi cruellement manqué de précision et de promptitude devant le but, malgré les envies lointaines de Cabaye (14e) et de Ribéry (34e, 42e).
Yohan Cabaye : "Il y a un bon esprit dans le groupe et cela se traduit sur le terrain. On est satisfait de ce match."
Il aura fallu attendre la 37e minute et un excellent coup franc dévié de Benzema pour booster le moral tricolore. Pourtant, on ne peut pas dire que les Biélorusses aient proposé une opposition de taille, un net calibre en-deçà de celle présentée par les Finlandais. Une défense slave perméable et en retard en début de match qui a petit à petit resserré les rangs tandis que l'attaque biélorusse se faisait extrêmement timide voire inexistante. Le premier danger adverse n'est intervenu qu'à la 32e minute sur une frappe lointaine. En première période, les Bleus ont eu des espaces et des occasions face à un adversaire très faible sans réussir à prendre un ascendant réel. Si le coup franc de Benzema (37e) semblait sonner la révolte, ce n'était que de courte durée. Au contraire, le match avait plus de chance de basculer au retour des vestiaires, au grand dam des quelques 50 000 courageux présents dans les gradins.
La France termine mieux
Malgré un score nul et vierge à la pause, mais le sentiment évident d'une réelle mainmise sur la rencontre, la bande à Deschamps était tout près de se faire cueillir à froid sur une double occasion adverse magistralement repoussée par Hugo Lloris pour sa première intervention du match (46e). Cinq minutes durant, les hommes de Kondratiev prenaient le match à leur compte et se créaient de multiples actions dangereuses. Le moment idéal pour renverser la vapeur. Sur un contre fulgurant et collectif, la France ouvrait la marque sur une passe décisive de Ribéry, passé à droite, pour un Capoue qui avait bien suivi (1-0, 50e). Un ouf de soulagement pour Deschamps et le début de la fin pour les visiteurs. Remuant jusque-là, Ribéry devenait la plaque tournante incontournable des Bleus, s'en allant de son petit but après un bon relais avec Benzema (3-1, 80e).
Entre ces deux buts, la France avait eu le temps de se faire peur, incapable d'imposer son rythme. Décidé à prouver que sa sélection n'était pas usurpée malgré les absences de Sagna et Debuchy, Jallet en profitait pour ouvrir son compteur en équipe nationale d'un but splendide mais chanceux, consécutif à un centre totalement raté (2-0, 68e). "Un but comme ça, c'est une émotion énorme, même si ça vient un peu de nulle part, s'amuse l'intéressé. C'est un moment intime et magnifique, il faut savourer même si on a peu de temps pour ça". Son sélectionneur a nettement moins rigolé sur la faute de Yanga-Mbiwa peu après dans la surface (71e). Non seulement le Montpelliérain écopait d'un jaune synonyme de suspension pour le choc en Espagne, mais la Biélorussie héritait d'un penalty. Impeccable une fois de plus, Lloris repoussait la tentative de Kornilenko, mais ne pouvait rien face à Poutilo qui avait pris la défense de vitesse (2-1, 72e).
Plus séduisante et volontaire en fin de rencontre lorsqu'elle a finalement réussi à prendre le dessus sur un adversaire sans grand relief, l'équipe de France devra poursuivre sa mue made in Deschamps en capitalisant sur ses dernières minutes de match, riches de promesses et bien mieux gérées. Le problème offensif n'a pas été totalement solutionné avec deux buts venus de l'arrière, mais l'animation s'améliore. Pas encore totalement rassurant pour le leader du groupe I, mais prometteur avant d'affronter les doubles champions d'Europe et champions du monde espagnols. Ces derniers ont démarré leur campagne dans la douleur par un court succès en Géorgie (1-0, but de Soldado à la 86e).
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