La France barrée par la Norvège
C'est une vraie déception que ce lourd revers en Norvège pour les garçons d'Erick Mombaerts qui avaient toutes les cartes en mains pour obtenir leur qualification, entre leur succès de l'aller acquis vendredi dernier au Havre (1-0), le renfort de Mvila (22 sélections en A) et des joueurs qui jouissent dans l'ensemble de temps de jeu en club. Le tout dans la lancée d'un parcours de qualifications frisant l'excellence (7 victoires en 8 matches). Mais c'est le scénario catastrophe qui s'est vite dessiné. Comme à l'aller, les Norvégiens exerçaient d'entrée un pressing infernal, mais payant cette fois. A force de pousser, de prendre les ailes et de torturer Corchia et Mavinga, ils tiraient sur le poteau par Hedenstad (6), puis concrétisaient par Singh sur penalty (13) après une faute du même Mavinga.Comme si la pluie ininterrompue liquéfiait les Bleuets... qui prenaient l'eau avec deux nouveaux buts de Nielsen (19), sur un centre en retrait, et de Rogne, de la tête sur un coup franc (27). Noyés, les Bleuets parvenaient tout de même à sortir la tête de l'eau. Mais la réduction du score assez rapide de Guilavogui, après une accélération de Knockaert (29), leur permettait juste de reprendre un peu leur souffle... avant de replonger sur un but de Konradsen après un joli numéro de Nordtveit (57), et un autre de Berget qui lobait Ahamada suite à une mésentente avec sa défense centrale (66).
Les buts de Lacazette (84), exclu peu après (86), et de Griezmann (87e) relançaient les Français et le suspense pour les dernières minutes, en profitant d'un coup de mou des Norvégiens se relâchant au bout de 80 minutes très disciplinées. Dans le clan tricolore on voulait y croire. Mais le réveil des Bleuets avait été bien trop tardif. Et surtout, sur un plan individuel, ils ont été bien trop tendres. La charnière Mangala-Varane était absente sur les centres en retrait; Pajot, positionné en meneur de jeu jouait trop bas, Lacazette et Cabella étaient sevrés de ballons. Comment pouvoir contester dans ces conditions la puissance et l'organisation collective de la Norvège ?
Avec un rendement offensif bien insuffisant et n'évoluant que sur courant alternatif, et une défense qui n'a jamais pu s'affirmer vraiment dans cette rencontre où elle a fait preuve d'une extrême fébrilité, les Bleuets n'ont pas su sortir le grand jeu dans le match décisif. Cette défaite caractéristique d'une certaine faiblesse psychologique est un échec cuisant pour un groupe qui avait su en d'autres occasions montré un visage conquérant. C'est en tout cas un sujet d'interrogation peut-être aussi sur le manque de réalisme de ces joueurs qui auraient pu aussi faire une différence plus importante.
Déclarations
Erick Mombaerts (sélectionneur des Espoirs français) :«Cette non-qualification est une grosse déception bien sûr. Quand on défend aussi mal pendant les vingt premières minutes, il n'y a pas grand-chose à dire. Nous n'avons jamais défendu aussi mal, nous étions en difficultés dans la couloirs sur toutes leurs prises de vitesse. J'ai quand même aimé la réaction des garçons qui ont ensuite engagé une course contre-la-montre. Tout n'est pas à dramatiser non plus. C'était un match de coupe. On n'a pris trop de risques mais il fallait le faire. Les meilleurs ont gagné, il faut le reconnaître.»
Noël Le Graet 'Président de la Fédration Française de football) Je suis très déçu. Encaisser cinq buts, on ne l'aurait pas imaginé. C'est une déception parce qu'on tenait vraiment à cette compétition. Ils ont fait une phase de poules exemplaire. Après, sans doute que 1-0 à l'aller, c'était un peu juste parce que la Norvège n'est pas une équipe facile. Nos Espoirs sont brillants depuis deux ans mais encore une fois, encaisser cinq buts, on ne pouvait pas y penser".
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