La F1 aux USA, un feuilleton digne de "Dallas"
Dans le rôle principal, il y a Bernie Ecclestone, 82 ans, patron de Formula One Management (FOM) et grand amateur de contrats à tiroirs, mais sans le chapeau de cow-boy d'un blanc immaculé que portait l'odieux "JR" Ewing, vedette incontestée de la série-culte américaine. Dernier exemple en date, la renaissance du GP des USA, à Austin, après une série de coups de poker. Fin 2011, alors que le chantier est bien lancé, les autorités texanes décident brutalement de retirer leur subvention de 25 millions de dollars et Ecclestone menace de retirer l'épreuve du calendrier 2012. Début décembre, juste avant un Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) destiné à valider ce calendrier, un chèque arrive in extremis sur le bureau de "Bernie" (Ecclestone), grâce à un nouveau promoteur, et Austin conserve sa place, tout près de la frontière mexicaine et des fans de Sergio Pérez, le jeune pilote Sauber et futur pilote McLaren. Depuis, le chantier a pris fin et le circuit a été inauguré. Quant au GP des Amériques, concurrent potentiel à l'avenir car prévu en face de New-York en 2013, sur un circuit en ville tracé dans le New Jersey, il a été reporté à 2014, pour cause de problèmes de financement... avant le passage du terrible ouragan Sandy.
D'Indianapolis à Austin
La longue histoire du GP des USA de F1 commence en 1959 sur le circuit de Sebring (Floride), puis après un bref passage en 1960 sur celui de Riverside (Californie), il s'installe de 1961 à 1980 à Watkins Glen, dans l'État de New-York. A partir de 1976, un autre GP des Etats-Unis voit le jour à Long Beach (Californie), sur un circuit en ville, et deux appellations distinctes, GP des USA Est et Ouest, permettent de les différencier. Comme si cela ne suffisait pas, d'autres manches de la F1 viennent s'y ajouter, à Las Vegas (Nevada) sur le parking en béton d'un fameux casino, le Caesars Palace, à Detroit (Michigan), la capitale de l'automobile américaine, et brièvement à Dallas (Texas) en 1984: 30.000 spectateurs cuisent à 50 degrés dans un parc, pendant deux heures, un fiasco absolu. En 1989, Phoenix (Arizona) prend le relais de Detroit, qui a tenu sept ans, mais tire le rideau en 1991. Puis plus rien jusqu'à l'an 2000 et un site prestigieux, Indianapolis, en utilisant une partie du célèbre anneau où les monoplaces d'Indycar disputent chaque année les célèbres 500 Miles. En 2005, le GP est boycotté par la plupart des écuries de F1, en raison d'un problème de pneus, puis la dernière édition a lieu en 2007, remportée par Lewis Hamilton (McLaren), alors débutant en F1. Jusqu'à Austin ce dimanche. Le Circuit des Amériques est moderne, varié, vallonné, technique. Il a été conçu à la fois pour la F1 et pour les spectateurs très exigeants du pays du base-ball, du basket, du football américain et du hockey, des sports bien plus populaires que la F1 aux Etats-Unis. Le pari est osé, la saga continue.
Les GP des USA de 1959 à 2012
1959: Sebring (Floride)
1960: Riverside (Californie)
1961 à 1980: Watkins Glen (Etat de New-York)
1976 à 1983: Long Beach (Californie), circuit en ville
1981 à 1982: Las Vegas (Nevada), circuit en ville (parking du Caesars Palace)
1982 à 1988: Detroit (Michigan), circuit en ville
1984: Dallas (Texas), circuit en ville (Fair Park)
1989 à 1991: Phoenix (Arizona), circuit en ville
2000 à 2007: Indianapolis (Indiana)
2012: Austin (Texas)
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